Catherine Guéneau et Gérard Leblanc

Gérard Leblanc est professeur des universités à L’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, il a co-fondé la revue de cinéma militant Cinéthique (1969-1985) réalisateur et auteur de nombreux ouvrages sur la poésie, le cinéma et la télévision.

Catherine Guéneau est chargée de recherche dans le domaine du cinéma et des technologies numériques et réalisatrice.

Ensemble, ils ont fondé l'association Médias Création Recherche à Langres (Haute-Marne) en relevant le défi de produire et de réaliser des films en zone rurale -fortement dépeuplée- et de la façon la plus autonome possible.

Il s'agit pour eux de promouvoir localement des démarches de résistance, à travers par exemple, la série de portraits d'artisans d'art Gestes d’art (2006-2008) ou L’âme du cochon (2008) dressant le portrait d'une ruralité déterminée à résister à la désertification.

Le film "Un autre horizon" (2010) invite à découvrir les militants de la terre, paysans en agriculture biologique et chercheurs.

L’autre horizon, c’est d’abord celui de la terre, d’une terre vivante qu’il faut (ré) apprendre à connaître pour mieux interagir avec elle tout en la préservant. L’autre horizon, c’est aussi la voie tracée aujourd’hui par les producteurs en agriculture biologique.

Ainsi se dégage une nouvelle figure de paysan, celle de paysan-chercheur. L’agriculture biologique exige en effet une haute technicité en harmonie avec les lois de la nature.

Un autre horizon entrecroise des pratiques et des réflexions à la mesure d’enjeux aussi bien locaux que planétaires.

Leur dernier film L'autonomie paysanne (2013) explore différentes formes d'autonomie paysanne en matière de système herbager et de polyculture-élevage en agriculture biologique : autonomie en matière de semences, d'alimentation des troupeaux, de transformation des produits de l'exploitation, de commercialisation, sans oublier la perspective de l'autonomie énergétique. Le film se tient au plus près de l'expérience à la fois sensible et réfléchie des éleveurs. Partant de leurs relations à la nature comme aux animaux, le film nous fait partager, non seulement leur travail, mais leurs hypothèses de travail. Pourquoi choisir telle espèce, telle variété, tel mélange d'espèces et de variétés, tel type de rotation ? Le film nous place au cœur des prises de décision. Il s'agit bien, encore une fois, de paysans chercheurs qui ne se contentent pas de l'existant mais entendent le transformer.