Élection présidentielle polonaise de 2005

L'élection présidentielle polonaise de 2005 s'est tenue les 9 et . Le candidat conservateur Lech Kaczyński l'emporte au second tour et entre en fonction le .

Élection présidentielle polonaise de 2005
(1er tour)
(2d tour)
Type d’élection Présidentielle
Mandat 5 ans
Corps électoral et résultats
Population plus de 30 000 000
Inscrits 15 435 020
Votants au 1er tour 15 046 350
49,36%  11,72

Votants au 2d tour 15 279 787
49,74%
Lech Kaczyński PiS
Voix au 1er tour 4 947 927
33,1%
Voix au 2e tour 8 257 468
54,04%
Donald Tusk PO
Voix au 1er tour 5 429 666
36,3%
Voix au 2e tour 7 022 319
45,96%
Andrzej Lepper SRP
Voix au 1er tour 2 259 094
15,1%
Marek Borowski SdPl
Voix au 1er tour 1 544 642
10,3%
Candidat arrivé en tête du 2d tour
par powiat
Président de la république de Pologne
Sortant Élu
Aleksander Kwaśniewski
SLD
Lech Kaczyński
PiS

Modalités du scrutin

Le président de la République de Pologne est élu pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours par les citoyens polonais. Il ne dispose pas de pouvoirs étendus, contrairement au président du Conseil des ministres. Le chef de l'État peut néanmoins s'opposer à une loi en imposant son droit de veto législatif qui ne peut être levé par la Chambre basse qu'à la majorité qualifiée des trois cinquièmes.

Les candidats à l'élection présidentielle devaient se faire connaître auprès de la Commission électorale nationale au plus tard le , soit 55 jours avant le scrutin, en ayant réuni 1 000 signatures d'électeurs en leur faveur. Représentés par un comité électoral d'au moins 15 membres, ils avaient ensuite dix jours pour collecter cette fois 100 000 signatures de soutien, soit jusqu'au 6 mai.

Contexte

Le , le président social-démocrate sortant, Aleksander Kwaśniewski, était réélu chef de l'État pour un dernier mandat de cinq ans. Alors qu'il est proche du terme de ce mandat, la Constitution polonaise lui défend de briguer, une troisième fois, la présidence de la République.

Les élections législatives anticipées du sont remportées par les principaux partis de la droite conservatrice, crédités de 51,1 % des suffrages, quand le centre gauche, au pouvoir depuis 2001, subit une cuisante défaite avec à peine 11 % des voix.

Dans ce contexte, les partis politiques désignent leurs candidats pour l'élection présidentielle. Certains ont déclaré leur candidature de longue date, comme le maire conservateur de Varsovie, Lech Kaczyński ; l'ancienne ministre Henryka Bochniarz ; ou encore le vice-président de la Diète, Donald Tusk. D'autres, initialement candidats, durent renoncer pour des raisons diverses, comme l'ancien président du Conseil social-démocrate, Włodzimierz Cimoszewicz, pourtant soutenu par l'épouse du président sortant Jolanta Kwaśniewska et remplacé par l'ancien président de la Diète, Marek Borowski.

Campagne

Soutenu par le président Kwaśniewski, le président du Conseil social-démocrate Marek Belka et de nombreux cadres politiques, Włodzimierz Cimoszewicz, ancien chef du gouvernement, présente officiellement sa candidature à l'élection présidentielle ; favori des sondages et des enquêtes d'opinions qui lui prêtent jusqu'à 30 % des intentions de vote, il perd cependant ce statut lorsque les deux candidats de droite, Lech Kaczyński et Donald Tusk, évoquent une possible alliance, qui finalement ne se fera pas. Le , un peu plus de deux mois après sa déclaration de candidature, Cimoszewicz se retire et ne donne aucune cosigne de vote aux électeurs qui voulaient lui apporter leurs suffrages.

Le populiste Andrzej Lepper, dirigeant du parti Autodéfense, jouit d'une position confortable dans de nombreux sondages qui lui confère le statut d'arbitre de l'élection présidentielle. Garant de valeurs conservatrices, il se dit très ouvert sur des questions sociales et prône des mesures favorables aux classes populaires.

Le retrait de Włodzimierz Cimoszewicz ne profit pas au centre gauche : le candidat de la Social-démocratie de Pologne (SLD), Marek Borowski, n'est crédité que d'un peu plus de 10 % des intentions de vote.

Candidats

Présents au premier tour

Candidat Parti Idéologie
Henryka Bochniarz Parti démocrate - demokraci.pl (PD) Démocratie
Libéralisme
Social-libéralisme
Marek Borowski Social-démocratie de Pologne (SDPL) Social-démocratie
Social-libéralisme
Progressisme
Leszek Bubel Parti national polonais (PPN) Ultranationalisme
Antisémitisme
Chauvinisme
Liwiusz Ilasz Indépendant Populisme
Monarchisme
Légalisme
Lech Kaczyński Droit et justice (PiS) Conservatisme
Démocratie chrétienne
Solidarisme
Jarosław Kalinowski Parti paysan polonais (PSL) Agrarisme
Démocratie chrétienne
Centrisme
Janusz Korwin-Mikke Plate-forme de Janusz Korwin-Mikke (PJKM) Libertarianisme
Conservatisme
Laissez-faire
Andrzej Lepper Autodéfense de la république de Pologne (SRP) Agrarisme
Nationalisme
Populisme
Jan Pyszko Indépendant National-conservatisme
Solidarisme
Adam Słomka Confédération de la Pologne indépendante (KPN) Anticommunisme
Solidarisme
Donald Tusk Plate-forme civique (PO) Libéral-conservatisme
Libéralisme économique
Démocratie chrétienne
Stanisław Tymiński Indépendant Libertin
Nationalisme
Populisme

Retrait en cours de campagne

Résultats

1er tour

Candidat Parti Voix  %
Donald Tusk Plate-forme civique 5 429 666 36,3
Lech Kaczyński Droit et justice 4 947 927 33,1
Andrzej Lepper Autodéfense de la république de Pologne 2 259 094 15,1
Marek Borowski Social-démocratie de Pologne 1 544 642 10,3
Jarosław Kalinowski Parti paysan polonais 269 316 1,8
Janusz Korwin-Mikke Union de la politique réelle 214 116 1,4
Henryka Bochniarz Parti démocrate 188 598 1,3
Liwiusz Ilasz Indépendant 31 691 0,2
Stanisław Tymiński Alliance des citoyens polonais 23 545 0,2
Leszek Bubel Parti national polonais 18 828 0,1
Jan Pyszko Ligue polonaise 10 371 0,1
Adam Słomka Confédération polonaise - Liberté et travail 8 895 0,1
Suffrages exprimés (participation : 49,7 %) 15 046 350 100

Arrivé en tête de ce premier tour comme les sondages l'avaient indiqué quelques jours précédemment, le candidat libéral Donald Tusk, avec un peu plus de 36 % des voix, se place en position de favori pour le second tour, devant le maire de Varsovie, Lech Kaczyński, qui, avec 33 % des suffrages, se qualifie pour le second tour.

Mais le résultat, important, d'Andrzej Lepper, fort de plus de deux millions de voix, peut bouleverser les choses : s'il ne donne pas, le soir du premier tour, de consigne de vote, il accepte, après un accord avec Droit et justice, de soutenir Lech Kaczyński, qui entend gouverner avec Autodéfense, la formation dirigée par Lepper.

Le candidat social-démocrate, Marek Borowski, recueille un résultat décevant : avec un peu plus de 10 % des suffrages, celui-ci, qui convoitait la deuxième place ou, à défaut, celle d'arbitre, c'est-à-dire la troisième, est placé loin derrière le populiste Andrzej Lepper, et finit quatrième de ce premier tour de scrutin ; un revers pour les sociaux-démocrates, qui étaient crédités de près de 30 % intentions de vote lorsque le candidat Cimoszewicz menait campagne.

Les huit autres candidats, qui ne recueillent que de très fables résultats, inférieurs à 2 % du corps électoral, ne sont pas en mesure d'influencer les résultats du deuxième tour.

2e tour

Candidat Parti Voix  %
Lech Kaczyński Droit et justice 8 257 468 54,04
Donald Tusk Plate-forme civique 7 022 319 45,96
Suffrages exprimés (participation : 50,9 %) 15 279 787 100

Avec plus de 54 % des voix, Lech Kaczyński, qui n'était pas en tête du premier tour, est confortablement élu président de la République de Pologne, face au libéral Donald Tusk, largement défait bien que l'ensemble des sondages menés durant l'entre-deux tours le donnait vainqueur. C'est la première fois qu'un conservateur est élu chef de l'État depuis la chute du régime communiste

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