compromettre

Français

Étymologie

(Date à préciser) Du latin compromittere  promettre en même temps »).

Verbe

compromettre \kɔ̃.pʁɔ.mɛtʁ\ transitif ou pronominal 3e groupe (voir la conjugaison) (il se conjugue comme mettre) (pronominal : se compromettre)

  1. Exposer quelqu’un à se trouver dans quelque embarras soit en usant de son nom sans son aveu, soit en l’engageant dans des démêlés, dans des affaires.
    • N’ayez pas peur, je ménagerai si bien les choses, que je ne vous compromettrai pas.
    • Vous courez risque de vous compromettre en agissant de la sorte. On dit dans le même sens
  2. Mettre une réputation en péril.
    • […] ; Jaurès, […], admire fort un mouvement qui ne serait pas compromis par des violences qui auraient affligé l’humanité ; aussi n'est-il pas un ennemi irréconciliable de la grève générale politique.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908, p.213)
    • (Pronominal)La révolution de Palais, qui se produisait le 13 décembre 1940 et dans laquelle Alibert s’était compromis, devait briser net l’élan réformateur du premier garde des sceaux de Vichy.  (Le droit sous Vichy, page 241, Vittorio Klostermann, Francfort/Main, 2006)
    • À l'heure actuelle, en Indo-Chine, tout le monde peut se compromettre sans danger. Il suffit de savoir avec qui.  (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l'Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chap.2, page 26)
    • La Chambre était partagée dans ce temps-là entre azizistes et hafidistes; j'ai été un aziziste, parce que je pensais que ce sultan s'étant compromis pour nous, il y avait quelque honneur et quelque intérêt aussi, devant les populations marocaines à lui rester fidèle.  (Annales de la Chambre des députés: débats parlementaires, Paris : Impr. du Journal Officiel, 1911, vol.93, part.2, page 1797)
    • Compromettre sa dignité, son autorité, sa fortune, sa réputation, etc., exposer sa dignité, son autorité, sa fortune, sa réputation, etc., à recevoir quelque diminution, quelque échec.
  3. (Absolument) (Vieilli) Donner à penser par ses paroles ou ses actes qu’on a une liaison intime avec elle, en parlant d'une femme.
  4. (Par extension) Mettre en péril.
    • […], on pourrait dire que le soldat était convaincu que la moindre défaillance du moindre des troupiers pouvait compromettre le succès de l'ensemble et la vie de tous ses camarades - et que le soldat agissait en conséquence.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.351)
    • La gelée de mai avait compromis la récolte des sorbes et depuis déjà longtemps c'était le souci numéro un des griveleux.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Cela calait l'estomac aux petites heures du matin et la vigueur des currys absorbés contribuait agréablement à remettre d'aplomb un individu dont les gins tonics de la veille avaient compromis l'équilibre d'un organisme fatigué.  (Bertrand C. Bellaigue, Le Reportage : toute une vie, ailleurs, PubliBook, 2007, page 189)
  5. (Intransitif) (Droit) Acter d'un consentement réciproque ou de se rapporter sur les différends, les procès qu’on a ensemble, au jugement d’un ou de plusieurs arbitres.
    • Ils ont compromis de toutes leurs affaires entre les mains d’un tel.
    • Je lui ai offert de compromettre là-dessus, s’il voulait.
    • Ils ont compromis sur tous les chefs du procès.

Synonymes

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (compromettre), mais l’article a pu être modifié depuis.
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