Écomusée d'Alsace

L’Écomusée d’Alsace à Ungersheim, dans le Haut-Rhin, est un musée de plein air où ont été transférées et remontées d’authentiques constructions alsaciennes formant comme un village vivant : maisons à colombages, maisons d’ouvriers, boutique, mairie, tour fortifiée, halle des fêtes, ferme, école, lavoir, jardins, champs.

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Dans ces constructions généralement anciennes (certaines datant du XVe siècle[1]) et ouvertes au public, sont présentés les travaux traditionnels de la région ainsi que l'artisanat. L'Écomusée organise souvent des fêtes traditionnelles, pour la plupart calquées sur le calendrier liturgique.

Le site du musée jouxte le puits Rodolphe, une ancienne friche industrielle des mines de potasse d’Alsace.

La mission du musée est de présenter les bâtiments et les us et coutumes d'antan et d'assurer la transmission d'un patrimoine vivant par la formation d'artisans et la sensibilisation des jeunes au moyen de classes d'environnement et de séjours d'été.

Situation

Historique

Dans les années 1970, plusieurs dizaines de jeunes bénévoles de l'association « Maisons paysannes d'Alsace » s'engagent pour préserver de la démolition des dizaines de maisons alsaciennes qui ne conviennent plus à leurs propriétaires : la recherche du confort moderne, l'exode rural et le remembrement ont mis à mal nombre de ces maisons représentatives de la ruralité alsacienne[2].

La première démarche du groupe de bénévoles menés par Marc Grodwohl, étudiant en ethnologie, est de tenter de restaurer des habitations dans leurs communes d'origine et de conduire les travaux de sauvegarde en intégrant le confort moderne. Plus tard, devant l'impossibilité de les conserver toutes sur place, un travail de déconstruction des bâtiments est entamé en vue de les reconstruire dans un conservatoire de la maison alsacienne[2].

C'est ainsi que naît le « village » qui est devenu l'Écomusée d'Alsace sur des terrains jouxtant une friche industrielle des Mines de potasse d'Alsace. L'association obtient, sur la commune d'Ungersheim, un terrain rongé par le chlorure de sodium en 1980[2].

L'Écomusée, inauguré en , est soutenu par la commune d'Ungersheim par le don de la dizaine d'hectares sur lequel il est bâti et a pu se développer notamment grâce au soutien du Conseil général du Haut-Rhin, dirigé alors par Henri Goetschy, et du Conseil régional d'Alsace[2].

Depuis cette époque, les dons d'objets anciens de la part des Alsaciens ont permis de meubler les maisons et de constituer une véritable collection de matériel agricole, de mobilier et d'objets de la vie du siècle passé[2].

La maison du potier de l'Écomusée.

En 1989, la Thur est dérivée pour alimenter une rivière artificielle sur laquelle les visiteurs peuvent faire un tour en barque et découvrir l'écosystème reconstitué.

Un salon carrousel est mis en fonction en 1990 à l'Écomusée. Comparable à l'exemplaire d'Efteling, il date de 1909 et est originellement baptisé Eden Palladium. L'attraction est premièrement exploitée sur les foires. Elle est proposée dès 1974 à Flevohof, qui devient en 1994 Walibi Flevo et est connu sous le nom Walibi Holland depuis 2011[3],[4],[5].

En 2006, l’Écomusée traverse une passe difficile et, dans un contexte financier et politique houleux, entame son redressement sous la conduite de Jacques Rumpler, le nouveau président de l'Association, bénévole et administrateur de longue date. La nouvelle direction détache de l’Écomusée le patrimoine industriel de la mine de potasse Rodolphe, auparavant sauvé de la destruction, consolidé et ouvert au public. Le train historique, Clair de mine, qui reliait les deux parties (rurale et industrielle) de l’Écomusée, est fermé. Ne pouvant être conservé pour des raisons financières et techniques, le carrousel-salon est vendu en 2012 à Europa-Park[6],[7],[8],[9].

Présentation

L’écomusée d’Alsace est le plus grand musée vivant à ciel ouvert de France[10]. Organisé comme un village alsacien du début du XXe siècle, il se donne pour but de sauvegarder et de transmettre le patrimoine culturel alsacien. Le musée vise également à préserver la biodiversité et les espaces naturels.

Entouré par 97 hectares de biodiversité, l’Écomusée d’Alsace compte environ 80 bâtiments pour 40000 objets de collection et 4400 espèces vivantes. La présence d'artisans en activité tels que le potier, le charron et le forgeron ainsi que les maisons rendues vivantes par des guides-animateurs costumés et des bénévoles[11] permettent d'illustrer le fonctionnement d'une véritable communauté villageoise fondée sur une économie raisonnable[12].

La triple mission muséale de conservation, de commémoration et d'usage, définie par la Charte de Venise (travaux de l'UNESCO, 1964) est ainsi en ce sens pleinement accomplie[12]. Il s'agit de valoriser des patrimoines matériels et immatériels des arts et traditions populaires de l'Alsace dans ce site sous appellation de « Musée de France ».

L'inventaire du patrimoine vivant de l'Écomusée d'Alsace établi en 2015 par la corporation des naturalistes fait état de 627 espèces de plantes vasculaires, 604 taxons de champignons, 48 mammifères, 138 espèces d'oiseaux (avec notamment les fameuses cigognes dont les nids surplombent quasiment tous les toits des maisons de l'Écomusée), 10 espèces de batraciens, 6 espèces de reptiles, 13 espèces de poissons, etc. De plus, il y a tout un secteur de champs qui se visite en tracteur ou en calèche, ainsi qu'un verger (200 variétés de pommes).

Bibliographie

  • Collectif, La maison paysanne alsacienne. Tradition, innovations, perspectives, Mulhouse, Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, no 786, numéro 3, 1982.
  • Collectif, À la découverte des maisons d'Alsace, Guide de l'Écomusée de Haute-Alsace, Ungersheim/Ensisheim, Maisons paysannes d'Alsace Écomusée de Haute-Alsace, 1984.
  • Les maisons de l'Écomusée racontent l'Alsace. Bâti, histoire, société, Philémont éditions, 2011 (ISBN 978-2-9538907-0-9).

Liens externes

Notes et références

  1. La plus ancienne pièce date de 1492 et provient de Turckheim ; il s'agit d'une stube, pièce à vivre reconstituée à la façon médiévale.
  2. Les maisons de l'Écomusée racontent l'Alsace. Bâti, histoire, société, Philémont éditions, 2011 (ISBN 978-2-9538907-0-9), p.  4.
  3. Marc Grodwohl, « Sauvegarde et restauration du chef d’œuvre de Gustave Bayol : la façade du carrousel-salon Demeyer », sur marc-grodwohl.com, (consulté le ).
  4. (nl) Henk Ruigrok, « Flevohof », Algemeen Dagblad, Rotterdam, Stichting Algemeen Dagblad, no 55, , p. 25 (lire en ligne).
  5. Marc Grodwohl, La fantastique épopée des carrousels-salons : quand le bonheur ne tenait qu'à un tour de cochons, Nordhouse, Oberlin, coll. « Les mémoires vivantes de l'Écomusée d'Alsace », , 86 p. (ISBN 978-2853691123 et 2853691128, OCLC 883325837, lire en ligne), p. 21-23
  6. Marc Grodwohl, « Carrousel-salon à l'écomusée d'Alsace : les cochons prennent le large », sur marc-grodwohl.com, (consulté le ).
  7. « Europa-Park acquiert le carrousel Eden Palladium de 1909 - Presse | Europa-Park - Unternehmensportal », sur presse.europapark.com (consulté le ).
  8. « Mulhouse Écomusée : le carrousel-salon déménage à Europa-Park », sur Dernières Nouvelles d'Alsace, (consulté le ).
  9. François Mayné, « Europa-Park fait l'acquisition d'un carrousel centenaire : l'Eden Palladium », sur newsparcs.com, (consulté le ).
  10. « Présentation de l'Écomusée d'Alsace  : village-musée Alsacien - Écomusée d'Alsace », sur www.ecomusee.alsace (consulté le )
  11. Début 2015, l'Écomusée comptait près de 200 bénévoles. En 2014, le bénévolat représentait près de 39 000 heures de travail, soit l'équivalent de vingt-cinq emplois à temps plein.
  12. Les maisons de l'Écomusée racontent l'Alsace. Bâti, histoire, société, Philémont éditions, 2011 (ISBN 978-2-9538907-0-9), p.  5.
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