éthos

Voir aussi : ethos

Français

Étymologie

(Siècle à préciser) Du grec ancien ἦθος, êthos  mœurs, coutume »).

Nom commun

éthos \e.tos\ masculin, singulier et pluriel identiques

  1. (Rhétorique) Partie de la rhétorique qui traite de la façon de persuader l'auditoire par les mœurs, par un argument moral, éthique.
    • Aristote dans la Rhétorique a développé la notion d'éthos.
    • On instruit par les arguments, on remue par les passions, on s’insinue par les mœurs.  (Balthazar Gibert, La rhétorique : ou les règles de l'éloquence, 1741)
    • Les « arguments » correspondent au logos, les « passions » au pathos, les « mœurs » à l’éthos.  (P. Chareaudeau, D. Maingueneau, Dictionnaire d'analyse du discours, 1992)
    • Les Grecs eux-mêmes opposent le pathos à l'éthos (moral), et Longin dit expressément que le premier est aussi uni au sublime, que le second l'est au beau et à l'agréable.  (Peter Lichtenthal, Dictionnaire de musique, 1839)
  2. (Sociologie) Us et coutumes, d'un groupe, d'une ethnie, système de valeurs apprises depuis l'enfance.
    • Le puritanisme soutenait l’éthos de l’entreprise bourgeoise rationnelle et de l’organisation rationnelle du travail. Il n’a emprunté à l’éthique juive que ce qui pouvait l’y aider.  (Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905, trad. Jacques Chavy, 1964)
    • L’éthos de l’homme de la cour en tant que membre d’un ordre n’est pas un éthos économique camouflé, il s’en distingue essentiellement. En effet, le sentiment de faire partie d’une élite, d’être auréolé de prestige, bref d’être un homme de la cour est pour l’homme de la cour une fin en soi.  (Norbert Elias, La société de cour, 1969; trad. Pierre Kamnitzer et Jeanne Étoré, 1985)
    • Le sécularisme, associé au régime d’une loi qui ne serait pas de provenance divine, s’atrophia et s’écroula. Une plus grande déférence vis-à-vis de l’éthos islamique fut exigée et accordée.  (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
    • « Brigitte adore Villiers, raconte un ami du couple présidentiel. Elle a un faible culturel pour les gens de cette droite qui sent la terre, les clochers, les semailles et les moissons. » Monsieur aussi y est sensible : « J’ai un ethos de droite », a-t‑il confié en août à un conseiller.  (Anna Cabana, « Pourquoi le président apprécie le vicomte ». Le Journal du dimanche n° 3723, 20 mai 2018, p. 10)

Notes

  • Péjoratif au XIXe siècle[1]

Variantes

Antonymes

Apparentés étymologiques

Traductions

Voir aussi

  • ethos sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  1. « éthos », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.