Dans les questions 3 et 5, désigne le nombre complexe .
1° Soient un corps, un -espace vectoriel (de dimension non nécessairement finie), et deux endomorphismes diagonalisables de , et un polynôme.
- Montrer que si la fonction polynomiale associée à est injective sur le spectre de , alors a mêmes sous-espaces propres que , avec comme valeurs propres les images par de celles de .
- En déduire que si est aussi injective sur le spectre de et si , alors .
2° Soit H et H' deux matrices hermitiennes positives de Mn(ℂ). Déduire de la question 1 que :
- toute base de ℂn formée de vecteurs propres de H2 est une base de vecteurs propres de H ;
- si H2 = H'2, alors H = H'.
3° Soit :
- .
- Déterminer une matrice hermitienne positive H ∈ M3(ℂ) telle que H2 = M.
4° Soit A une matrice de Mn(ℂ). Montrer que si :
- avec D matrice diagonale positive dans Mn(ℝ),
- alors il existe U unitaire dans Mn(ℂ) telle que A = U.D.
5° Soit A dans Mn(ℂ). En déduire qu’il existe une matrice hermitienne positive unique H et une matrice unitaire U de Mn(ℂ) telles que A = U.H.
- U est-elle unique ?
- Déterminer U et H dans le cas particulier où :
- et dans le cas où :
- .
1° Notons le spectre (non nécessairement fini) de . Par hypothèse,
, où est le sous espace propre de relatif à .
Un vecteur de se décompose suivant cette somme directe sous la forme
, avec seulement un nombre fini () de composantes non nulles.
- Supposons que est injective sur .
- est propre pour pour une valeur propre si et seulement si
- , c'est-à-dire (par unicité de la décomposition)
- ou encore (puisque les sont non tous nuls et que est injective sur ) :
- .
- Supposons que est aussi injective sur le spectre de , et que .
- D'après le premier point, et ont alors mêmes sous-espaces propres, avec mêmes valeurs propres associées, donc .
2° Simple application à , et .
3° (Il existe au plus une telle matrice H d'après la question 2, et son existence prouvera que M est hermitienne positive.)
Cherchons les valeurs propres de M :
Déterminons les sous espaces propres associés :
V(0) = Ker(M) = {(x,y,z) | 2x + 2jy = 0 et z = 0}.
On trouve que V(0) est engendré par le vecteur suivant, de norme 1 (pour le produit hermitien canonique sur ℂ3) :
.
V(1) = Ker(M – I) = {(x,y,z) | x + 2jy = 0 et 2j2x + y=0}. On trouve que V(1) est engendré par le vecteur de norme 1 suivant :
.
V(4) = Ker(M – 4I) = {(x,y,z) | x – jy = 0 et z = 0}. On trouve que V(4) est engendré par le vecteur de norme 1 suivant :
.
On a donc :
.
Calculons . Comme M est hermitienne, les trois colonnes de P sont non seulement de norme 1 mais orthogonales, si bien que P est unitaire, donc :
.
La matrice diagonale est le carré de la matrice hermitienne positive
et M = PE2P-1 = (PEP-1)(PEP-1) = H2 avec H := PEP-1 qui est, comme E, hermitienne positive.
Après calcul, on trouve :
4° Notons d1, d2, ... , dn les éléments diagonaux de D (réels positifs ou nuls) et A1, A2, ... , An les matrices colonnes de A.
signifie que :
On peut donc normaliser chaque vecteur colonne Ah de A correspondant à une valeur dh ≠ 0 et poser :
et ensuite compléter en une base orthonormale (U1,...Un) de ℂn.
La matrice U, matrice de passage de la base canonique à U1,...Un, est évidemment unitaire, et Ah = dhUh pour tout indice h, d'où A = UD.
5° Posons .
M est hermitienne positive car :
Il existe donc une matrice unitaire W et une matrice diagonale D positive telles que M = WD2W-1 d'où, en posant H = WDW-1 :
et H est hermitienne positive et c’est la seule telle H2 = M d’après la question 2.
De plus :
D'où d’après la question 4, AW = VD avec V unitaire, si bien que
avec unitaire.
- Premier cas
- et M = H2 avec :
- d'après la question 3 et A = U.H avec par exemple :
- .
- Second cas
- Cette dernière matrice est diagonalisable et l’on a :
- D'où :
- .
- U est ici unique puisque A est inversible donc :
- .