Édouard Perroy

Édouard Perroy, né le à Grenoble, et mort le à Paris, est un historien, universitaire et résistant français. Médiéviste, spécialiste de l'histoire de l'Angleterre des XIVe et XVe siècles, il est professeur d'histoire médiévale à Lille et Paris, et fondateur de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur.

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Biographie

Édouard Perroy est issue d'une famille forézienne[1]. Il fait ses études au lycée Montaigne et Louis-le-Grand, et prépare le concours de l’École normale supérieure, bi-admissible en 1921 et en 1922[2]. Il poursuit ses études à la faculté des lettres de Paris, où il obtient une licence. Il est reçu 9e à l’agrégation d’histoire et géographie en 1924[3]. Il est nommé lecteur à l'université de Glasgow en 1925, et occupe ce poste jusqu'en 1934, avec une interruption en 1925-1926 durant laquelle il effectue son service militaire[2]. Il soutient en une thèse d'État intitulée L'Angleterre et le grand schisme d'Occident : étude sur la politique religieuse de l' Angleterre sous Richard II, 1378-1399[4]. Il enseigne à l'Institut français de Londres en 1934-1935, puis il est nommé à l'université de Lille en 1935, où il est chargé d’enseignement, puis maître de conférences en 1936 et élu professeur d’histoire générale et régionale du Moyen Age (1937)[2]. Il se marie en 1937, le couple a une fille[2].

Il est atteint de tuberculose en 1938, et séjourne en sanatorium à Saint-Hilaire-du-Touvet de 1938 à 1941. Durant cette période, il entre en contact avec des étudiants opposés aux accords de Munich[2]. en 1941, il ne rejoint pas l'université de Lille, repliée en Haute-Loire, mais il est chargé d'enseignement aux Écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses, de Saint-Cloud et de Sèvres, puis il est nommé à titre provisoire sur la chaire de Louis Halphen[2]. Il participe à des activités de résistance et il est recherché par la Gestapo, ce qui le mène à quitter son domicile en 1943, pour s'installer dans la Loire[5]. Sous le pseudonyme de « Besson », il devient responsable à la propagande des Mouvements unis de la Résistance dans ce département, et de la diffusion des publications clandestines non communistes dans le bassin stéphanois[2]. C'est lui qui prononce le discours annonçant la libération de la ville depuis le balcon de la mairie de Saint-Étienne[5].

Après la guerre, il est nommé à la commission d’histoire de l'occupation et de la libération de la France. Il occupe cette fonction de à la rentrée universitaire de 1946, date à laquelle il reprend son poste de professeur à l'université de Lille. Il est élu professeur à la faculté des lettres de Paris en , puis il obtient la chaire d’histoire du Moyen-Age qu'il occupe jusqu'à sa retraite académique en 1971[2].

Activités éditoriales et responsabilités institutionnelles

Un recueil de l'ensemble de ses articles, cinquante-cinq au total, répartis en cinq volets (guerre de Cent Ans, histoire sociale et politique, histoire économique et sociale, histoire régionale, notamment du Forez, et varia), édité par Jean-Philippe Genet, est publié à titre posthume en 1979[6].

Il est l'un des responsables de l'édition des Chartes du Forez qui publient les textes foréziens antérieurs au XIVe siècle[5].

Il est co-directeur de la Revue du Nord de 1946 à 1950[1],[7], et est fondateur en 1969, avec Charles Higounet, de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur et son premier président[2]. Il est membre du Comité des travaux historiques et scientifiques et administrateur de la Diana, Société historique et archéologique du Forez[8].

Il est militant au Syndicat national de l'enseignement supérieur, et membre de la SFIO jusqu’en 1958, puis membre du parti socialiste autonome, puis du parti socialiste unitaire en 1960[2].

Publications

  • L'Angleterre et le grand schisme d'Occident : étude sur la politique religieuse de l'Angleterre sous Richard II, 1378-1399, Paris, J.Monnier, 459 p.
  • La Guerre de Cent ans, Gallimard, 1945.
  • Études d’Histoire médiévales, Publications de la Sorbonne, 1979, 820 p.
  • Le Moyen Âge, in Histoire générale des Civilisations, dir. Maurice Crouzet, tome 3, Puf, 1955.

Références

  1. Fournial 1974, p. 399.
  2. Girault 2014.
  3. André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr, Ressources numériques en histoire de l'éducation (consulté le ).
  4. Thèse d'État, Université de Paris, 1933, notice du Sudoc .
  5. Fournial 1974, p. 400.
  6. [compte rendu] Alain Dierkens, « Perroy (Édouard). Études d'Histoire médiévale, avec une introduction par Robert Fossier », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 60, no 2, , p. 458 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Stéphane Lebecq, « Édouard Perroy (1945-1950) et Michel Mollat (1950-1958) », Un siècle de Revue du Nord. Essai de synthèse historiographique, Revue du Nord, 2010/3, n° 386, p. 557-562, [lire en ligne].
  8. François 2013.

Voir aussi

Bibliographie

  • Étienne Fournial, « Édouard Perroy (1901-1974) [note biographique] », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 17, no 68, , p. 399-400 (lire en ligne, consulté le ).
  • Martine François, « Édouard Perroy », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2008 màj 2013 (consulté le ).
  • Jacques Girault, « Perroy Édouard, Marie, Joseph », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, (consulté le ).
  • [mélanges] Économies et Sociétés au Moyen-Âge. Mélanges offerts à Édouard Perroy, Paris, Publications de la Sorbonne, , 752 p. (lire en ligne).

Publications d'Édouard Perroy

  • « Bibliographie des travaux de Edouard Perroy (1924-1970) », dans Économies et Sociétés au Moyen-Âge. Mélanges offerts à Édouard Perroy, Paris, Publications de la Sorbonne, , p. 13-18.
    Bibliographie à jour en 1970.
  • Publications d'Édouard Perroy sur la base de données RI-Opac, Regesta Imperii

Liens externes

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