saboter

Voir aussi : sabotér

Français

Étymologie

(XVIe siècle) Dénominal de sabot[1] avec le suffixe -er. Apparenté[2] au provençal sabotar « agiter » ; le sens de la première attestation, jouer au sabot, à la toupie signifie proprement « faire tourner » encore en usage au XVIIIe siècle.
(1564)[1] Apparait avec le sens de « jouer au sabot » ; (1690)[1] « faire du bruit avec ses sabots » ; (1766) « faire tourner [la tête] » comme un sabot, une toupie ; (1808)[1] « bâcler, faire en un tournemain » ; (1842) « mettre un sabot à un pieu » ; (1875)[1] « mettre un sabot au patin du rail » ; (1897)[1] « provoquer l'échec, faire patiner[3] » ; (1907)[1] « détruire clandestinement ».

Verbe

saboter \sa.bɔ.te\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Faire des sabots.
    • La saboterie a pris plus d’extension depuis quelque temps, par suite de l’emploi des machines à saboter qui fabriquent plus vite et mieux que les ouvriers ordinaires.  (Exploit. débit et estim. des bois, Nancy, 1868)
  2. Faire du bruit avec ses sabots.
    • Aux récréations, personne ne sortait. Et l’on entendait mon père, M. Seurel, crier à chaque minute, dans la classe : − Ne sabotez donc pas comme ça, les gamins !  (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
    • J’ouvrais ma porte, pour voir le petit cheval nain grimper l’escalier (…). L’âne blanc le suivait, sabotant sec.  (Colette, Music-hall, 1913)
    • Il coiffait sa grosse casquette à oreilles de velours, mettait un second paletot brun, fourrait ses mains dans ses poches et sortait en sabotant et en chantonnant, très faux, dès sonneries de trompette, car il avait fait son temps dans les chasseurs d’Afrique à Constantine, à peu près dans les temps des aventures de Tartarin de Tarascon.  (Henri Vincenot, La Billebaude, 1978, p. 107-108)
  3. Jouer au sabot, une sorte de toupie, faire tourner.
    • Avez-vous le diable au corps, monsieur Falconet, de me faire saboter comme un pot, et d’enfourner dans un courant d’études ma tête que d’autres appellent ?  (Denis Diderot, Lettre à Falconet, janvier 1766)
  4. Placer un sabot, munir d’un sabot.
    • Saboter un pieu.
    1. (Technique) (Chemin de fer) Percer la traverse pour y préparer le logement du patin du rail.
      • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  5. Faire vite et mal, bâcler, gâter, gâcher.
    • Saboter de l’ouvrage.
  6. Détériorer, mettre hors d’usage volontairement et le plus souvent clandestinement, du matériel, des machines, des installations militaires ou civiles, etc.
    • Saboter les freins d’une voiture.
    • Dès qu'ils eurent trouvé le camion, Sembrano leva le capot : l’arrivée d'essence était démolie. Les camions avaient été systématiquement sabotés pour que les fascistes ne pussent les employer.  (André Malraux, L’Espoir, 1937)
    1. Désorganiser, compromettre le succès d’un projet, d’une entreprise.
      • Au moment de l’alerte de l’année dernière, provoquée par ce qu’on a appelé « le coup d’Agadir » et par les négociations laborieuses qui ont suivi, une véritable conspiration s’est formée dans l’armée en vue d’en « saboter » la mobilisation, si elle venait à être ordonnée.  (Chronique de la quinzaine, 14 décembre 1912)

Composés

Dérivés

Traductions

Homophones

Prononciation

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (saboter), mais l’article a pu être modifié depuis.
  1. « saboter », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  2. « saboter », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
  3. Voir ce mot pour un quasi-synonyme dérivé du sens de « chausse, sabot, patin ».
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