Éclipse solaire du 30 juin 1973

Une éclipse solaire totale a eu lieu le .

Éclipse solaire du 30 juin 1973

Carte de l'éclipse générale.
Type d’éclipse
Nature Totale
Gamma -0,0786
Magnitude 1,0792
Saros 136 (35 sur 71)
Éclipse maximum
Durée 7 min 4 s
Localisation Sahara
Coordonnées 18° 08′ nord, 5° 06′ est
Largeur max. de la bande 256 km
Circonstances générales (UTC)
Éclipse partielle de 9:00:42,6 à 14:15:12,9
Éclipse totale de 9:53:47,4 à 13:22:06,0
Éclipse centrale de 9:57:00,2 à 13:18:54,4
Maximum de l’éclipse 11:37:57,4

Une « grande totale » de notre époque

Elle fut une des « grandes totales » de notre époque, car faisant partie du saros 136 produisant les éclipses actuelles les plus longues.

Avec une totalité maximale de juste plus de 7 min, ce sera la dernière fois qu'une éclipse totale dépasse cette durée jusqu'au XXIIe siècle.

Observation à bord du Concorde 001

Cette éclipse reste célèbre par son observation particulière par le prototype 001[1] du Concorde spécialement modifié, au-dessus du Sahara durant 74 minutes, soit environ 10 fois le maximum d'une éclipse totale sur un point terrestre fixe[2]. Huit astrophysiciens étaient présents et ont réalisé cinq expériences. Un photographe-cinéaste était également à bord pour immortaliser l'évènement.

Préparation

Le Concorde avait effectué son premier vol en 1969, et était à la fin de son programme d'essais. L'astrophysicien John Beckman demande au gouvernement britannique d'utiliser le prototype 002 pour suivre l'éclipse, exceptionnellement longue. Cette requête est refusée, mais Pierre Léna demande à André Turcat la même chose pour le prototype français 001. Cette fois-ci, la mission est acceptée, et les paramètres de vol commencent à être étudiés. Quatre hublots supplémentaires en verre de quartz[3] sont ajoutés sur le toit de l'avion, afin de permettre le suivi de l'éclipse. Cinq équipes scientifiques préparent leur expérience, et doivent l'adapter aux contraintes du vol. La mission est définitivement validée en .

Le vol

L'avion est parti de l'aéroport de Gran Canaria (Îles Canaries) à 10h08 UTC pour atterrir à Fort-Lamy (actuellement N'Djaména, capitale du Tchad) à 12h56 UTC [4]. Les expériences ont lieu entre 16 000 m et 17 000 m d'altitude, et entre Mach 2,05 et 2,09 (soit plus de 2 177 km/h à cette altitude, la vitesse par rapport au sol étant de 1 983,60 km/h)[5].

L'équipage était composé de André Turcat (pilote), Jean Dabos (copilote), Michel Rétif et Jean Conche (mécaniciens), Henri Perrier (ingénieur d'essais), et Hubert Guyonnet (navigateur).

Expériences réalisées[6]

Observation de la couronne solaire en infrarouge (scientifique Pierre Léna, France avec 2 assistants à bord).

Observation de la couronne solaire en lumière visible (scientifiques Jean Bégot, France et Donald Liebenberg, États-Unis).

Observation de la chromosphère (scientifique John Beckman, Royaume-Uni).

Observation de l'effet de l'éclipse sur les atomes d'oxygène de l'atmosphère terrestre (scientifique Paul Wraight, Royaume-Uni).

Liens externes

Références

  1. « BAC-Sud Aviation Concorde prototype 001 F-WTSS », sur museeairespace.fr (consulté le ).
  2. Sylvie Rouat, « Poursuivre une éclipse solaire avec un avion supersonique : récit de Pierre Léna », sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
  3. (es) R.L.P., « El histórico vuelo del Concorde persiguiendo un eclipse de Sol desde Canarias », sur abc.es, (consulté le ).
  4. Chris Hatherill, « La folle histoire des astronomes qui chassèrent une éclipse à bord d'un Concorde », sur motherboard.vice.com, .
  5. Pierre Léna, Concorde 001 et l'ombre de la Lune, Paris, Le Pommier, , 160 p. (ISBN 978-2-7465-0728-9), p. 96
  6. Pierre Léna, Concorde 001 et l'ombre de la Lune, Paris, Le Pommier, , 160 p. (ISBN 978-2-7465-0728-9), p. 49 à 67
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