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Introduction

Une suite numérique est une liste de nombres mis en ordre.

Cette liste est infinie, comme l’ensemble des nombres entiers naturels.

Exemple :

1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; ... est la suite des nombres entiers strictement positifs.

Chaque nombre est un terme de la suite.

  • Écrire les 6 premiers termes de la suite des nombres entiers positifs impairs.
  • Écrire les huit premiers termes de la suite des puissances de 2 de premier terme .

Les suites sont souvent notées avec les lettres :

Chaque terme possède un numéro d'ordre. On commence souvent à numéroter les termes à partir de 0.

On inscrit le numéro du terme en indice.

Par exemple, le premier terme d'une suite U est noté , le deuxième , ...

Exemple : Notons la suite des nombres entiers impairs.

  • Donner , , .
  • Ainsi est le ..........ème terme de la suite .

On appelle terme général de la suite le nombre avec non déterminé

  • est le ................ème terme de la suite.

On peut ainsi définir une suite par son terme général, par exemple :

Soit la suite U définie par son terme général :

pour entier naturel.

  • Calculer .
  • Calculer le onzième terme de cette suite.


On note souvent une suite avec la notation .

Les parenthèses sont importantes, elles signifient que l’on n'a pas affaire au terme général, mais à la suite elle-même.

On aboutit donc au genre d'énoncé suivant :

Soit la suite définie par :

  • Calculer
  • Pour quelle valeur de a-t-on
  • Que dire du sens de variation de cette suite ?
  • Que dire de sa vitesse de variation ?

Suites et fonctions

À ce niveau, le lecteur est maintenant familier avec la notion de fonction. En quelques mots, une fonction est un objet mathématique qui, à tout nombre x d'un ensemble de définition , associe son image . On note alors :

Définition

Une suite réelle est un objet mathématique qui, à tout nombre entier naturel associe un nombre réel.

On peut donc en première approche regarder une suite comme une sorte de « fonction » qui ne serait définie que sur les nombres entiers naturels.

Terminologie

Écriture d'une suite

Soit u une suite réelle.

  • Cette suite peut se noter :
    • u tout court, comme on dirait d'une fonction ƒ
    • , ou plus simplement
Panneau d’avertissement Dans cette dernière écriture, les parenthèses sont importantes !
Fin du principe


On remarque que la notation utilisée pour les suites est différente de celle utilisée pour les fonctions :

  • Pour les fonctions, on utilise une notation avec des parenthèses : qui se lit « ƒ de x »
  • Pour les suites, on met le n en indice derrière le u : et on lit « u indice n », ou encore « u n »
Termes d'une suite

Soient une suite réelle et

Le réel est appelé terme d'indice n ou terme de rang n de la suite .


Si on devait écrire la suite sous la même forme que la fonction présentée au premier paragraphe, on écrirait :

Nous éviterons cependant cette notation qui s'avèrera en réalité peu adaptée pour les suites, comme nous allons le voir dans ce cours.

Panneau d’avertissement Les termes des suites étant des entiers naturels, le premier terme a pour indice 0 et non pas 1. Il faut prendre garde à ne pas se tromper dans certaines applications.

Méthodes de génération d'une suite réelle

Par formule explicite

On peut définir une suite par une formule explicite, c'est-à-dire qu’il suffit, comme pour les fonctions, de faire le calcul de la valeur du terme à n donné.

Suite définie par sa formule explicite

Soit la suite définie pour tout .

; ;

Fin de l'exemple

Quel est donc l’intérêt d'introduire ce nouvel objet s'il fait moins bien qu'une fonction (puisqu’il n'est possible de définir une suite que sur les nombres entiers) ?

Par récurrence

L'intérêt des suites est de pouvoir les définir non seulement sous une forme explicite (pour tout ), mais aussi par récurrence.

La meilleure façon d'appréhender la récurrence est de le voir sur un exemple.

Qu'est-ce qu'une suite récurrente ?

Observez la suite de nombres suivante :

Combien vaut l'élément suivant ?

Fin de l'exemple

Il suffit de savoir compter pour comprendre que le terme suivant est 12. Pour trouver ce résultat, vous avez pensé « pour avoir un terme, il suffit d'ajouter 2 au terme précédent ».

Si on écrit ce raisonnement avec le formalisme des suites réelles :

Soit une suite réelle dont les premiers termes sont :

On a :

Si on écrit la formule dans le cas général, cette suite est définie par :
  • la formule de récurrence
  • le premier terme
Suite récurrente

Une suite définie par une relation liant et et un premier terme s’appelle une suite récurrente.

Panneau d’avertissement Il est très important de ne pas oublier de donner la valeur du premier terme. En effet, pour obtenir la valeur de par exemple, il faut la valeur de , pour laquelle on a besoin de et ainsi de suite jusqu'à .

Ce principe de définition par récurrence est impossible à mettre en œuvre pour des fonctions d'une variable réelle puisque dans on ne peut pas compter « par étapes ».

Synthèse

Génération d'une suite

On peut définir une suite de deux manières :

  • Par formule explicite :
  • Par récurrence :
Fin du principe

Définition des suites

Tout comme les fonctions, les suites peuvent avoir des « valeurs interdites », c'est-à-dire des valeurs de rang pour lesquelles il est impossible de calculer le terme correspondant. Cependant, il y a une différence fondamentale avec les fonctions :

« Ensemble de définition » d'une suite

Une suite peut n'être définie qu’à partir d'un certain rang, mais doit être définie pour tous les rangs suivants.

En d'autres termes, on ne peut définir une suite qu’à partir du rang supérieur à celui de la dernière valeur interdite. Il ne peut pas y avoir de « trou de définition » dans une suite.

Exemple no 1

Soit la suite définie par, pour tout

Cette expression n'est définie que pour , donc la suite est définie pour .

On ne note plus alors , puisque la suite n’est pas définie pour 0 et 1. On note .

Fin de l'exemple
Exemple no 2

Soit la suite définie par, pour tout

Cette expression est définie pour , pas pour , mais est définie à nouveau pour .

La suite est alors définie à partir du rang puisqu’il ne faut pas de « trou » dans les définitions.

Si on étudiait la fonction , son domaine de définition serait simplement , soit privé de toutes les valeurs interdites.

Fin de l'exemple
Définition des suites et fonctions

Le fait qu'on travaille avec des nombres n entiers naturels fait qu'une suite n'a pas les mêmes valeurs interdites qu'une fonction de même expression.

Par exemple, prenons la fonction . Clairement, π est une valeur interdite pour cette fonction.

En revanche, si l’on considère la suite u définie par pour tout , il n'y a pas de valeur interdite puisque ne s'annule jamais pour .

Exercice d'application directe

1 Calculer :

Le terme d'indice 10 de la suite définie par pour tout  :

Le terme d'indice 4 de la suite définie par pour tout  :

Le rang pour lequel la suite définie par pour tout prend la valeur 22 :

2 Comment sont définies les suites suivantes ?

Formule expliciteRécurrence
Pour tout
Pour tout et
Pour tout et
Pour tout et

3 Calculer le rang à partir duquel les suites suivantes sont définies.

Suite à un bug encore non corrigé de l'extension Quiz, lorsque la réponse est 0 (zéro), entrer un O (lettre O majuscule) pour que la réponse soit reconnue par le système.
La suite telle que est définie à partir du rang

La suite telle que est définie à partir du rang

La suite telle que est définie à partir du rang

La suite telle que est définie à partir du rang

La suite telle que est définie à partir du rang

La suite telle que est définie à partir du rang

Sens de variation d'une suite

Soit une suite réelle.

Définition
  • est croissante lorsque pour tout ,
  • est décroissante lorsque pour tout ,
  • Une suite est monotone si elle est croissante ou si elle est décroissante.
  • On dira que est strictement croissante, strictement décroissante ou strictement monotone lorsque l'inégalité est stricte.
Remarque technique

En pratique, pour démontrer le sens de variation d'une suite, on peut utiliser deux méthodes :

  • Étudier, lorsqu’il existe, le signe de
  • Comparer à 1 le nombre
Exemple
  • La suite définie par pour tout est croissante.
  • La suite définie par pour tout est décroissante.
Fin de l'exemple
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