Élections législatives françaises de 1848

Des élections législatives ont lieu en France les et .

Élections législatives françaises de 1848
880 députés
et
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 9 395 035
Votants 7 835 327
83,40%
Républicains modérés  Louis Eugène Cavaignac
Voix 5 328 022
68,00%
Députés élus 600
Parti de l'Ordre  Nicolas Changarnier
Voix 1 802 125
23,00%
Députés élus 200
Montagne  Alexandre Ledru-Rollin
Voix 705 180
9,00%
Députés élus 80
Représentation de l'assemblée
  • Montagne: 80 sièges
  • Républicains modérés: 600 sièges
  • Parti de l'Ordre: 200 sièges
Gouvernement
Sortant Élu
Dupont de l'Eure
Républicains modérés
Dupont de l'Eure
Républicains modérés
Une urne utilisée en 1848, entreposée au musée historique de Haguenau.

Contexte

Comme suite aux journées de février 1848, le gouvernement provisoire a fixé au l'élection de l'Assemblée nationale constituante chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Les éléments les plus radicaux craignent que la Révolution soit confisquée par une majorité rurale guidée par les notables et souhaitent retarder les élections. Auguste Blanqui profite de la manifestation de masse du et obtient du gouvernement un report au [1]. Ce sont les premières élections depuis 1792 à se dérouler au suffrage universel masculin. Par rapport au système censitaire, le nombre d'électeurs est multiplié par 40[2]. Elles ont lieu au scrutin majoritaire plurinominal dans le cadre du département. Le vote a lieu au chef-lieu de canton.

Aucune profession de foi n'appelle à réinstaurer le suffrage censitaire[3].

Les résultats sont difficiles à interpréter car il n'y a pas de véritable organisation en partis. Plusieurs décomptes ont été établis[4] :

  • environ 500 républicains modérés, 250 réactionnaires ou conservateurs, et 150 républicains avancés selon Maurice Agulhon ;
  • 280 républicains modérés, 250 orléanistes, 60 légitimistes, 80 républicains « démocrates et socialisants » et 200 élus sans passé politique connu selon Raymond Huard ;
  • 450 républicains modérés, 200 orléanistes, 50 légitimistes et 200 républicains avancés selon Sylvie Aprile.

Les membres du gouvernement provisoire sont tous élus dans le département de la Seine, Lamartine recueillant le plus de suffrage[5]. La majorité est composée de républicains modérés dans la ligne du journal Le National.

L'Assemblée se réunit le et installe une Commission exécutive de cinq membres.

Du fait de la possibilité de candidatures multiples (Lamartine est élu dans 17 départements), des élections partielles ont lieu le . À cette occasion sont élus Adolphe Thiers, Victor Hugo, mais surtout Louis-Napoléon Bonaparte (élu dans quatre départements), dont la qualité de prétendant divise l'Assemblée chargée de valider elle-même les élections. Ce dernier prend l'initiative de démissionner le , ce qui le mit hors-jeu dans la répression des journées de juin. Il se représente aux élections partielles des 17 et et il est de nouveau réélu dans cinq départements. Son élection est cette fois validée à l'unanimité[6].

L'Assemblée se sépare début , après avoir voté la Constitution et cède la place à la nouvelle Assemblée législative.

Résultats[7]

Électeurs Nombre
Inscrits 9 395 035 100,00 %
Abstentions 1 559 708 16,60 %
Votants 7 835 327 83,40 %
Parti Votes % Sièges
  Républicains modérés 5 328 022 68.00% 600
  Parti de l'Ordre 1 802 125 23.00% 200
  Montagne 705 180 9.00% 80

Sylvie Aprile donne la décomposition en sièges suivante[8] :

Annexes

Bibliographie

  • Samuel Hayat, Quand la République était révolutionnaire : citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Éditions du Seuil, , 404 p. (ISBN 978-2-02-113639-5, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
  • Raymond Huart, « Les pratiques électorales en France en 1848 », dans Jean-Luc Mayaud (dir.), 1848 : actes du colloque international du cent cinquantenaire, tenu à l'Assemblée nationale à Paris, les 23-, Grâne, Paris, Créaphis, 2002, p. 59-78 (ISBN 2-913610-21-8).

Articles connexes

Notes et références

  1. Blanqui proposait un report d'un an.
  2. Sylvie Aprile, La IIe République et le Second Empire, Pygmalion, 2000, p. 79.
  3. Samuel Hayat, Quand la République était révolutionnaire : citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Seuil, , 405 p. (ISBN 978-2-02-113639-5, lire en ligne), p. 206-207.
  4. Synthèse disponible sur Samuel Hayat, Quand la République était révolutionnaire : citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Seuil, , 405 p. (ISBN 978-2-02-113639-5, lire en ligne), p. 251.
  5. Maurice Agulhon, 1848 ou l'apprentissage de la république, Le Seuil, 1973, p. 55.
  6. Pierre Milza, Napoléon III, Perrin, 2004, p. 148.
  7. Source : Roi et Président.
  8. Sylvie Aprile, p. 80.
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