Hérodote.

Hérodote, né vers 484 av. J.-C. à Halicarnasse et mort vers 420 av. J.-C. à Thourioi, est un historien grec, auteur d'un ouvrage traduit parfois par Histoires et parfois par L'Enquête.

Livre I

Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de son enquête, afin que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l'oubli ; et il donne en particulier la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises.
  • Premières lignes de L'Enquête, formant sa préface.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, I, 1, p. 38
Voilà ce que disent les Perses et les Phéniciens. Pour moi, je ne viens pas ici déclarer vraies ou fausses ces histoires, mais il est un personnage que je sais, moi, coupable d'avoir le premier injustement attaqué les Grecs : je l'indiquerai donc, puis je poursuivrai mon récit et parlerai des cités des hommes, des petites comme des grandes ; car les cités qui furent grandes ont, en général, perdu maintenant leur importance, et celles qui étaient grandes de mon temps ont d'abord été petites. Donc, parce que je sais que la prospérité de l'homme n'est jamais stable, je parlerai des unes comme des autres.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, I, 5, p. 40-41
Il faut en toute chose considérer la fin, car à bien des hommes le ciel a montré le bonheur, pour ensuite les anéantir tout entiers.
  • Réponse de Solon à Crésus — qui se croyait l'homme le plus heureux du monde — et portant sur les critères qui permettent de qualifier quelqu'un d'heureux.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, I, 32, p. 55

Livre II (l'Égypte)

Il est évident pour tout homme, même non prévenu, qui voit ce pays, — j'entends tout homme intelligent —, que la partie de l'Égypte où abordent les vaisseaux des Grecs est une terre d'alluvions, un don du fleuve, de même que la région qui s'étend à trois jours de navigation en amont du lac, région dont mes informateurs ne m'ont rien dit de tel, mais qui a la même origine elle aussi.
  • Début de la description de l'Égypte.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, II, 5, p. 160
Parler de l'Océan, c'est remplacer toute explication par une fable obscure, et cette théorie ne mérite pas qu'on la réfute. Je ne connais pas, moi, de fleuve « Océan » ; Homère, ou quelque autre poète plus ancien aura, je pense, inventé ce nom pour s'en servir dans ses fables.
  • À propos du fleuve Océan qui entoure le monde dans de nombreux textes poétiques, dont les épopées d'Homère.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, II, 23, p. 169
Quelle est l'origine de chacun de ces dieux ? Ont-ils toujours existé ? Quelles formes avaient-ils ? Voilà ce que les Grecs ignoraient hier encore, pour ainsi dire. Car Hésiode et Homère ont vécu, je pense, quatre cents ans tout au plus avant moi ; or ce sont leurs poèmes qui ont donné aux Grecs la généalogie des dieux et leurs appellations, distingué les fonctions et les honneurs qui appartiennent à chacun, et décrit leurs figures. Les poètes que l'on dit antérieurs à ces deux hommes sont, à mon avis, postérieurs.
  • À propos de l'origine des grandes divinités grecques, qu'Hérodote fait en partie remonter aux dieux égyptiens.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, II, 53, p. 188
La femme qui régna s'appelait Nitocris, comme la reine de Babylone. Cette reine, m'ont dit les prêtres, voulut venger son frère, le roi précédent, tué par ses sujets qui l'avaient ensuite prise elle-même pour souveraine, et, pour le venger, elle fit périr par ruse un grand nombre d'Égyptiens. Elle fit construire une salle souterraine immense et, sous prétexte de l'inaugurer — mais son dessein était tout autre —, elle invita ceux des Égyptiens qu'elle savait être les principaux responsables du meurtre de son frère et leur offrit un grand banquet ; en plein festin, elle déchaîna sur eux les eaux du fleuve, amenées par un long conduit secret. On ne m'en a pas dit plus long sur cette reine, sinon que, sa vengeance accomplie, elle se jeta dans une pièce pleine de cendres, pour se soustraire aux représailles.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 1, II, 100, p. 2011

Livre VII

Si les Lacédémoniens et les Thespiens ont montré un pareil courage, l'homme brave entre tous fut, dit-on, le Spartiate Diénécès dont on rapporte ce mot qu'il prononça juste avant la bataille : il entendait un homme de Trachis affirmer que, lorsque les Barbares décochaient leurs flèches, la masse de leurs traits cachait le soleil, tant ils étaient nombreux ; nullement ému le Spartiate répliqua, sans attacher d'importance au nombre immense des Perses, que cet homme leur apportait une nouvelle excellente : si les Mèdes cachaient le ciel, ils combattraient donc à l'ombre au lieu d'être en plein soleil. Cette réplique et d'autres de la même veine perpétuent, dit-on, le souvenir du Spartiate Diénécès.
  • À propos d'un bon mot prononcé par un guerrier spartiate juste avant la bataille des Thermopyles, pendant la seconde guerre médique.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, t. 2, VII, 226, p. 287

Citations à propos d'Hérodote

Hérodote fait l'histoire, Homère fait la légende.
  • « Préface », Victor Hugo, dans La Légende des siècles (1859), Victor Hugo, éd. Le Livre de poche, 2000, p. 46

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