< Approche géostratégique des espaces maritimes d'aujourd'hui < Annexe



Qu’est ce qu'une ZEE?

Définition

L'ensemble des ZEE mondiales
Les ZEE françaises autour du globe

"ZEE" est l'acronyme de "Zone Économique Exclusive". D'après wikipédia, une (ZEE) est un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d'exploration et d’usage des ressources. Elle s'étend à partir de la ligne de base de l'État jusqu'à 200 milles marins (environ 370 km) de ses côtes au maximum.

Cette définition est parfois appliquée abusivement aux plateaux continentaux afin d'étendre artificiellement la ZEE d'un pays.

Un peu d'histoire

Les ZEE sont définies par la convention des Nations Unies sur le droit de la mer, créée lors de l'assemblée générale de l'ONU le 16 novembre 1973 et signée le 10 décembre 1982. Une définition qui vient très tard dans l'histoire de la navigation.
Avant les ZEE, jusqu'au XIXe siècle, la "loi du plus fort" régnait sur les océans. Ainsi les océans étaient régis par les grandes puissances maritimes (Espagne, Portugal et Pays-Bas, jusqu'au XVIe siècle, puis le Royaume-Uni pendant la période du XVII-XIXe siècle. Actuellement la plus grande puissance maritime mondiale est les États-Unis, qui font office de "gendarme des océans").

Avant la création des ZEE, les pays côtiers disposaient d'une zone maritime qui s'étendait autrefois des côtes jusqu'à une distance de 3 milles marins (soit 5,556 kilomètres), et qui aujourd’hui couvre 12 milles marins (soit 22,224 kilomètres) depuis la ligne de base. Dans cette zone, les pays disposent d'un pouvoir souverain sur la mer ainsi que sur les fond marins, l'espace aérien et les sous-sols. La mer territoriale est définie par le Droit de la mer et a été adoptée lors de la Conférence de Genève de 1958.

C'est le 10 mars 1983 que le président américain Ronald Reagan signa une proclamation en faveur de l'établissement d'une ZEE au large des côtes des États-Unis, dans le but d'acquérir la place de leader, souvent occupée par les États-Unis, en ce qui concerne le droit conventionnel de la mer. Cette proclamation vient renforcer la proclamation Truman de 1945 sur le plateau continental. Avec leurs possessions dans le Pacifique, les États-Unis se retrouvent avec la plus grande ZEE mondiale. Cependant, une section de la mer de Beaufort est contestée entre le Canada et les États-Unis, car la zone contiendrait des réserves de pétrole.[1]

Principales ZEE

Liste des États en fonction de leur ZEE[2]
Pays ZEE (km²) Plateau (km²) ZEE et superficie terrestre (km²)
États-Unis11 351 0002 193 52621 177 675
France11 035 000389 42211 710 417
Australie8 505 3482 194 00816 192 198
Russie7 566 6733 817 84324 664 915
Nouvelle-Zélande6 682 503277 6106 953 478
Indonésie6 159 0322 039 3818 019 392
Canada5 599 0772 644 79515 583 747
Royaume-Uni5 453 428722 8915 714 564
Japon4 479 388454 9764 857 318
Chine3 879 666831 34013 520 487
Chili3 675 279252 9474 431 381
Brésil3 660 955774 56312 175 832
États fédérés de Micronésie2 996 41919 4032 997 121
Danemark2 551 238495 6574 761 811
Inde2 305 143402 9965 592 406
Îles Marshall1 990 53018 4111 990 711
Portugal1 727 408[3]92 0901 819 498

La France doit sa grande surface maritime à ses territoires (départements et collectivités) d'outre-mer et de certains « cailloux » perdus au milieu des mers. En effet, la Polynésie assure à la France la plus grande partie de cet immense domaine océanique avec une ZEE de près de cinq millions de km². La ZEE de la France couvre approximativement 8 % de la surface de toutes les ZEE du monde.

L'Australie a revendiqué à la Commission des Nations unies sur les limites du plateau continental une ZEE de 200 milles marins (370 km) à partir de son territoire en Antarctique. Néanmoins, l'Australie maintient son droit d'explorer et d'exploiter la masse d'eau et les fonds marins dans sa ZEE.

Conflits liés aux ZEE

L'exemple le plus connu de conflit lié aux ZEE est la « guerre de la morue ». Elle a eu lieu entre 1950 et 1970 entre le Royaume-Uni et l'Islande. Les opérations se déroulèrent dans les eaux à proximité de l'Islande que le gouvernement islandais souhaitait interdire aux chalutiers étrangers par crainte de voir les ressources halieutiques (poisons et crustacés) s'épuiser.

La marine britannique fut mobilisée mais la guerre ne fut pas déclarée ; ce différend prit fin officiellement en 1976 avec la reconnaissance par les Britanniques des prétentions islandaises à travers la Convention de Montego Bay.

Notes et références

  1. « La proclamation Reagan sur la zone économique exclusive des États-Unis », sur http://www.persee.fr/.
  2. Dans le cas où les délimitations n'auraient pas encore fait l’objet d'accords entre les États concernés, les surfaces indiquées sont des estimations, basées généralement sur l’équidistance ; ces estimations peuvent comprendre la surface des eaux intérieures et des eaux archipélagiques, et celle de la mer territoriale ; elles ne comprennent pas les éventuelles extensions du plateau continental au-delà de la limite des ZEE).
  3. Le Portugal obtiendra une extension de sa ZEE au-delà des 350 milles si le protocole des Açores est confirmé par les Nations unies.
Cet article est issu de Wikiversity. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.