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Témoignage d’un Asperger 2

Effectivement, selon les médecins nous n'avons pas cette gamme d'émotions sociales, ce qui est totalement faux. Assez souvent la gamme est même plus large que chez les personnes non-autistes, la raison pour laquelle ce type d'erreur de diagnostic/d'interprétation de nos perceptions/ressentis se fige sur un manque (un moins) est que nous les vivons différemment. Beaucoup d'Aspergers pensent et se persuadent naïvement qu'ils ne peuvent pas ou peu comprendre ce qu'autrui ressent et partage, cependant la réalité est totalement inverse, nous avons plus de facilité, et ce décalage (lucidité fine) laisse croire que nous sommes dans un manque et non dans un trop. Les niveaux de réalités se heurtent avec un tel écart de conscience que le dialogue est tout simplement incompréhensibles (tout comme certains aspects sociologiques dans la douance, faisant référence aux 30 pts de QI d'écart types entre deux interlocuteurs. Le fossé intellectuel et cognitif rend le dialogue et l'interaction presque impossible.). L'autisme est encore un mystère pour les spécialistes, mais pour nous même, nous sommes juste sensibles aux dissonances et à la médiocrité. Tout ce qui nous semble normatif, aliénant, hypnotique, dictatorial, limitant etc... Nous choque et crée un sentiment d'injustice, tout comme chez les SD. Le souci majeur vient de l'apprentissage, nous sommes des compulsifs, nos synapses sont des fusées, nous agissons et conceptualisons tout comme des données à traiter, nous pesons, mesurons, cadrons, analysons avec minutie et cela comme un ordinateur quantique. Le fonctionnement social n'a pas de secret pour nous, on comprend juste les choses comme le ferait un surdoué qui dépasse les 150 de QI. Le monde nous paraît bête et stupide, la souffrance vient de là. Et le nôtre incapacité à converser, verbaliser, vient généralement de notre démarche réflexions qui va scanner perpétuellement tout ce qui peut être intéressant à prendre en compte pour dire où faire ce qui semble le plus adapté et juste en fonction du contexte, et vue que les statistiques (conséquentialisme) bougent à chaque seconde, nous pouvons parfois rester longtemps sans rien dire car nous n'aimons pas être dans l'erreur où nous tromper...

Le seul moyen d'aider une personne autiste est de lui expliquer le principe du chaos, que la perfection (harmonie/équilibre) n'existe et n'a sa place que dans l'imperfection (le mouvement/ les émois). Vivre et être ne peut se faire que si nous sommes capables d'accepter le fait que l'être humain est faillible, et que cela reste le moteur de l'expérimentation. C'est comprendre les illusions duelles, les faux-opposés. Le conditionnement patriarcal à sa part de responsabilité dans les troubles psychiques les plus courants.

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