Église des Cordeliers de Fribourg

L’église des Cordeliers est une église historique de Fribourg (Suisse) construite par les Franciscains (appelés autrefois « cordeliers » à cause de leur corde à trois nœuds, symbole de leurs vœux). L'édifice restauré récemment recèle des chefs-d’œuvre comme ses trois retables gothiques, ses soixante-six stalles datant de 1300, ses nombreux tableaux et sculptures[1]. La restauration de l'édifice qui a duré dix-sept ans s'est achevée en 2005[2].

L'église au premier plan et le couvent.

Histoire et description

Retable du Maître à l'œillet (1479-1480).

L'église est terminée dans sa première phase en 1281 par des Franciscains venus de Bâle, afin de desservir leur couvent qu'ils construisent sur un terrain offert en 1256 par un bourgeois de Fribourg, Jacques de Riggisberg[3]. Élisabeth de Châlons, veuve de Hartmann de Kybourg, seigneur de la ville, se fait inhumer en 1275 dans l’église. L'église présente un chœur gothique plus tardif (vers 1300) avec abside à cinq pans[4], typique des églises franciscaines germaniques de cette époque[2]. Elle accueille à partir du XVe siècle les assemblées de bourgeois de la ville. L'église enrichit son patrimoine à cette époque[5], notamment avec ses retables dont celui-ci du maître-autel avec un tableau médiéval (1479-1480) immense et remarquable de cinq panneaux (ouvert il mesure 8,10 mètres de longueur sur 2,07 mètres de hauteur[3]), inspiré de l'art flamand[6]. Il montre L'Annonciation lorsqu'il est fermé. On y découvre quatre œillets peints, comme signature d'appartenance à une corporation. C'est une œuvre majeure du patrimoine suisse. Celui de saint Antoine de Padoue est de 1506 et signé de Hans Fries. Le retable offert par Jean de Furno[7], dit retable de la Crucifixion, dans la première chapelle, date de 1513 et possède un triptyque admirable de bois doré sculpté, inspiré du style de Dürer : le volet de gauche représente La Nativité, celui de droite L'Adoration des mages. La Dormition de la Vierge est peinte à la base du retable. Le Christ à la colonne (XVe siècle, grès) est l'une des œuvres les plus fameuses de Suisse.

La nef a été refaite au XVIIIe siècle (1745) comportant un vaisseau unique à collatéraux, à avec un décor en trompe-l'œil baroque. Les autels latéraux en stuc coloré sont d'Anton Pfister, frère mineur lucernois. L'orgue de Speissegger date du milieu du XVIIIe siècle. On peut aussi admirer des peintures murales du XVe siècle dans le cloître, représentant six scènes de la vie de la Vierge de la main de Peter Maggenberg vers 1440[8].

Le couvent, qui avait un pensionnat pour garçons jusqu'en 1969, abrite aujourd'hui des logements d'étudiants et seule une petite partie accueille la communauté franciscaine[1]. La communauté Eucharistein anime des soirées d'adoration à l'église.

Illustrations


Notes et références

  1. « Eglise des Cordeliers », sur Fribourg Tourisme.
  2. « Histoire et description », sur orgues-et-vitraux.ch.
  3. « Le retable des Cordeliers », sur artehistoire.over-blog.com.
  4. Remplaçant celui de l'église primitive, polygonal à neuf pans.
  5. Le couvent est dirigé par un franciscain fribourgeois érudit, Jean Joly.
  6. P.M. Mouillet, G. de Reynold, L. Schwob, A. Cingria, E. Dominique, Les retables de l’église des Cordeliers. Trois chef-d’œuvre de l’art suisse à Fribourg, Zurich, éd. Ars Helvetica, 1943, p. 9.
  7. Ancien secrétaire du duc Charles III de Savoie
  8. Histoire du couvent des Cordeliers

Bibliographie

  • Bernard Fleury, « Le couvent des Cordeliers de Fribourg au Moyen Âge », Revue d’histoire ecclésiastique suisse, vol. XV, , p. 26–44, 93–121, 193–206, 279–300 (DOI 10.5169/seals-122268).
  • Otho Rayman, « Présence franciscaine à Fribourg », Pro Fribourg, nos 90-91 « Renaissance de l’église des Cordeliers », , p. 5.
  • Jacques Bujard, « Le couvent des Cordeliers de Fribourg : 750 ans d’architecture franciscaine », Cahiers d’archéologie fribourgeoise, no 9, , p. 119.

Liens externes

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