poindre

Français

Étymologie

(XIe siècle) Du latin pungere  piquer ») dont le supin punctum a donné point.
Il a subi la même évolution que jungere (supin junctum donne joint) qui a donné joindre.
Les verbes du troisième groupe posent problème aux locuteurs français qui leur préfèrent leur équivalent du premier groupe (piquer, pousser en l’occurrence pour poindre). Seul le participe présent poignant est encore courant même si rares sont ceux qui devinent son infinitif tant les sens ont évolué différemment.

Verbe

poindre \pwɛ̃dʁ\ transitif ou intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Rare) (Littéraire) Piquer quelqu'un ou quelque chose.
    • Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra, en traitant avec égards un malotru, on n’en reçoit que de mauvais procédés ; au contraire, en le traitant durement, on en obtient ce que l’on veut.
    • Ainsi toutes les personnes dévouées à la famille Mignon furent en proie aux mêmes inquiétudes qui les poignaient la veille avant l’expérience que le vieux soldat avait cru être décisive.  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  2. Paraître, pousser, apparaître.
    • Le poil commence à lui poindre au menton, se dit d’un jeune garçon à qui la barbe commence à venir.
    • Quelques minutes après je vis effectivement, […], poindre, en se découpant sur un ciel bleu, le toit rouge de cette maison bénie.  (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes T.1, 1833)
    • Alors, comme les coqs chantaient dans les poulaillers et comme le jour allait poindre, il se mit à l'œuvre pour ensevelir l'homme.  (Guy de Maupassant, "Saint Antoine" dans Les Contes normands)
    • Comme poignait l’aube du quatrième jour et qu’un rassemblement imposant discutait les dernières hypothèses possibles, un gamin tout à coup fit remarquer que de la fumée semblait monter de la maison du poète.  (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • En sortant de la kasba nous voyons nos chameaux poindre à l'horizon, et la prudence nous commande de les attendre pour voyager de conserve avec eux.  (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 45)
  3. (Figuré) Apparaître.
    • Ce qui m’encourage, c’est l’insistance nouvelle de tous les regards à chercher le mien, regards qui me paraissent se transformer depuis quelque temps et où il me semble voir poindre une certaine curiosité […]  (Pierre Boulle, La Planète des singes, Julliard, 1994, page 159)

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

  • France (Saint-Maurice-de-Beynost) : écouter « poindre »

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (poindre), mais l’article a pu être modifié depuis.

Ancien français

Étymologie

Du latin pungere, infinitif de pungo.

Verbe

poindre \Prononciation ?\

  1. Piquer, poindre.
    • Quant une espine le poignoit  (Vie de sainte Marie l’Égyptienne, ms. 3516 de la Bibliothèque de l’Arsenal, f. 115v. a.)
  2. (Par extension) Éperonner (un cheval).
    • Et Gavains poinst tant son cheval  (L’âtre périlleux, anonyme, manuscrit 1433 français de la BnF. Fol. 6r.)

Variantes

  • puindre

Apparentés étymologiques

Dérivés dans d’autres langues

Références

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