Élections en Papouasie-Nouvelle-Guinée

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est une démocratie multipartite, dont les institutions sont fondées principalement sur le système de Westminster. L'exécutif est issu d'un Parlement monocaméral élu au suffrage universel direct tous les cinq ans (à moins d'une dissolution anticipée).

L'art. 101 de la Constitution dispose que les députés soient élus à partir de circonscriptions uninominales, dont certaines sont des 'circonscriptions provinciales'. Il y a (à compter de 2012) 111 députés, dont 89 élus dans des circonscriptions 'ordinaires', et 22 élus dans des 'circonscriptions provinciales' - c'est-à-dire que les citoyens dans chacun des vingt-deux provinces du pays élisent un représentant de leur province[1]. Un député doit avoir au moins 25 ans, et avoir résidé dans sa circonscription au moins deux ans au moment de l'élection, ou bien au moins cinq ans au cours de sa vie. (art.103).

Système électoral

La Papouasie-Nouvelle-Guinée avait employé un système de vote alternatif, d'inspiration australienne, pendant la période d'autonomie sous souveraineté australienne (1964-1975), puis avait adopté le système électoral britannique au moment de l'indépendance en 1975 : le scrutin uninominal majoritaire à un tour. En 2006, toutefois, le pays est revenu à un système de vote alternatif, où les électeurs classent des candidats par ordre de préférence dans leur circonscription[1],[2].

Plus exactement, l'électeur est tenu de choisir ni plus ni moins que trois candidats, et les classer par ordre de préférence sur son bulletin de vote. (S'il n'y a que trois candidats dans sa circonscription, il doit en classer au moins deux. S'il n'y a que deux candidats, il doit indiquer au moins celui qui a sa préférence.) Un candidat est élu s'il obtient la majorité absolue des suffrages - c'est-à-dire s'il est classé premier sur une majorité absolue des bulletins de vote constituant un suffrage exprimé. Dans le cas contraire, le candidat ayant été le moins souvent classé 'numéro 1' est éliminé, et les candidats classés 'numéro 2' sur ses bulletins sont rehaussés d'une place. Les bulletins sont alors recomptés. Ce processus est répété jusqu'à ce qu'un candidat ait la majorité absolue des suffrages[3],[4].

Les raisons de l'adoption d'un système de vote alternatif ont trait aux particularités du pays. L'implantation de partis politiques y est très faible ; dans cette nation aux multiples communautés autochtones, de langues et de coutumes variées, les électeurs ont eu nettement tendance à voter pour un candidat issu de leur communauté. Le scrutin majoritaire à un tour eut pour conséquence l'élection de candidats dont la communauté avait la prééminence démographique dans une circonscription, sans avoir à conquérir les voix d'une majorité absolue d'électeurs. Aux élections de 1992, par exemple, « près de la moitié [des députés] furent élus avec moins de 20 % des voix - un candidat fut élu en ayant obtenu seulement 6,3 % ». Les citoyens dont la communauté n'était pas représentée, voire ignorée par l'élu, s'estimaient souvent marginalisés. Le vote alternatif est conçu pour contraindre les candidats à faire campagne au-delà de leur communauté ethnique, puisqu'il leur faut être classé au moins second par les électeurs de communautés voisines afin de l'emporter[2],[5].

En outre, il avait été estimé que le scrutin majoritaire à un tour, dans ce contexte, avait avivé les tensions et les violences au moment des élections. Lors des élections de 1997 et 2002, des cas de corruption, d'intimidation et de violences, faisant plusieurs morts, frappèrent les régions les plus reculées, les plus isolées et les moins développées du pays (les Hautes-Terres), alors que des groupes armés tentaient d'empêcher des citoyens de communautés 'rivales' de voter[6].

Traditionnellement, la perception demeure en Papouasie-Nouvelle-Guinée que la politique est une 'affaire d'hommes'. De 2002 à 2012, Dame Carol Kidu (citoyenne naturalisée, d'origine australienne) fut la seule femme députée - élue dans la capitale, Port Moresby. La proposition visant à créer des sièges réservés aux femmes fut abandonnée dans le contexte de la crise constitutionnelle de 2011-2012[7].

Notes et références

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