Éléments (revue)

Éléments (ou Éléments pour la civilisation européenne) est une revue bimestrielle française lancée en septembre 1973[1]^,[2].

Éléments


Pays	France
Langue	Français
Périodicité	Bimestrielle
Genre	Revue d'idées
Date de fondation	1973
Éditeur	Seprecom
Ville d’édition	Paris

Directeur de la rédaction	Pascal Eysseric
Rédacteur en chef	François Bousquet
ISSN	1251-8441
Site web	revue-elements.com

Éléments est la revue officielle du Groupement de Recherches et d'études pour la civilisation européenne (GRECE). D'inspiration identitaire et européenne, la revue défend une vision critique de la modernité libérale et promeut des sujets tels que l'enracinement, l'écologie, le respect de la diversité des cultures ou la défense de l'identité européenne.

Historique

Traitant de sujets culturels, politiques, sociétaux et scientifiques, Éléments a longtemps été la vitrine grand public du Groupement de recherche et d'études sur la civilisation européenne (GRECE), think tank de la « Nouvelle Droite » fondé en 1968[3]^,[4]. Une chute relative de son nombre de lecteurs à partir du début des années 1980 en a fait une publication à tirage moyen (que l'on trouve néanmoins dans la plupart des maisons de la presse)[5]. Accusée d'être historiquement liée, à l'époque de sa création, à une partie de l'extrême droite désireuse de sortir de celle-ci[6]^,[7], Éléments s'est toujours défendue de cette classification et estime qu'elle use d'un ton neutre et professoral pour la rédaction de ses dossiers thématiques[8]. Après une reprise en 2015, la revue est relancée dans une nouvelle formule.

L'éditorialiste de la revue est depuis l'origine Robert de Herte, pseudonyme d'Alain de Benoist[9].

Ligne éditoriale

Ne se reconnaissant ni dans la droite ni dans la gauche classiques, la revue tient une ligne éditoriale où se combinent critique du libéralisme, défiance de l'américanisme, et fortes réserves sur la société de consommation[10], réflexion sur le paganisme et l'écologie[11]. Elle met en avant les différences culturelles et s'oppose à tous les universalismes[12].

Pour le philosophe Yvon Quiniou, qui fut responsable du Parti communiste français, Éléments est une revue « réactionnaire »[12]. Selon lui, la force de cette revue « tient à sa qualité incontestable et à sa capacité de faire appel à des auteurs très différents » : de l'extrême droite jusqu'à des penseurs « dits de gauche ou proches de la gauche »[12]. Ainsi, la revue a accueilli des intellectuels « plutôt à gauche » et « d’éminents profs de fac », tels Michel Maffesoli, Michel Onfray, Marcel Gauchet, Bernard Langlois (fondateur du magazine Politis et d’Attac), Pierre Manent, Patrick Buisson, Christophe Guilluy, Jacques Sapir ou encore Jean-Yves Camus, « éminent spécialiste de l’extrême droite »[13].

Le philosophe Marcel Gauchet décrit également la revue comme étant « de bonne facture »[13].

En 1975, Éléments prône un « retour en vogue » d'Arthur de Gobineau[14].

En 2002, Jean-Claude Valla défend dans les colonnes de la revue un négationniste, Jean Plantin[15] ; la revue a aussi accueilli des publicités pour les éditions Akribeia de ce dernier, selon Stéphane François[15]. Le même note par ailleurs que certains articles « font un éloge discret de l'euthanasie et de l' eugénisme », ou « apportent une franche approbation à la libéralisation de l'avortement »[16].

En 2019, le journaliste Simon Blin estime que « sa récente mue graphique ne change pas une ligne éditoriale de droite radicale »[17].

Rédacteurs en chef

1968-1973 : Robert de Herte (Alain de Benoist)
1973-1978 : Jean-Claude Valla
1978-2011 : Michel Marmin
2011-2017 : Pascal Eysseric
depuis 2017 : François Bousquet

Collaborateurs

Influence

L'influence du GRECE sur les milieux de droite ailleurs en Europe s'est traduite par la création d'une revue Elemente en Allemagne et Elementi en Italie.

Références

Pierre Milza, L'Europe en chemise noire : Les extrêmes droites européennes de 1945 à aujourd'hui, Fayard, 2002, 484 p. (ISBN 978-2-213-65106-4, lire en ligne)
Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle Droite : jalons d'une analyse critique, Descartes & Cie, 1994, 425 p. (ISBN 978-2-910301-02-6, lire en ligne)
Éléments joua, du 10 septembre 1968 à juin 1970, le rôle de bulletin de liaison du GRECE (avec 14 livraisons) puis, de décembre 1970 à l'hiver 1972 (7 numéros parus), de trimestriel interne avant d'évoluer, à partir de 1973, vers la revue généraliste que l'on connaît aujourd'hui.
Pour Pierre-André Taguieff, le trimestriel fut dès le départ « destiné à être diffusé aussi à l'extérieur de l'association » (cf. Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique, « Descartes et cie », 1994).
Cf. trouverlapresse.com.
Didier Daeninckx désigne ainsi Éléments comme « la revue de la nouvelle extrême-droite (sic) » (cf.« Engagés pour le pire… Jean-Edern Hallier, l'extrême droite et la guerre des Balkans », Amnistia.net, 9 février 2005).
Jean Jacob, « « L’allure plaisante de la revue “Eléments” dissimule son réel ancrage à l’extrême droite » », Le Monde,‎ 9 mai 2019 (lire en ligne)
Dans la préface ouvrant son recueil d'éditoriaux de la revue, Alain de Benoist — qui, en tant qu'éditorialiste (sous le pseudonyme de Robert de Herte), donne le « ton » des dossiers — a relevé parmi les « éléments de permanence » de sa démarche « la volonté de se situer au-delà des querelles politiciennes ou conjoncturelles pour juger des choses selon “un point de vue plus général : celui des principes et des idées”. » (Le Grain de sable. Jalons pour une fin de siècle, Labyrinthe, 1994). Voir aussi l'article d'Alain de Benoist paru avant l'élection présidentielle de 2002, « TSD : Tout, sauf la droite ! », in Marianne, Paris, 15 avril 2002, p. 34-35.
Alain de Benoist: « Hier on avait un métier, aujourd’hui on cherche un emploi », entretien, causeur.fr, 13 octobre 2017
Olivier Dard, La Nouvelle Droite et la société de consommation, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2006/3, n^o 91
Kevin Poireault, Michel Onfray se confie dans "Eléments", la revue de la Nouvelle Droite, lesinrocks.com, 16 octobre 2015
Yvon Quiniou, "Eléments": le retour en force d'une revue réactionnaire, mediapart.fr, 6 juin 2016
MARCEL GAUCHET EN COUVERTURE DE LA REVUE D’EXTRÊME DROITE « ÉLÉMENTS », streetpress.com, 24 février 2017
Stéphane François (préf. Laurent Olivier), Au-delà des vents du Nord : l'extrême droite française, le pôle Nord et les Indo-Européens, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2014, 319 p. (ISBN 978-2-7297-0874-0), p. 126.
Stéphane François (dir. Christian-Marie Wallon-Leducq), Les Paganismes de la Nouvelle Droite (1980-2004), Lille, université Lille-II, 2005 (lire en ligne), p. 168.
François 2005, p. 27.
Blin 2019.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

« Éléments », dans Erwan Lecœur (dir.), Dictionnaire de l'extrême droite, Paris, Larousse, coll. « À présent », 2007 (ISBN 978-2-03-582622-0).
Simon Blin, « Éléments, la revue du confusionnisme », Libération,‎ 17 octobre 2019 (lire en ligne).

Liens externes

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[1] Pierre Milza, L'Europe en chemise noire : Les extrêmes droites européennes de 1945 à aujourd'hui, Fayard, 2002, 484 p. (ISBN 978-2-213-65106-4, lire en ligne)

[2] Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle Droite : jalons d'une analyse critique, Descartes & Cie, 1994, 425 p. (ISBN 978-2-910301-02-6, lire en ligne)

[3] Éléments joua, du 10 septembre 1968 à juin 1970, le rôle de bulletin de liaison du GRECE (avec 14 livraisons) puis, de décembre 1970 à l'hiver 1972 (7 numéros parus), de trimestriel interne avant d'évoluer, à partir de 1973, vers la revue généraliste que l'on connaît aujourd'hui.

[4] Pour Pierre-André Taguieff, le trimestriel fut dès le départ « destiné à être diffusé aussi à l'extérieur de l'association » (cf. Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique, « Descartes et cie », 1994).

[5] Cf. trouverlapresse.com.

[6] Didier Daeninckx désigne ainsi Éléments comme « la revue de la nouvelle extrême-droite (sic) » (cf.« Engagés pour le pire… Jean-Edern Hallier, l'extrême droite et la guerre des Balkans », Amnistia.net, 9 février 2005).

[7] Jean Jacob, « « L’allure plaisante de la revue “Eléments” dissimule son réel ancrage à l’extrême droite » », Le Monde,‎ 9 mai 2019 (lire en ligne)

[8] Dans la préface ouvrant son recueil d'éditoriaux de la revue, Alain de Benoist — qui, en tant qu'éditorialiste (sous le pseudonyme de Robert de Herte), donne le « ton » des dossiers — a relevé parmi les « éléments de permanence » de sa démarche « la volonté de se situer au-delà des querelles politiciennes ou conjoncturelles pour juger des choses selon “un point de vue plus général : celui des principes et des idées”. » (Le Grain de sable. Jalons pour une fin de siècle, Labyrinthe, 1994). Voir aussi l'article d'Alain de Benoist paru avant l'élection présidentielle de 2002, « TSD : Tout, sauf la droite ! », in Marianne, Paris, 15 avril 2002, p. 34-35.

[9] Alain de Benoist: « Hier on avait un métier, aujourd’hui on cherche un emploi », entretien, causeur.fr, 13 octobre 2017

[10] Olivier Dard, La Nouvelle Droite et la société de consommation, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2006/3, n^o 91

[11] Kevin Poireault, Michel Onfray se confie dans "Eléments", la revue de la Nouvelle Droite, lesinrocks.com, 16 octobre 2015

[Quiniou-12] Yvon Quiniou, "Eléments": le retour en force d'une revue réactionnaire, mediapart.fr, 6 juin 2016

[streetpress-13] MARCEL GAUCHET EN COUVERTURE DE LA REVUE D’EXTRÊME DROITE « ÉLÉMENTS », streetpress.com, 24 février 2017

[14] Stéphane François (préf. Laurent Olivier), Au-delà des vents du Nord : l'extrême droite française, le pôle Nord et les Indo-Européens, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2014, 319 p. (ISBN 978-2-7297-0874-0), p. 126.

[François-15] Stéphane François (dir. Christian-Marie Wallon-Leducq), Les Paganismes de la Nouvelle Droite (1980-2004), Lille, université Lille-II, 2005 (lire en ligne), p. 168.

[François200527François-16] François 2005, p. 27.

[Blin2019-17] Blin 2019.