Raoul Vaneigem, né à Lessines (Hainaut, Belgique) le 21 mars 1934, est un écrivain, révolutionnaire, médiéviste et philosophe belge.

Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, 1967

Ceux qui parlent de révolution et de lutte de classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu'il y a de subversif dans l'amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre.
  • Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Raoul Vaneigem, éd. Gallimard, 1967, chap. L'insignifiant signifié, p. 4 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

Avertissement aux écoliers et lycéens, 1995

L'école a été, avec la famille, l'usine, la caserne et accessoirement l'hôpital et la prison le passage inéluctable où la société marchande infléchissait à son profit la destinée des êtres que l'on dit humains.
  • Référence:Avertissement aux écoliers et lycéens/Mille et une nuits, p. 7 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
L'école est au centre d'une zone de turbulence où les jeunes années sombrent dans la morosité, où la névrose conjuguée de l'enseignant et de l'enseigné imprime son mouvement au balancier de la résignation et de la révolte, de la frustration et de la rage. Elle est aussi le lieu privilégié d'une renaissance. Elle porte en gestation la conscience qui est au cœur de notre époque : assurer la priorité au vivant sur l'économie de survie.
  • Référence:Avertissement aux écoliers et lycéens/Mille et une nuits, p. 14 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Je ne suppose pas d'autre projet éducatif que celui de se créer dans l'amour et la connaissance du vivant. En dehors d'une école buissonnière où la vie se trouve et se cherche sans fin - de l'art d'aimer aux mathématiques spéculatives -, il n'y a que l'ennui et le poids mort d'un passé totalitaire.
  • Référence:Avertissement aux écoliers et lycéens/Mille et une nuits, p. 18 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Nous ne voulons pas être les meilleurs, nous voulons que le meilleur de la vie nous soit acquis, selon ce principe d'inaccessible perfection qui révoque l'insatisfaction au nom de l'insatiable.
  • Référence:Avertissement aux écoliers et lycéens/Mille et une nuits, p. 46 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
On est au-dessous de toute espérance de vie tant que l'on est en deçà de ses capacités.
  • Référence:Avertissement aux écoliers et lycéens/Mille et une nuits, p. 75 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

Rien n'est sacré, tout peut se dire, 2003

Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant.
  • Rien n'est sacré, tout peut se dire, Raoul Vaneigem, éd. La Découverte, 2003  (ISBN 2-7071-4137-2), chap. Quelle liberté ?, p. 15 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Aucune idée n'est irrecevable, même la plus aberrante, même la plus odieuse.
  • Rien n'est sacré, tout peut se dire, Raoul Vaneigem, éd. La Découverte, 2003  (ISBN 2-7071-4137-2), chap. Chacun a le droit de s'exprimer et de propager ses idées en toute liberté, p. 18 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Autorisez toutes les opinions, nous saurons reconnaître les nôtres.
  • Rien n'est sacré, tout peut se dire, Raoul Vaneigem, éd. La Découverte, 2003  (ISBN 2-7071-4137-2), chap. Fonder la liberté d'expression sur les droits de l'être humain, p. 93 (voir la fiche de référence de l'œuvre)

entre le deuil du monde et la joie de vivre, 2008

Nous en avions vu certains se revendiquer du slogan « Ne travaillez jamais ! » pour rentabiliser leur droit à la paresse en faisant travailler les autres. Le capitalisme spéculatif et financier réussit à faire mieux : il dévalorise l'activité utile et valorise l'inutilité lucrative.
  • Référence:Entre le deuil du monde et la joie de vivre/verticales, chap. Le travail fonde le règne de l'interdit et de la transgression, p. 64 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
J'ai cessé de nourri les rêveries de l'ange exterminateur. [...] J'ai la conviction que le meilleur moyen n'est ni de détruire mes ennemis en me détruisant, ni de les liquider en me sacrifiant, mais de construire ma propre vie, d'instaurer en moi et autour de moi cette gratuité du vivant qui n'a ni à se payer ni à payer les éléments qui le nourrissent et le constituent : l'air, la terre, l'eau, les plantes.
  • Référence:Entre le deuil du monde et la joie de vivre/verticales, chap. Le nihilisme apocalyptique est l'œuvre de mort de la prédation, p. 110 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
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