École de Berlin (musique électronique)

L'école de Berlin de musique électronique (berliner Schule) est un mouvement de musique électronique qui a émergé dans les années 1970[1]. L'école de Berlin est un rejeton du Krautrock, et a été nommée ainsi parce que la plupart de ses premiers acteurs étaient installés à Berlin Ouest, en Allemagne de l'Ouest. Elle a été formée par des artistes et des groupes comme Klaus Schulze, Tangerine Dream et Ash Ra Tempel.

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La musique de cette école a été classée plus tard comme une branche de la musique new age ou de l'ambient, genres postérieurs qui lui doivent beaucoup.

L'identification du genre avec la musique planante le distingue de la musique de l'école de Düsseldorf (en), plus percussive et rythmique, avec Can, Cluster, Kraftwerk et Neu!. Ces derniers groupes ont plutôt influencé la synthpop et la techno, tandis que l'école de Berlin est à la source de l'ambient, de l'electronica, du new age et de la trance.

Représentants

Parmi les albums les plus représentatifs du style, on peut citer Phaedra (1974), Rubycon (1975) et l'album live Ricochet (1975) de Tangerine Dream, Timewind (1975) et Moondawn (1976) de Klaus Schulze, Join Inn (1973) et New Age of Earth (en) (1976) par Ash Ra Tempel, et Departure from the Northern Wasteland (en) (1978) de Michael Hoenig.

Les racines plongent dans le rock allemand, par exemple Malesch de Agitation Free (1972). La transition depuis de longs blues, en associant guitare et batterie à des effets électroniques nouveaux pour l'époque se voit sur des albums comme ceux des Cosmic Jokers, un supergroupe regroupant des musiciens de l'école de Berlin.

Parmi les représentants de l'école de Berlin on note les musiciens Bernd Kistenmacher, Mario Schönwälder, Detlef Keller et Thomas Fanger.

Style

Les morceaux de l'époque sont en général très longs. Ils durent de vingt à trente minutes, ce qui correspond à une face de 33 tours en vinyle. Rubycon, de Tangerine Dream, bien que découpé en deux morceaux, forme en fait une œuvre se développant lentement sur 2 faces. Les thèmes musicaux se répètent, mais avec des structures (« séquences ») qui se transforment de façon continue, mis en relief par des solos et des sons aériens.

Une particularité du style est le recours à des bruits de synthétiseur et aux sons de mellotron. Dans les premières œuvres comme Cyborg de Klaus Schulze, on fait abondamment appel aux distorsions de sons ordinaires, puis apparaissent les synthétiseurs analogiques, puis bien plus tard numériques. Les séquences sont au début obtenues en jouant en boucle sur magnétophone, et plus tard à l'aide de séquenceurs.

Une autre caractéristique de cette musique est la quantité d'expérimentation spontanée tout en jouant, comme la modulation du timbre, les transpositions de tonalité et l'utilisation de d'effets (principalement de la chambre d'écho) y compris dans la métrique.

Il y a toutefois des exceptions à l'utilisation de synthétiseurs. Günter Schickert (de) a complètement renoncé à les utiliser et a travaillé uniquement sur les sons de guitare manipulés par des effets, comme dans son album Samtvogel (1974). Manuel Göttsching, dans Inventions For Electric Guitar (en), fait les séquences à la main, à la guitare électrique.

La musique de l'école de Berlin partage avec la musique minimaliste bien des caractéristiques : l'utilisation de la répétition, le recours aux instruments électroniques, la présence de la tonalité et les décalages progressifs.

La musique est parfois liée à des recherches visuelles, comme dans la Linzer Stahlsymphonie de Klaus Schulze (1980), accompagnée d'images d'une aciérie. Plusieurs films s'accompagnent de cette musique, comme Body Love, célèbre film pornographique de Lasse Braun, ou Le Berceau de cristal, film underground de Philippe Garrel.

Notes et références

  1. (en) Vladimir Bogdanov (ed), All Music Guide to Electronica, 4th Revised Edition (San Francisco: Backbeat Books, 2001).

Voir aussi

Crédits de traduction

Articles connexes

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