Édouard Bolgert

Biographie

Né à Bouxwiller dans le Bas-Rhin, il est le fils d'un cordier, Jacques Bolgert et de Catherine Reiss[1].

Édouard Bolgert intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1869 (promotion du )[2]. En 1870, il en sort 121e sur 270 élèves et intègre le 81e régiment d'infanterie de ligne (RI) en qualité de sous-lieutenant. En , avec son régiment, il participe aux combats de la guerre franco-allemande de 1870. Le , à l'issue de la bataille de Sedan, il est fait prisonnier de guerre et, est interné à la forteresse de Magdebourg. Il est libéré le et réintègre le 81e RI. À la suite du traité de Francfort de 1871, il opte pour conserver la nationalité française, le . De à , il est professeur adjoint à l'École spéciale militaire, détaché du 123e RI. Capitaine en 1880, il intègre l'École de guerre. Il sort 53e sur 68 de sa promotion de l'école militaire, le .

Expédition du Tonkin

Capitaine breveté d'état-major, il rejoint la Légion étrangère le . Il est engagé en Indochine et participe à l'expédition du Tonkin, notamment au cours de la campagne de Bac Ninh, le . Le , le capitaine Bolgert est affecté au 1er régiment étranger. Sa compagnie est engagée lors de la prise de Lang Son, le . Son action est distinguée par deux citations à l'ordre du corps expéditionnaire du Tonkin :

« Brillante conduite à l'attaque du village de Kéroï où sa compagnie se trouvait opposée à des forces nombreuses d'infanterie et d'artillerie. »

 Ordre général no 46

« A repoussé à la baïonnette à la tête de sa compagnie avec le plus grand entrain une brusque irruption des troupes chinoises, essayant de tourner la droite de notre ligne. »

 Ordre général no 163

Après son retour d'Indochine le , il intègre le 27e RI, le . Le capitaine Bolgert est promu chef de bataillon au 134e RI, le . Il se marie le avec Louise Emma Schmidt. De cette union naissent deux fils. Le , il est muté au 42e RI à Belfort. Le , il devient lieutenant-colonel au 153e RI, puis, la même année, au 151e RI. Il est promu colonel le est prend le commandement du 1er régiment d'infanterie de ligne à Cambrai, avant de prendre le commandement du 44e RI à Lons-le-Saunier le suivant.

Officier général

Promu général de brigade le , il prend le commandement de la brigade de cavalerie du 1er corps d'armée à Lille. Le , le général Bolgert est nommé au commandement de la 13e brigade d'infanterie à Paris en remplacement du général Castex. Il est promu général de division le et prend le commandement de la 10e division d'infanterie (DI). En 1913, il devient l'adjoint du gouverneur militaire de Paris, le général Michel.

Première Guerre mondiale

Le , le général Bolgert est mobilisé à l'état-major du gouverneur militaire de Paris[3] afin d'organiser le camp retranché de Paris. Le , le général Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris. Bolgert, qui commande la place[4], est remplacé par le général Groth le [5].

Il est affecté, à sa demande, sur le front des Vosges, dans les combats en Haute-Alsace. Le , il succède au général Bataille - tué au col du Bonhomme le [6] - à la tête de la 41e division d'infanterie. Toujours au sein du groupement des Vosges, il prend le commandement de la 58e division d'infanterie de réserve le [7]. À partir du , il organise le mouvement de sa division vers l'Artois, à Avesnes-le-Comte, puis, à partir du , vers Nœux-les-Mines.

Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1884, il est élevé à la dignité de grand officier de l'ordre le [8] avec la citation suivante :

« Type du vieux soldat, d'une vigueur inlassable, d'une énergie et d'une bravoure à toute épreuve ; grâce à son expérience et à son activité, a fait d'une division de réserve, dont les débuts avaient été malheureux, une unité solide qui a mérité une citation à l'ordre de l'armée. »

À partir du , la 58e DI est engagée dans le secteur de Vermelles pour la 2e bataille de l'Artois. Le , le généralissime Joffre relève de son commandement[9] Bolgert, âgé de plus de 64 ans, dans le contexte du rajeunissement des cadres. Il est remplacé à la tête de la division par le général Niessel. Sur ordre, Bolgert adresse à Millerand, ministre de la Guerre, une demande de passage dans la réserve. En 1917, il est rayé des cadres. Après l'armistice de 1918, il revient à Bouxwiller, sa ville natale redevenue française.

Édouard Bolgert meurt à son domicile du 15e arrondissement de Paris le [10].

Décorations

Décorations françaises

Grand officier de la Légion d'honneur (arrêté du 10 avril 1915)
Médaille commémorative de la guerre 1870-1871
Médaille commémorative de l'expédition du Tonkin (1885)
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (1920)

Décorations étrangères

Chevalier de l'ordre royal du Cambodge (1885).
Officier du Dragon de l'Annam

Notes et références

  1. Acte de naissance no 53/1851 de la commune de Bouxwiller.
  2. Jean Boÿ, « Historique de la 54e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1869-1870), promotion du 14 août 1870 » [PDF], sur www.saint-cyr.org, Association des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyrienne), (consulté le ), p. 3.
  3. Journal de marches et des opérations (JMO) du Camp retranché de Paris, cote SHD 26 N 60/1, ministère français de la Défense.
  4. JMO du Camp retranché de Paris, cote SHD 26 N 60/1, ministère français de la Défense.
  5. Joseph Gallieni, Mémoires du général Galliéni : défense de Paris, 25 août-11 septembre 1914, Paris, Payot, , 269 p. (notice BnF no FRBNF34086625, lire en ligne), p. 35
  6. JMO de la 41e DI, cote SHD 26 N 340/1, ministère français de la Défense.
  7. JMO de la 58e DI, cote SHD 26 N 374/1, ministère français de la Défense.
  8. « Édouard Bolgert », base Léonore, ministère français de la Culture.
  9. JMO de la 58e DI, cote SHD 26 N 374/3, ministère français de la Défense.
  10. Acte de décès no 2949/1931 de la commune de Paris (15e arr.).

Voir aussi

Bibliographie

  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande guerre, 1914-1918, vol. A-K, t. 1, Paris, Archives & culture, , 519 p. (ISBN 978-2-35077-058-1, notice BnF no FRBNF41310488)
  • Pierre Vonau, « Le général Revanche », Dernières Nouvelles d'Alsace, , p. 28 (ISSN 0150-391X). 

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