Église des Jacobins d'Agen

L'église Notre-Dame des Jacobins, ancienne église des dominicains ou jacobins, située place des Jacobins, entre la rue Richard-Cœur-de-Lion et la rue Alexis-Pain, à Agen, est une construction datant du XIVe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Église Notre-Dame.

Église Notre-Dame des Jacobins

Église Notre-Dame des Jacobins vue de la rue Alexis-Pain, du côté de la place des Jacobins
Présentation
Nom local Église des Jacobins
Culte Catholique
Type Église
Début de la construction Fin du XIIIe siècle
Style dominant Architecture gothique
Protection  Classé MH (1904)
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Lot-et-Garonne
Ville Agen
Coordonnées 44° 12′ 11″ nord, 0° 36′ 49″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Lot-et-Garonne

Historique

Église des Jacobins

Le couvent des Jacobins
d'après le plan Lomet de 1785
(Revue de l'Agenais, 1886)

L'ordre des frères prêcheurs a été approuvé par le pape Innocent III en 1215. Saint Dominique a fondé en 1216 le premier couvent à Toulouse en adoptant un règle inspirée de celle de saint Augustin. Le couvent d'Agen est fondé en 1249 d'après l' Histoire des divers chapitres et couvents de l'Ordre de Bernard Gui. Cependant des documents montrent que les tribunaux de l'Inquisition fonctionnaient à Agen avant l'établissement des dominicains. Le couvent d'Agen aurait été fondé à l'initiative de l'inquisiteur Bernard de Caux où il est mort le et y a été enterré. L'approbation du couvent des frères prêcheurs à Agen a été approuvé par le chapitre provincial de Montpellier, en 1252. En 1254, Alphonse de Poitiers a fait un don aux dominicains pour qu'ils construisent leur église en 1254. Le couvent des dominicains occupe un vaste espace compris entre la place des Jacobins, l'actuelle rue Richard-Cœur-de-Lion jusqu'à la porte de Garonne, et les remparts le long de la Garonne.

Une première église a dû être construite à partir de 1254, probablement plus petite et plus simple que l'église actuelle, conformément aux prescriptions de l'Ordre qui interdisaient le voûtement de l'édifice en dehors du chœur jusqu'à la fin du second tiers du XIIIe siècle. L'église primitive a dû être construite entièrement en brique. L'église a été agrandie et rehaussée à la suite du succès grandissant de la prédication des dominicains. On a alors utilisé la pierre pour les meneaux polybés des fenêtres, les nervures et les clés des voûtes, les piles circulaires centrales. On peut voir les armoiries d'Alphonse de Poitiers, mort en 1271, sur une clé de voûte.

Après la signature du traité d'Amiens, les seigneurs de l'Agenais prêtèrent serment de fidélité au roi d'Angleterre le dans l'église.

Les fondateurs du couvent, Bernard de Belcastel, Bernard de Caux et Arnaud Bélanger ont été enterrés dans l'église le .

En 1340, c'est le duc de Normandie, le futur roi Jean II le Bon, qui reçoit l'hommage des barons de l'Agenais dans l'église des Jacobins[1].

Eugène Viollet-le-Duc a fait le relevé des peintures médiévales de l'église.

Le couvent des Jacobins a été pillé par les protestants en .

En 1585, Marguerite de Valois, comtesse d'Agenais, est chassée par son frère Henri III et abandonnée par son mari, Henri III de Navarre, s'est réfugée à Agen en essayant de l'entraîner dans la Ligue et s'est retranchée dans le couvent des Jacobins en le transformant en citadelle. La reine a quitté la ville en . Henri de Navarre entré dans la ville met le feu au magasin des poudres qui se trouvait dans le noviciat du couvent, le réduisant en ruines et tuant plusieurs novices et frères. Les protestants maîtres de la ville ont fait sauter des mines dans le couvent qui l'ont détruit au trois quart. Une partie des papiers et des titres du couvent sont perdus.

Le , les trois ordres de la sénéchaussée se réunissent dans l'église pour rédiger les cahiers de doléances.

Les biens des Ordres religieux sont saisis en 1790 et vendus comme biens nationaux, sauf l'église. Le couvent a été détruit. L'église Notre-Dame des Jacobins a été transformée en église paroissiale et rouverte le .

L'architecte Juste Lisch a entrepris la restauration de l'église et prévoyait aussi de refaire un décor peint. Heureusement le manque de crédit a permis de conserver les peintures médiévales.

Une restauration de l'église a été faite en 1979 par François Corouge. L'église est devenue le centre d'exposition du musée des beaux-arts.

Monument historique

L'église a été classée au titre des monuments historiques le [2].

Description

L'intérieur de l'église

Trois églises des frères prêcheurs ont adopté le même plan à deux nefs :

L'église est du type église-halle. Elle est construite sur un plan rectangulaire avec deux nefs égales de quatre travées chacune. Dans la ligne d'axe, les retombées des voûtes se font sur des colonnes cylindriques. La poussée des voûtes sur les murs est reprise par des butées extérieures assurées par des contreforts en briques.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Lauzun, Les Couvents de la Ville d'Agen avant 1789 - IV. Les dominicains (suite), p. 209-230, 305-329, Revue de l'Agenais, année 1886, tome 13 (lire en ligne)
  • Georges Tholin, Études sur l'architecture religieuse de l'Agenais du Xe au XVIe siècle suivies d'une notice sur les sépultures du Moyen Âge, p. 195, 221-224, 334, Librairie J. Michel, Agen, 1874 ( lire en lgne )
  • Jacques Gardelles, Aquitaine gothique, p. 148-150, Picard éditeur, Paris, 1992 (ISBN 2-7084-0421-0)
  • Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, tome 7, Peinture, p. 87-88, A. Morel éditeur, Paris, 1864 (lire en ligne)
  • Pierre Dubourg-Noves, Les peintures de l'église des Jacobins d'Agen, p. 44-50, Archeologia, no 218,
  • Pierre Dubourg-Noves, Les peintures gothiques aux Jacobins d'Agen, p. 117-120, Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1986
  • Francis Salet, Les peintures murales des Jacobins d'Agen, p. 123-124, Bulletin monumental, 1987, no 145-1 (lire en ligne)
  • 041 - Agen, église des Jacobins, p. 71, revue Le Festin, Hors série Le Lot-et-Garonne en 101 sites et monuments, année 2014 (ISBN 978-2-36062-103-3)

Article connexe

Liens externes

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