École internationale de création audiovisuelle et de réalisation

L’École internationale de création audiovisuelle et de réalisation (EICAR) est un établissement privé d'enseignement technique supérieur du son et de l'image (autrement dit, une école de cinéma et d'audiovisuel), fondé par Jean-Paul Vuillin, situé depuis 2021 à Ivry-sur-Seine et Villeurbanne.

Historique

1972-1994 : de l'actorat à l'EICAR

En 1972, Jean-Paul Vuillin, réalisateur[réf. nécessaire] et responsable du cinéma du Centre culturel culturel franco-nigérien à Niamey, y constitue sur une idée partagée avec Jean Rouch, un centre de formation aux métiers du cinéma, qu'il anime personnellement[1].

Deux ans plus tard, de retour à Paris, il crée l’Actorat du cinéma[2] à l'American Center de Paris, principalement consacré à la formation des acteurs qui se destinent à une carrière cinématographique, en distinguant les différentes méthodes de travail qu'il y a entre cinéma et théâtre. Il crée également d'autres départements pour le cinéma : « écriture de scénario », « réalisation » et « production »[1] ainsi qu'une section JRI (journaliste reporter d'images).

En 1977, il développe un concept d'école plus large qui inclut le chant et la danse : il crée cette nouvelle école dans une ancienne imprimerie sur 2 500 m², au 54 bis, rue de Clichy à Paris[réf. nécessaire]. L'actrice Alice Sapritch, vient chaque semaine donner des cours aux étudiants[3]. Dans la foulée, à la suite d'une émission de la Télévision suisse romande, Christian Defaye, le producteur de l'émission Spécial Cinéma lui demande d'installer son école à Genève, ce qui fut réalisé immédiatement, ainsi que l'implantation à Lausanne, pendant dix années.

En 1978, sur la demande de Jacques Guilhem, PDG des studios de cinéma, Jean-Paul Vuillin installe son école à Nice aux studios de la Victorine, pendant quatre ans[réf. nécessaire]. Dans un tel cadre, l'école se développe : création de formations de cascadeurs, tournage de films pour les étudiants, etc. Avec l'école, Jean-Paul Vuillin crée Actorat vidéo casting, le premier centre de casting en vidéo[précision nécessaire] pour les comédiens.

1995-2005 : l'Eicar à Paris

En 1995, Jean-Paul Vuillin fonde le Groupe Eicar[4], et nomme Marcel Jullian, ancien DG d'Antenne2, comme président du Conseil de perfectionnement et parrain de l'Eicar[réf. nécessaire].

En 1997, Christina Reid devient gérante de la SARL Eicar à Paris, et ouvre quatre BTS audiovisuels (son, image, montage, et administration et production). Georges Touati est nommé chef d'établissement.

En 2000, sous l'impulsion de Christina Reid, un « département international anglophone » est créé à l'Eicar qui prend pour nom commercial « Eicar, The International Film School of Paris ». C'est par ce département et ses formations en langue anglaise que l'Eicar développe ses partenariats étrangers.

Jean-Paul Vuillin cherche à internationaliser l'école, et étudie la possibilité d'implanter un campus pour étudiants internationaux. Ancien bellifontain, il s'interroge sur des possibilités dans les Héronnières, anciens bâtiments de l'armée à Fontainebleau, mais aucune suite n'y sera donnée.

En 2000, l'Eicar crée son département « Écriture » (« Escale ») dont Bernard Lecherbonnier (professeur émérite à l'université Paris 13 et fondateur du Festival international des créateurs de télévision d'Aubusson en 1996/97), prend la direction.

2003-2006 : l'Eicar-Cherbourg

En 2002, informé par ce projet bellifontain de Jean-Paul Vuillin, Jean-François Le Grand, président du conseil général de la Manche, lui propose d'installer son école à Cherbourg-Octeville. Jean-Paul Vuillin crée en l'Eicar-Cherbourg[5] qui devient locataire d'une partie de l'ancien hôpital militaire René-Le-Bas, réhabilité en Centre international des métiers artistiques et techniques de l'image et du son (CIMATIS), conçu autour de l'école[6].

Quatre BTS audiovisuels (« image », « son », « montage » et « production »), ainsi que des départements « réalisation », « actorat » et « dessin animé »[réf. nécessaire], s'y installent. L'Eicar, avec ses deux pôles parisien et normand devient alors le premier « Campus européen privé audiovisuel » avec 40 000 m2 de surfaces d’enseignement[7]. David Amsalem est nommé chef d'établissement pendant deux années (2003/2005), et Rémy Janville lui succède en [8]. Dès la première année, les étudiants de BTS sont confrontés, lors de leur examen national, à des exercices sur des machines auxquels l'EICAR ne les a jamais formés. Dès lors, la question de la qualité de la formation de cette école se pose. À cette époque, Léonard Lièvre, journaliste à La Manche libre écrit : l'Eicar n'est pas reconnue par la profession car elle ne répond pas aux critères retenus par le Centre international de liaison des écoles de cinéma et de télévision (Cilect).

À la suite de difficultés financières et un redressement judiciaire en , l'établissement cherbourgeois cesse ses activités et mis en en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Cherbourg-Octeville, avec un passif estimé à 1,5 million d'euros[9].

2005 : Installation à la Plaine-Saint-Denis et « internationalisation »

En 2005, l'Eicar de Paris s'implante sur le Parc Icade-EMGP de La Plaine-Saint-Denis, lieu qui regroupe 80 % des plateaux télévisuels de France, ainsi que de nombreuses sociétés de production de cinéma et de télévision, de prestataires techniques, presse écrite et audiovisuel, etc. Lionel Haidant est nommé responsable du Département son[10]jusqu'en 2007.

En 2006, plusieurs partenariats sont mis en place à Cotonou au Benin avec ISMA (PDG Marcellin Zanou), à Saint-Pétersbourg avec l'Université d'État, à Winchester avec l'Université d'État et en Allemagne avec l'université de Mittweida (Saxe). L'Eicar développe à l'intérieur de son département « son » dans les studios Marcadet de La-Plaine-Saint-Denis, un département « musiques de films », dont le but est la création de musiques originales pour chaque film d'étudiant.

En 2007, Robert Baquiast (avec la SARL New Link qui devient nouvel actionnaire), est nommé gérant de l'EICAR, et le réalisateur franco-américain Bob Swaim est nommé directeur du Département international.

En 2008, Patrick Imhaus (écrivain, diplomate, directeur de cabinet ministériel (Communication/Georges Fillioud) et de TV5 Monde ...) devient le président du Conseil scientifique d'Eicar.

Le groupe Ynov rachète l'EICAR en 2015[11].

L'EICAR déménage à la rentrée 2021 dans des nouveaux campus à Ivry-sur-Seine et Villeurbanne.

Formation

L'Eicar est organisée comme une unité de production professionnelle avec douze formations couvrant en grande partie l'ensemble des métiers du cinéma, de l'audiovisuel et du journalisme. On y distingue deux types de formations :

  • Les formations dites « artistiques », contenant : la réalisation de films, la réalisation sonore, l’écriture scénaristique, l’actorat et le journalisme de reportage. 70 % de ces formations sont des enseignements pratiques assurés par d'anciens professionnels et/ou des professionnels en activité (producteurs, scénaristes, réalisateurs, musiciens, acteurs, techniciens divers, etc.).

La section de réalisation internationale : « The International Film School of Paris » (l'admission a un coût supérieur à la section française) a ses cours dispensés en anglais et mène à des diplômes privés européens délivrés par « le Collège européen d'accréditation des universités et des Grandes Écoles » (EABHES, organisme non reconnu par l'État) : le Bachelor of Fine Arts (bac +3) et le Master of Fine Arts (bac +5).

Chaque année, les étudiants des départements « réalisation » (français ou internationaux) écrivent et tournent en DVD leurs propres films, qui peuvent techniquement être « kinescopés » en 35 mm. 24 projets étant sélectionnés pour être tournés en 16 mm (1re année), super 16 (2e année), 35 mm ou HD (3e année). Chaque étudiant participe aussi à plusieurs autres films de la section sur des postes différents, créatifs et techniques.

L'EICAR produit annuellement environ 300 courts-métrages, films de publicité, clips musicaux, et aussi des reportages. L'EICAR dispose pour la réalisation de ces films, d'un parc matériel important (visible pendant les journées portes ouvertes).

Les films EICAR de langue française et de langues étrangères sont, en fonction de leurs qualités narratives et/ou techniques projetés en salles publiques, et envoyés en sélection pour des festivals français ou internationaux.

  • Les formations « techniques », ou « BTS audiovisuels » (diplôme d'État) BTS audiovisuel : Gestion de production, Métiers de l'image, Montage et post-production, et Métiers du son.

En section BTS audiovisuels, les formations pratiques représentent environ un tiers du cursus. Pour valider leur formation, en plus du stage obligatoire, les étudiants doivent réaliser un film à l'occasion du PCP (Projet à Caractère Professionnel). Ce film est imposé pour le BTS, par l'éducation nationale (qui en garde les droits de diffusion).

Les cours sont assurés par des professeurs issus de l'enseignement général et/ou par des professionnels de l’audiovisuel. Pour les étudiants qui ont terminé leurs deux ans de cursus « BTS Audiovisuels », L’EICAR a ouvert une 3e année de spécialisation. (Voir programme.)

L'école a aussi développé des partenariats universitaires à l'étranger notamment avec les États-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, l'Espagne, l'Allemagne, l'Afrique, etc. Elle accueille plus de 60 nationalités d'étudiants venant de tous les continents, et coproduit certains projets avec ses partenaires internationaux.

Notes et références

  1. Enseignement - Quand le rêve d'un homme devient réalité, La lettre scientifique et technologique de Basse-Normandie n°33, août 2004
  2. « Actorat » est une marque déposée à l'INPI par Jean-Paul Vuillin
  3. Interview : émission « le Petit Rapporteur » de Jacques Martin[précision nécessaire].
  4. École Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation (Eicar) sur Société.com
  5. SARL juridiquement indépendante de l'établissement parisien - Source : Eicar Cherbourg sur Société.com
  6. présentation de l'Eicar-Cherbourg, site de l'Eicar. Consulté le 20 décembre 2003
  7. Profil - Eicar, Festival Paris Tout court, 2006
  8. « Il faut sauver le soldat Eicar », Le Point n°1732, 24 novembre 2005
  9. Louis Laroque, « Clap de fin pour l'école de cinéma de Cherbourg », Le Figaro, 12 juillet 2006
  10. Albi Bop, « Portes Ouvertes à l'Eicar Paris », Sono mag, juin 2006 n° 314.
  11. « Ynov, le dernier-né des groupes privés @L'Étudiant », sur Blog, (consulté le ).

Lien externe

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