École centrale de Bruxelles

L'École centrale de Bruxelles, ou plus exactement l'École centrale du département de la Dyle, fut établie à Bruxelles en , sous le Directoire, pour remplacer l'ancienne université de Louvain qui sera supprimée le suivant par décret du département de la Dyle, pris en application de la loi du qui avait décidé la suppression de tous les collèges et universités de la République française, mais qui toutefois restèrent encore en activité de fait jusqu'à la nouvelle loi du 7 ventôse an III () qui avait fondé les Écoles centrales.

Pour les articles homonymes, voir École centrale et École centrale (Révolution française).

Ainsi, l'ancienne université de Louvain et tous ses collèges furent fermés le et tout son matériel et surtout une partie de sa bibliothèque[1] furent attribués à l'École centrale de Bruxelles en tant que continuatrice officielle de l'ancienne université de Louvain.

En fait l'École centrale du département de la Dyle remplaçait uniquement la Faculté des Arts qui, considérée comme faisant partie de l'ancienne université, jouait en fait un rôle de propédeutique[2].

L'École centrale donnait également des leçons publiques fort appréciées du public cultivé. Sa population scolaire oscillait entre 100 et 130 élèves. L'École centrale de Bruxelles sera supprimée en 1802. Elle fut remplacée par une école secondaire le Lycée impérial de Bruxelles et au niveau de l'enseignement supérieur, elle sera suivie en 1806, par l'Université impériale à Bruxelles.

Ses locaux

Ses locaux furent établis dans l'ancien palais de Charles de Lorraine, où lui succéderont ensuite les facultés de la future Université impériale à Bruxelles.

L'enseignement

Les Écoles centrales destinées à remplacer les anciens collèges et universités supprimées, avaient un but plus pratique que les Universités et les cours insistaient sur les matières de:

  • sciences
  • mathématiques
  • lettres

En fait, l'École centrale remplaçait uniquement l'ancienne Faculté des Arts, qui servait de propédeutique aux autres Facultés, toutefois alors que la Faculté des Arts donnait une formation philosophique et littéraire l'École Centrale était plutôt axée sur les matières scientifiques et mathématiques.

Cela explique que certains auteurs classent l'École Centrale parmi l'enseignement secondaire supérieur en oubliant que la Faculté des Arts qui remplissait ce rôle faisait bel et bien partie des anciennes universités.

Les collections scientifiques

L'École centrale de Bruxelles s'était vue attribuer de riches collections comprenant:

  • Plusieurs cabinets de physique.
  • Plusieurs cabinets de chimie expérimentale.
  • Un jardin botanique avec serres chaudes et tempérées.

La bibliothèque

Succédant à l'ancienne université de Louvain et la remplaçant, l'école centrale de Bruxelles se vit attribuer la riche bibliothèque[3] de celle-ci ou du moins une partie. Ainsi la bibliothèque de l'École centrale comptait près de 80 000 volumes, qui vinrent ensuite enrichir la future Bibliothèque royale de Belgique où ils se trouvent toujours.

Le musée

À l'École centrale de Bruxelles fut adjoint également un riche musée de peintures qui formera le noyau du futur Musée royal d'art ancien à Bruxelles.

Les professeurs

Les professeurs étaient des savants d'envergure, dont nous retrouverons les noms dans les futures Université impériale à Bruxelles et Université d'État de Louvain. Parmi lesquels:

Les élèves

  • Vandezande, polytechnicien.
  • Pierre De Hulstere.

La création de la Société de littérature de Bruxelles

Ce furent des professeurs et des élèves de l'École centrale du département de la Dyle qui fondèrent le , la Société de littérature de Bruxelles. Chaque année cette société faisait imprimer un recueil de ses poésies ; mais, depuis 1824, ses annuaires ne sont plus parus[4].

Bibliographie

  • J. De Vreught, L'enseignement secondaire à Bruxelles sous le régime français; L'École centrale, Le Lycée, dans Annales de la société royale d'archéologie de Bruxelles, 1938, p. 62.
  • Liliane Wellens-De Donder, dans Histoire de Bruxelles, éditions Privat, 1976, p. 306.
  • Hélène Woisson "Les échos des expériences éducatives françaises dans les départements belges pendant la Révolution - L'exemple de l'Ecole centrale de la Dyle", Mémoire de Master 1, sous la direction de Jean-Pierre Jessenne et Renaud Morieux, Université Lille III, 2008.

Notes et références

  1. Leuven University, p. 31: "The university colleges were closed on 9 november 1797, and all items of use, with all the books, were requistionned fot the new École Centrale, in Brussel". Voir aussi: Analectes pour servir à l'histoire de l'Université de Louvain, publiées par P. F. X. De Ram, Louvain, 1840, chez Van linthout et Vandenzande, volume 3, page 58, note 1: « De La Serna Santander fut spécialement chargé de faire transférer à Bruxelles les principaux ouvrages de la bibliothèque académique qui déjà, en 1794 et 1795, avait été spoliée par les commissaires français. Le docteur Van de Velde, bibliothécaire de l'Université, était très-lié avec De La Serna, et il se plaisait a rendre hommage à l'intégrité personnelle avec laquelle il remplit la mission qui lui avait été imposée. Au reste, l'on sait que c'est à De La Serna que la Belgique doit la conservation d'une foule de manuscrits et de livres précieux qui étaient destinés à devenir la proie des Vandales de cette époque ».
  2. Ainsi on entrait à l'Université vers 14 ou 15 ans! Cela explique aussi pourquoi l'École centrale de Bruxelles qui a succédé à la Faculté des Arts est considérée par certains comme une école d'enseignement secondaire qui devint ensuite le Lycée de Bruxelles. Lire: Claude Bruneel, "L'Université aux XVIIe et XVIIIe siècles", dans: L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, Bruxelles, 1993, p. 69: « Les arrivants sont fort jeunes, parfois 14 ans à peine. Beaucoup achèvent leurs études aux Arts à 18-20 ans. ».
  3. Leuven University, p. 31: « The university colleges were closed on 9 november 1797, and all items of use, with all the books, were requistionned fot the new École Centrale, in Brussel. »
  4. Auguste Imbert, Benjamin-Louis Bellet, Tablettes bruxelloises ou Usages, mœurs et coutumes de Bruxelles, Bruxelles, 1828, p. 174

Articles connexes

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