Ventilation non invasive

La Ventilation non invasive (VNI) réunit toutes les méthodes d'assistance ventilatoire mécanique non invasive, c'est-à-dire n'ayant pas recours à l’abord endotrachéal (intubation et trachéotomie).

Historique

Sa première utilisation date du début des années 1980[1]. Elle a pris progressivement son essor, concernant plus du tiers des patients ventilés, durant les années 2000[2].

Technique

Le but de la VNI est de prendre en charge le travail respiratoire du patient et d'assurer une ventilation alvéolaire satisfaisante, en administrant de l'air enrichi ou non en oxygène grâce à un masque couvrant la bouche et le nez, assurant une étanchéité vis--à-vis de l'air extérieur[3]. Un masque facial, recouvrant les yeux également, peut être utilisé[4]. Un masque uniquement nasal, souvent mieux toléré, impose la fermeture de la bouche pour éviter une respiration buccale[5].

On utilise principalement deux modes ventilatoires[6] :

  • CPAP : Continuous Positive Airway Pressure (ventilation en pression positive continue), ou la pression délivrée durant l'inspiration demeure inchangée (ou parfois diminuée pour des raisons de confort)[7]
  • VSAI : Ventilation spontanée avec aide inspiratoire, où la pression d'insufflation est augmentée durant l'inspiration.

Les machines utilisée peuvent être spécifiques à la ventilation non invasive, ou polyvalent, servant également lors d'une ventilation mécanique traditionnelle.

Cette technique permet, dans un certain nombre de cas, de se passer d'intubation trachéale, geste très inconfortable et nécessitant une sédation pour la mise en place. En cas d'échec, une ventilation assistée traditionnelle est toujours possible. La ventilation non invasive diminue significativement le risque de complications infectieuses, la durée de séjour en réanimation et la mortalité, comparativement à une ventilation sur tube endotrachéal[8].

Indications

Le recours à cette technique se fait habituellement en cas de détresse respiratoire non améliorée rapidement par des moyens médicamenteux et chez un patient encore conscient et coopérant.

On peut utiliser la ventilation non invasive dans les cas suivants[6] :

L'utilité d'une ventilation non invasive est plus discutée dans les exacerbations d'asthme[12].

Contre-indications

On ne doit pas utiliser la ventilation non invasive dans les cas suivants[6] :

  • Absence de ventilation spontanée, en particulier en cas de réanimation d'un arrêt cardiaque
  • Troubles de conscience (score de Glasgow inférieur à 10)
  • Administration d’hypnotiques ou de sédatifs
  • Autre défaillance viscérale associée
  • Hémorragie digestive haute, vomissements, syndrome occlusif : tout cas comportant un risque d'inhalation de liquide digestif
  • Instabilité hémodynamique, insuffisance cardiaque droite
  • Troubles du rythme cardiaque
  • Traumatisme facial, chirurgie ORL ou maxillo-faciale (masque ne pouvant dans ce cas être étanche, ou dont le maintien peut se révéler douloureux)
  • Obstruction des voies aériennes supérieures
  • Toux inefficace
  • Intolérance à la technique

Notes et références

  1. Brochard L, Isabey D, Piquet J et als. Reversal of acute exacerbations of chronic obstructive lung disease by inspiratory assistance with a face mask, N Engl J Med, 1990;323:1523-1530
  2. Nava S, Hill N, Non-invasive ventilation in acute respiratory failure, Lancet, 2009;374:250-259
  3. . M.Mazerolles, B.Degano, D.Duterque, P Rougé « Ventilation non invasive (VNI) en situations d’urgence » CHU Rangueil, Toulouse. En ligne
  4. Girault C, Briel A, Benichou J et al. Interface strategy during noninvasive positive pressure ventilation for hypercapnic acute respiratory failure, Crit Care Med, 2009;37:124-131
  5. Navalesi P, Fanfulla F, Frigerio P, Gregoretti C, Nava S, Physiologic evaluation of noninvasive mechanical ventilation delivered with three types of masks in patients with chronic hypercapnic respiratory failure, Crit Care Med, 2000;28:1785-1790
  6. « Ventilation Non Invasive » mis en ligne le 11 septembre 2003, par M. Nahon, P. Gorce. En ligne sur http://www.urgences-serveur.fr
  7. Kelly CR, Higgins AR, Chandra S, Noninvasive positive-pressure ventilation, N Engl J Med, 2015;372:e30
  8. (en) Girou E, Schortgen F, Delclaux C. et al. « Association of noninvasive ventilation with nosocomial infections and survival in critically ill patients » JAMA 2000;284:2361-2367 PMID 11066187
  9. Gray A, Goodacre S, Newby DE, Masson M, Sampson F, Nicholl J, Noninvasive ventilation in acute cardiogenic pulmonary edema, N Engl J Med, 2008;359:142-151
  10. Brochard L, Mancebo J, Wysocki M et al. Noninvasive ventilation for acute exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease, N Engl J Med, 1995;333:817-822
  11. Ferrer M, Sellares J, Valencia M et al. Non-invasive ventilation after extubation in hypercapnic patients with chronic respiratory disorders: randomised controlled trial, Lancet, 2009;374:1082-1088
  12. Lim WJ, Mohammed Akram R, Carson KV et al. Non-invasive positive pressure ventilation for treatment of respiratory failure due to severe acute exacerbations of asthma, Cochrane Database Syst Rev, 2012;12:CD004360-CD004360


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