Suicide
Le suicide — du latin suicidium, terme composé du préfixe sui, « soi », et du verbe caedere, « tuer » — est l’acte délibéré de mettre fin à sa propre vie. À l'échelle mondiale, environ un million de personnes se suicident chaque année. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le suicide est la treizième cause de mortalité dans le monde[1], tous âges compris, et parmi les premières causes de mortalité chez les jeunes[2],[3]. Les tentatives de suicide sont estimées entre dix et vingt millions chaque année dans le monde[4].
Spécialité | Psychiatrie et psychologie |
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CIM-10 | X60 – X84 |
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CIM-9 | E950 |
DiseasesDB | 12641 |
MedlinePlus | 001554 |
eMedicine | 288598 |
MeSH | D013405 |
Le suicide est étudié par les sciences de la psychologie, sociologie et de « suicidologie ». Il peut être compris comme résultant de problèmes psychologiques individuels. Les causes psychologiques en sont le désespoir accompagné de solitude ou d'isolement social, et souvent un trouble mental tel que la dépression, le trouble bipolaire, la schizophrénie, l'alcoolisme ou l'abus de substances[5]. Des facteurs de stress tels que les problèmes financiers ou des problèmes dans les relations humaines jouent souvent et également un rôle significatif[6]. Le suicide varie en fonction de nombreux facteurs sociologiques comme l'anomie (désintégration sociale), la pauvreté, les taux de chômage, les crises économiques, etc. Les taux de suicide varient en fonction des croyances religieuses et sont particulièrement élevés chez les athées. La prévalence du suicide diffère énormément selon les genres et l'âge. Dans les pays occidentaux elle est souvent de trois à quatre fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes, tandis que la tendance est inverse en Chine[7],[8].
Depuis 1953, des réseaux d'assistance se sont mis en place pour aider les personnes tentées par le suicide, sous forme de numéros d'urgence joignables par téléphone ou par internet. Des programmes de prévention du suicide sont mis en place dans de nombreux pays et leurs coûts et performances sont évalués. Certains pays pénalisent le suicide. Dans le domaine médical, le suicide assisté pose des problèmes éthiques et n'est autorisé que dans un nombre limité de pays. La question du suicide pose des questions philosophiques, religieuses et politiques. Les religions abrahamiques considèrent que le suicide est une offense envers Dieu.
Le suicide est un sujet représenté dans les arts et la littérature. Il est également assez fréquemment interprété dans la chanson française.
Étymologie
Le substantif masculin[9],[10] « suicide » est formé, d'après « homicide », du latin sui (« de soi »), génitif du pronom personnel réfléchi se (« se, soi ») et du suffixe « -cide », du verbe latin caedere[11]. Bien que le phénomène soit très ancien, l'origine du mot « suicide » est récente. Sa paternité est souvent attribuée à un écrit de l'abbé Desfontaines en 1737 (Observations sur les écrits modernes, t. XI, p. 299) mais dès 1734, l'abbé Prévost parle de suicide dans sa gazette Pour et Contre, ce néologisme latin semblant même avoir été utilisé dès le XVIe siècle par les casuistes pour contrebalancer le mot homicide utilisé jusque-là et jugé trop fort[12]. Voltaire (qui publie, en 1739, Du suicide ou de l'homicide de soi-même) et les encyclopédistes acceptent ce néologisme et le diffusent. Il est adopté par des jurisconsultes, comme Daniel Jousse, qui feront désormais coexister les deux termes au niveau juridique.
Histoire de l'étude du suicide par la médecine et les sciences
L'étude du suicide commence au XIXe siècle et est dominée par deux courants. L'un de ces courants est celui de la médecine et des débuts de la psychiatrie, le second sera celui de la sociologie[13].
Médecine du XIXe siècle et début XXe siècle
En France en 1838, le médecin Jean-Étienne Esquirol considère que la réaction suicidaire est tellement répandue chez les personnes souffrant de maladies mentales, qu'elle peut être considérée comme un symptôme psychopathologique[13]. L'instinct de conservation est considéré comme normal et son altération est considérée comme un signe d'une pathologie. Cette théorie est reprise par la grande majorité des psychiatres. Pour certains auteurs, les suicidants ne sont pas forcément tous des malades, néanmoins, lors de l'acte suicidaire, ils se trouvent dans un état émotionnel ou affectif pathologique[13].
Selon l'historien Jean Starobinski, depuis la médecine d'Hippocrate, il existe au moins deux formes de suicide décrites par des expressions diverses : « Les images du suicide, dans la culture de l'Occident, oscillent entre deux types extrêmes : d'un côté, le suicide accompli en pleine conscience, au terme d'une réflexion où la nécessité de mourir, exactement évaluée, l'emporte sur les raisons de vivre ; à l'opposé, l'égarement démentiel qui se livre à la mort sans penser la mort. Les deux exemples antithétiques pourraient se nommer Caton et Ophélie. ». La clinique moderne décèle la plupart du temps un mélange des deux types : « On voit fonctionner des formes mixtes, c'est-à-dire celles où raison et déraison se mêlent et se confondent, sans qu'il soit possible de départager[14]. » L'entité psychiatrique la plus souvent invoquée est la dépression et ses différentes formes dont le délire mélancolique[15] ou le raptus suicidaire, qui est une manifestation impulsive liée à une frustration majeure, un mouvement violent incontrôlé, en d'autres termes, pour reprendre la distinction précédente, à une fureur de déraison.
Sociologie du XIXe siècle et début XXe siècle
Émile Durkheim, un des fondateurs de la sociologie, publie en 1897 le livre Le Suicide où il analyse ce phénomène sous un angle social et par une approche statistique. Son approche est totalement nouvelle : il dégage des régularités statistiques sur un phénomène considéré alors comme relevant seulement de la décision individuelle. Il défend l'idée que la désintégration sociale est la cause première véritable du suicide[13]. Inspiré des travaux de Durkheim, le sociologue Maurice Halbwachs interprète également les taux de suicide dans le contexte général des sociétés et civilisations, parlant de « courants collectifs suicidogènes » qui agissent de plusieurs façons : désintégration du groupe social (suicide égoïste) ; surintégration sociale (suicide altruiste, en particulier dans les sociétés primitives) ; dislocation du groupe social (crises politiques ou économiques) ou insuffisance de cohésion sociale (suicide anomique) ; excès de réglementation sociale (suicide fataliste, chez les esclaves en particulier)[13].
Psychologie de l'après-guerre
Tandis que cette approche semble opposée à celle de la psychiatrie et de la tradition clinique, ces deux théories sur le suicide sont synthétisées dans l'ouvrage de Deshaies sur le suicide en 1947. Une théorie psychologique du suicide voit alors le jour, intégrant les méthodes statistiques et les observations cliniques, pour envisager le suicidant sous plusieurs dimensions, physique, psychique et sociale[13].
Suicidologie
La suicidologie est, depuis 1969, l'étude des comportements suicidaires et la prévention du suicide. Les approches sont celles de la psychologie et de la sociologie. Le psychologue américain Edwin Shneidman est considéré comme le fondateur de cette discipline avec la fondation en 1958 d'un premier centre de recherche scientifique dédié à l'étude du suicide et à sa prévention.
En psychiatrie contemporaine, les pensées suicidaires, la tentative de suicide ou le suicide, ne sont pas considérés comme des troubles psychiatriques. Ainsi le manuel de diagnostique psychiatrique DSM-5 ne donne pas de code spécifique aux conduites suicidaires. Cette absence de prise en compte sur le plan psychiatrique contraste avec le fait que les conduites suicidaires sont la première raison des hospitalisations d'urgence en psychiatrie hospitalière (cf. controverses scientifiques ci-dessous)[16]. De fait, les conduites suicidaires sont considérées comme des conséquences ou complications d'autres troubles mentaux, et non comme des troubles mentaux spécifiques[16].
Épidémiologie du suicide
Par pays
L'épidémiologie du suicide vise à connaître la répartition et les moyens de suicide dans les populations, dans le but de mettre en place des moyens de prévention. L'Organisation mondiale de la santé recueille ces données à l'échelle mondiale et met en place des études sur les différences entre pays et les programmes de prévention.
Globalement, les taux de suicide sont en augmentation dans le monde. Les chiffres et les taux de suicide varient significativement en fonction des régions du monde, du sexe, des âges, ainsi qu'en fonction de facteurs religieux et culturels. L'Europe est la région du monde la plus touchée par le suicide (les taux les plus élevés étant trouvés en Europe de l'Est et Russie), suivie par des régions insulaires (Sri Lanka, Cuba, Japon, île Maurice). Les régions les moins touchées par le suicide sont les régions de Méditerranée orientale et des pays d'Asie centrale anciennement URSS. Les hommes sont beaucoup plus touchés dans la plupart des pays du monde, à l'exception de la Chine. Le suicide tend à augmenter avec l'âge, mais des exceptions existent en fonction des sexes et des régions. Enfin, le suicide augmente avec les facteurs de stress financier, et est moins élevé dans les cultures où les religions le considèrent comme un péché, et beaucoup plus élevé chez les athées que chez les personnes religieuses.
Modes de suicides fréquents
Les méthodes employées par les personnes s'étant suicidées sont compilées par l'OMS afin de concevoir des stratégies efficaces de prévention du suicide[17],[18]. L'empoisonnement par pesticide est courant dans de nombreux pays d'Asie et en Amérique latine ; l'empoisonnement médicamenteux est fréquent dans les pays nordiques et au Royaume-Uni. La pendaison est la méthode la plus utilisée dans l'est de l'Europe, tandis que l'on observe plus souvent le recours à l'arme à feu aux États-Unis et le saut d'un endroit élevé dans les grandes villes telles que Hong Kong[18].
Lieux
Les endroits au monde où ont lieu le plus de suicides sont les bois d'Aokigahara au Japon avec 30 morts par an en moyenne avec un pic de 105 morts en 2003[19], suivi du Golden Gate Bridge à San Francisco et des falaises de Beachy Head en Angleterre avec 20 morts par an en moyenne[20],[21]. Le grand pont de Nankin sur le Yangtsé est le lieu où le plus grand nombre de suicides ont été effectués, avec une estimation de 2 000 suicides entre 1968 et 2006[22].
Causes et facteurs influençant le suicide
Il existe un grand nombre de facteurs de risque liés au suicide et ces facteurs peuvent être très divers. Le suicide peut être compris comme un acte individuel motivé sur le plan psychologique et résultant de psychopathologie et troubles psychiatriques ; des facteurs biologiques et des facteurs d'origine sociale influencent également les risques de suicide. Les modèles théoriques sur le suicide parlent alors de facteurs suicidogènes ou d'influences[23].
Facteurs biologiques et somatiques
Le suicide peut être lié à des facteurs physiologiques tels qu'une douleur chronique[24], une commotion cérébrale ou traumatisme crânien[25],[26].
Des troubles du sommeil comme l'insomnie[27] et l'apnée du sommeil ont été cités dans de nombreuses études comme facteurs de dépression et de suicide. Le manque de sommeil peut être un facteur de risque indépendant de la dépression[28].
Facteurs psychologiques
Traumatismes
Des antécédents d'abus physiques ou sexuels[29], ou du temps passé dans un foyer d'accueil sont des facteurs suicidaires[30],[31].
Dans une perspective psychiatrique et biologique, le désir de suicide (les pensées suicidaires et la conduite suicidaire) peut résulter d'une difficulté à réguler ses émotions (par conséquent les circuits neuronaux responsables de la régulation des émotions et du contrôle cognitif sont impliqués)[16]. Dans une étude comparant des anciens combattants souffrant de dépression ou de stress post-traumatique, les vétérans suicidaires différaient de leurs pairs (non-suicidaires) dans leur contrôle cognitif et gestion de leurs actions : la correction de certaines erreurs sur une tâche cognitive (tâche de Stroop) leur demandait plus d'efforts cognitifs ce qui reflétait, selon les auteurs, une vulnérabilité accrue au stress[32]. Cette hypothèse n'a pas été suffisamment étudiée et par conséquent, n'est pas validée sur de larges ou nombreux échantillons de la population[16].
Les corrélats psychologiques les plus fréquents sont l'anxiété, un contrôle impulsif réduit et une agressivité accrue[16]. Les personnes ayant des conduites suicidaires ont plus de mal que d'autres à reconnaître leurs propres sentiments et veulent supprimer leurs émotions[16].
Le risque suicidaire, appelé suicidalité dans les disciplines de la santé et des sciences (pensées suicidaires, conduites suicidaires, suicide) est associé au désespoir, à une peur ou sensibilité à la désapprobation sociale, et à une capacité réduite d'imaginer des événements positifs futurs[16].
Facteurs sociaux
Facteurs démographiques et familiaux
Profession et facteurs socio-économiques
Des facteurs sociaux-économiques comme le chômage, la pauvreté et la discrimination peuvent être à l'origine de pensées suicidaires[33]. La pauvreté n'est pas une cause directe de suicide, mais l'appauvrissement étant un facteur de dépression en est un facteur de risque[34].
La récession mondiale de 2008 a mené à une forte augmentation des taux de suicide dans les pays touchés[16]. Aux Pays-Bas, par exemple, les taux de suicide ont augmenté de 30 % entre 2008 et 2012 (1353 à 1753 suicides)[16].
Bien que l'augmentation des risques suicidaires associés à un faible niveau socio-économique (comparés à la moyenne de la population) soient peu élevés, la prévalence du problème socio-économique est large dans la population générale. Par comparaison, la présence d'une pathologie neuropsychiatrique augmente beaucoup plus fortement les risques de conduite suicidaire, mais la prévalence de troubles neuropsychiatriques est relativement faible dans la population générale. Si, au lieu de comparer les risques individuels à l'intérieur de ces populations, les chercheurs comparent les risques suicidaires sur la population générale (Population attributable risk (en)), des chercheurs arrivent à la conclusion que ces risques sur la population générale sont équivalents[35].
Religion
La religion d'un pays ou d'une région peut avoir un impact sur les taux de suicide. Les pays musulmans ont un taux de suicide proche de zéro (par exemple le Koweït, avec un taux de 0,1 sur 100 000 habitants[36]. Les pays hindouistes (par exemple l'Inde) et catholique (par exemple l'Italie) ont des taux proches de 10[36]. Les pays bouddhistes (par exemple le Japon) ont un taux plus élevé avoisinant les 18[36]. Les taux de suicide sont significativement plus élevés dans les pays athées (par exemple, la Chine) et où la religion a été réprimée pour de longues périodes (par exemple, l'Albanie) avec des taux de 25,6[36]. Ces données ne prennent pas en compte les différences individuelles de religiosité et ne concernent que des moyennes sur des régions[36].
Événements sociaux, politiques et économiques
Des travaux de recherche ont été réalisés afin de déterminer si conformément à une idée reçue durant les événements sportifs certains supporters se suicident suite à une défaite de leur équipe favorite[37]. Il a été établi que dans 10 pays d'Europe de l'Ouest sur 12 étudiés le nombre de morts par suicide durant les grands tournois internationaux, Euro et Coupe du Monde, significativement moins de suicides étaient comptabilisés par rapport au même mois des années dépourvues de tournoi international[37]. Cette observation ne dépendait pas de l'équipe qui remportait la victoire[37]. De plus aucun pic de suicides n'a été observé dans les mois qui ont suivi[37].
Cette baisse du nombre de suicides n'est pas propre aux événements sportifs, on a ainsi relevé une forte baisse du nombre de suicides aux États-Unis après des événements tels que l'assassinat de Kennedy ou les attentats du 11 septembre et au Royaume-Uni après la mort accidentelle de la princesse Diana[37]. L'une des hypothèses invoquées pour expliquer ces baisses est que les événements considérés sont des périodes de plus fortes cohésion sociale[37].
Mass medias
Troubles neuropsychiatriques et facteurs psychopathiques
Les troubles mentaux sont présents lors d'une période suicidaire dans environ 80 % à 90 % des cas[16],[38],[35]. Ces troubles incluent : troubles de l'humeur à 30 %, abus de substances à 18 %, schizophrénie à 14 % et troubles de la personnalité à 13 %[39]. Une méta-analyse conduite en 1997 conclut que presque tous les troubles psychiatriques augmentent les risques de suicide, à l'exception des démences et du retard mental[38]. Une méta-analyse portant sur les études basées sur l'autopsie psychologique des morts par suicide, estime que les abus de substance et les troubles psychiatriques conduisent à des risques de suicide élevés, comparés aux facteurs familiaux ou professionnels qui sont associés à des risques plus faibles[40].
Troubles de l'humeur et états dépressifs
La dépression psychiatrique (qui fait partie des troubles de l'humeur dans la nosographie psychiatrique) est le premier trouble psychiatrique fortement lié au suicide (aux côtés de, mais indépendamment de l'alcoolisme)[41]. La dépression est associée au désespoir qui entraîne une intense douleur morale. Le risque de passage à l'acte est particulièrement élevé durant les premières étapes de la maladie chez les individus atteints de dépression majeure ou le trouble bipolaire[42]. Or la dépression est l'un des troubles mentaux les plus communément diagnostiqués[43],. 17,6 millions d'Américains en sont affectés chaque année, soit approximativement un individu sur six ; en Europe de l'Ouest, la prévalence de la dépression est de 13 % (vie) et 4 % (année)[44].
Comportements d'automutilation
Bien qu'il existe un lien entre l'automutilation et le suicide, cette première n'est pas perçue comme étant une cause du suicide ; les deux, cependant, sont des éléments de la dépression clinique[45][réf. insuffisante]. Les jeunes individus, et plus récemment les personnes âgées, sont particulièrement touchés par l'automutilation[46][évasif].
Alcoolisme et abus de substances
L'abus de substances est le second facteur de risque le plus répandu après la dépression et le trouble bipolaire[47]. Aux États-Unis, entre un tiers et la moitié des suicides sont liés à une forme d'abus de substance : l'alcool est impliqué dans un tiers des cas environ. Les consommateurs réguliers de drogues illicites ont cinquante fois plus de risques suicidaires, et les alcooliques ont cinq fois plus de risques suicidaires que le reste de la population[47].
Les abus de substances chroniques sont également liés à un haut risque de suicide chez les adolescents et jeunes adultes[48].
Certains psychotropes provoquent des effets néfastes et peuvent mener à d'importants dysfonctionnements sensoriels. Lorsque ces troubles prennent place dans un contexte des problèmes personnels sont présents, le risque de suicide est particulièrement élevé[49].
Schizophrénie
Dans les années 1970, une étude souvent citée mentionnait qu'environ 10 % des patients schizophréniques se suicidaient. Une méta-analyse ultérieure menée en 2005, estime qu'environ 4,9 % des schizophrènes se suicident[50]. Ce suicide est commis le plus souvent dans la période du début de la maladie[50],[51]. En 1990, des auteurs estiment que le suicide est la première cause de mortalité chez les schizophrènes[52].
Autisme
Selon une revue de question publiée en 2002, la dépression est fréquente chez les personnes autistes ou souffrant de troubles du spectre autistique[53].
Influences de l'environnement physique et géographique
Précédentes tentatives de suicide et autres comportements auto-destructeurs
La majeure partie des individus qui tentent de se suicider n'en meurent pas. Cependant, un suicide ayant échoué peut souvent mener à une autre tentative qui peut cette fois réussir[54].
Moyens de lutte contre le suicide
Signes avant-coureurs
Le suicide est très souvent précédé de signes avant-coureurs. Beaucoup de suicidés ont essayé de signaler leur détresse plusieurs semaines avant de passer à l'acte[réf. nécessaire].
Selon le professeur Michel Debout[55] : « lorsqu’on pense qu’une personne va mal, il ne faut pas hésiter à lui dire ce que l’on ressent. Et la manière dont on lui dit est importante. Si vous lui demandez : « ça ne va pas ? », elle risque de se renfermer dans une réponse de type : « Mais si ça va très bien. » Alors que si vous dites « je te sens mal », vous vous impliquez personnellement, et vous montrez que non seulement vous offrez une écoute, mais même un véritable dialogue. À partir de là, tout dépend de la situation et de votre lien avec elle. Mais vous pouvez essayer de l’orienter vers un soutien, un spécialiste ou une association qui pourront l’aider ».
Points de contact et aides en ligne pour personnes aux idées suicidaires
L'aide téléphonique pour les personnes en détresse est venue du prêtre anglican Chad Varah, du centre de Londres, en 1953. Persuadé que tous les désespérés sur le point de mettre fin à leur vie doivent pouvoir parler à quelqu’un, il fait passer dans le Times une annonce insolite : « Avant de vous suicider, téléphonez-moi. » Cette idée fut reprise partout dans le monde[56].
Cf. Liste des aides en ligne contre le suicide (téléphoniques et par internet).
En France, plusieurs associations offrent des aides en ligne que les personnes tentées par le suicide peuvent contacter pour trouver une écoute. Ces lignes sont gérées par des bénévoles.
- « Fil santé jeunes » : 0800 235 236 (numéro gratuit, plutôt à destination des jeunes).
- « Suicide Ecoute » : 01 45 39 40 00 (appels 24h/24).
- « SOS Suicide Phénix » : 01 40 44 46 45 (horaires, aide téléphonique et hospitalité).
- « Sos amitié » : Écoute par téléphone et internet (messagerie instantanée, courriels).
- « Croix-Rouge Ecoute » : 0 800 858 858 (appel gratuit et anonyme).
En France et en Suisse, ces services « se cantonnent exclusivement à l'écoute » et n'interviennent pas « même sur demande expresse de la personne en détresse »[réf. nécessaire].
Au Québec, si la personne est jugée en danger immédiat, les intervenants du 1-866-APPELLE retraceront l'appel et enverront des secours. C'est une ligne d'intervention. Spécifiquement à Montréal, Suicide Action Montréal possède un grand réseau d'intervenants formés en intervention auprès des personnes suicidaires. Le service est disponible 24/7 au (514) 723-4000. Le service est également offert en anglais.
Pour les anglophones[Où ?], le service de SOS Amitié spécialisé peut orienter vers un psychiatre anglophone voire appeler les pompiers « à la demande expresse » de la personne. SOS Amitié a aussi un service d'écoute par courriel mais avec des délais de 48 heures pour les réponses.
D'autres aides peuvent être trouvées sur des forums affirmant procurer un soutien psychologique sur Internet[57]. Il convient d'aborder ces sites avec circonspection en raison de l'impossibilité de contrôler la compétence des interlocuteurs : un site Internet étant facile à créer, il n'apporte pas le gage d'une structure pratiquant la formation interne et l'évaluation de ses personnels ou du décalage culturel pouvant exister entre les personnes parlant la même langue mais pouvant être de culture très différente. Ces deux facteurs pourraient mener à une aide inadaptée, qui pourrait même être suicidogène[réf. souhaitée]. SOS Amitié Internet, dans le prolongement de son écoute téléphonique, offre un service d'écoute web gratuit, mais intermittent, fonctionnant par courriel, pour donner aux personnes la possibilité de mettre des mots sur leurs difficultés et leur souffrance[58]. Les personnes qui répondent aux messages appartiennent à l'équipe d'écoute au téléphone et auraient suivi une formation spécifique à l'écoute écrite. Les messages reçus reçoivent une réponse sous 48 heures.
Prise en charge médicale et soins d'urgence durant une crise suicidaire
Les personnes qui ont fait une tentative de suicide sont en général prises en charge en service de soins aigus à l'hôpital (à la suite d'un empoisonnement ou des blessures nécessitant souvent une réanimation). Une fois l'épisode critique surmonté et l'éloignement de tout danger vital, le patient est orienté vers un service de psychiatrie. L'hospitalisation est volontaire dans la grande majorité des cas, mais certaines dépressions sévères (mélancolie, dépression délirante) peuvent entraîner une hospitalisation à la demande d'un tiers, voire une hospitalisation d'office. Dans tous les cas, les sujets ayant fait une tentative de suicide doivent être[évasif] évalués par un psychiatre, et souvent orientés vers une structure adaptée à la prise en charge d'une cause curable de suicide (dépression très souvent, mais aussi psychose, alcoolisme, etc.)[réf. nécessaire]. Dans le cas d'un séjour en psychiatrie, il est proposé[Qui ?] un suivi ultérieur en consultation psychiatrique (hospitalière ou avec un psychiatre libéral)[réf. nécessaire]. Malgré ces efforts[Qui ?] de prise en charge et la possibilité d'hospitalisation contre le gré du suicidant, en France, un quart des adolescents mineurs suicidants sortent de l'hôpital sans avoir eu de consultation psychiatrique. Cette prise en charge des personnes qui tentent de se suicider est importante car les risques d'une nouvelle tentative sont grands (75 % dans les deux ans)[réf. nécessaire].
Programmes de prévention
Les programmes de prévention du suicide ont été mis en place puis évalués dans plusieurs pays, soit par des chercheurs indépendants, des gouvernements, ou l'OMS. Plusieurs stratégies de prévention sont possibles.
Les programmes de prévention comprennent des programmes permettant d'augmenter la connaissance des signes avant-coureurs dans la population générale, une meilleure formation des médecins généralistes (souvent contactés par les suicidants dans les semaines précédant leur passage à l'acte), des points d'accès faciles et des services de suivi pour les personnes suicidaires, ainsi que des programmes d'information pour les gouvernements et autres responsables de santé publique afin d'éliminer « le stigma, obstacle majeur à la prévention du suicide »[16].
Controverses scientifiques
Limites des connaissances sur le sujet
La psychiatrie ne reconnaissant pas la conduite suicidaire comme un trouble spécifique, mais comme la conséquence d'un ou de plusieurs autre(s) trouble(s) psychiatrique(s), les études sur les conduites suicidaires sont moins nombreuses que celles sur d'autres troubles psychiatriques pourtant moins fréquents : le spécialiste Aleman estime que six fois plus d'articles sur la schizophrénie ont été publiés de 1999 à 2003 dans les deux plus grands journaux internationaux de psychiatrie, comparés aux articles sur les conduites suicidaires[16]. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène : il est possible que le sujet soit tabou car le suicide reste illégal dans certains pays ; il est possible que le phénomène soit peu étudié parce que les tentatives de suicide diffèrent peut-être des tentatives réussies dans leur étiologie ; il est possible que le suicide soit trop complexe à étudier car impliquant des causes non seulement psychiatriques mais également financières, morales, et sociales[16].
Suicide impliquant plusieurs personnes
Suicide collectif
Le suicide collectif décrit le suicide d'un grand nombre de personnes au même moment et pour les mêmes raisons. Par exemple, en 1978, à Jonestown (en), en Guyana, 918 membres d'un culte américain mené par Jim Jones ont mis fin à leur vie par empoisonnement au cyanure[59],[60],[61]. En 1944, environ 10 000 civils japonais se sont suicidés lors des derniers jours de la bataille de Saipan, certains sautant d'une falaise surnommée pour cette raison la « falaise du suicide »[62].
Suicide par pacte
Un suicide par pacte décrit un suicide dans lequel deux individus, ou plus, se mettent d'accord pour planifier leur suicide. Il peut s'agir de mourir ensemble ou à un certain intervalle. Ce type de suicide est différent du suicide collectif (grand nombre de personnes partageant une idéologie, souvent dans un contexte religieux, politique, militaire ou paramilitaire). Le suicide par pacte concerne un petit groupe de personnes intimement liées (souvent des époux ou amants, membres de la famille, amis) et leurs motivations sont personnelles et individuelles.
Meurtre suicidaire
Le meurtre-suicide est un acte dans lequel un individu commet un meurtre puis se donne la mort immédiatement après, ou pendant, le meurtre. Les raisons en sont très diverses. Il peut s'agir de meurtres motivés par des raisons politiques (terrorisme), tout comme des meurtres motivés par des raisons dites altruistes (un individu déprimé entraîne dans la mort les membres de sa famille avant de se suicider).
Shinjū
Le Shinjū (心中, mot composé des caractères pour « esprit » et « centre ») est un terme japonais qui signifie « double suicide » ou « suicide amoureux ». Ce terme est utilisé pour désigner tout suicide en groupe de personnes liées par l'amour, généralement les amants, les parents et les enfants, et même des familles entières.
Les suicides doubles sont assez communs dans l'histoire du Japon et constituent un thème important du répertoire de théâtre de marionnettes.
Suicides rituels ou par devoir social
Le suicide par devoir ("dutiful suicide") est commis dans l'espoir qu'il sera un acte de bienveillance. Il peut être commis pour éviter un déshonneur ou un meurtre, ou il peut être imposé pour protéger une famille ou une réputation. Par exemple, le général allemand Erwin Rommel durant la Seconde Guerre Mondiale[63]. Ce type de suicide peut relever de pratiques culturelles, comme le suicide rituel seppuku au Japon.
Suicide politique
Le suicide a été utilisé dans l’histoire comme un acte politique d’opposition, de contestations ou encore de dévolution. Dans l'Empire romain, il était d'usage qu'un proche de l'empereur désirant mettre fin à ses jours, en demande au préalable l'autorisation à ce dernier (illustration, par exemple, dans les Mémoires d'Hadrien). Dans l'Antiquité, le suicide était commis après une défaite dans une bataille afin d'éviter la capture et les possibles tortures, mutilations ou la mise en esclavage par l'ennemi. Ainsi, au cours de la seconde guerre punique, la princesse carthaginoise Sophonisbe s'empoisonna pour ne pas tomber aux mains des Romains. Brutus et Cassius, les assassins de Jules César, se suicidèrent à la suite de la défaite de la bataille de Philippes. Cléopâtre VII, dernière reine d'Égypte, mit également fin à ses jours pour ne pas être emmenée prisonnière à Rome. Les Juifs de Massada offrent un autre exemple en se suicidant massivement en 74 av. J.-C. pour échapper à la mise en esclavage par les Romains. Dans la société romaine, le suicide était un moyen accepté par lequel son honneur était préservé. Ceux qui étaient jugés pour des crimes capitaux, par exemple, pouvaient empêcher la confiscation des biens et propriétés familiaux en se suicidant avant la condamnation par le tribunal. Dans le Japon médiéval, toute critique du Shogun s'accompagnait d'un seppuku de l'accusateur.
Le suicide peut être un acte politique, proche du martyre. À l'époque contemporaine, le suicide est utilisé pour protester de façon spectaculaire, notamment par autocrémation[64], contre une situation jugée insupportable : le , à Saïgon, le bonze Thích Quảng Đức s'est suicidé pour protester contre le gouvernement du président vietnamien Ngô Đình Diệm. Ce geste a été imité par la suite : Jan Palach et Jan Zajíc en 1969 pour protester contre la répression soviétique du printemps de Prague ; trois membres de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, en 2003, pour dénoncer l'arrestation de Maryam Radjavi par la police française ; Josiane Nardi en France le 18 octobre 2008 pour protester contre la politique d'expulsion de son compagnon arménien sans-papiers ; au Tibet depuis mars 2011, plusieurs laïcs, moines et nonnes tibétains se sont immolés pour protester contre la présence chinoise. L'immolation de Mohamed Bouazizi en 2010 marque le début de la révolution tunisienne de 2010-2011.
Droit
Droit pénal
En France, le suicide n'est plus réprimé depuis le code pénal de 1810 autrement que par, éventuellement, une hospitalisation d'office (HO) préfectorale[65].
À la suite de la publication du livre Suicide, mode d'emploi, parfois retrouvé chez des suicidés, a été cependant créé en 1987 le délit de « provocation au suicide » (art. 223-13 à 223-15-1 du Code pénal), ayant pour conséquence l'interdiction de publication de l'ouvrage.
Assurances
En France, l'article L132-7 du Code des assurances dispose[66],[67] :
« L'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se donne volontairement la mort au cours de la première année[68] du contrat.
L'assurance en cas de décès doit couvrir le risque de suicide à compter de la deuxième année du contrat. En cas d'augmentation des garanties en cours de contrat, le risque de suicide, pour les garanties supplémentaires, est couvert à compter de la deuxième année qui suit cette augmentation.
Les dispositions du premier alinéa ne sont pas applicables aux contrats mentionnés à l'article L. 141-1 souscrits par les organismes mentionnés au dernier alinéa de l'article L. 141-6.
L'assurance en cas de décès doit couvrir dès la souscription, dans la limite d'un plafond qui sera défini par décret, les contrats mentionnés à l'article L. 141-1 souscrits par les organismes mentionnés à la dernière phrase du dernier alinéa de l'article L. 141-6, pour garantir le remboursement d'un prêt contracté pour financer l'acquisition du logement principal de l'assuré. »
Jurisprudence
« Attendu qu'en énonçant qu'aucun élément ne permettait de penser que l'assuré n'avait pas eu la jouissance de sa raison au moment de son suicide, après avoir relevé, d'une part, que son corps avait été retrouvé dans sa voiture garée dans un lieu clos, moteur allumé et l'habitacle relié au pot d'échappement par un tuyau, et d'autre part, que la victime avait laissé à sa veuve une lettre dépourvue d'équivoque quant à ses intentions, c'est sans inverser la charge de la preuve que la cour d'appel a retenu l'existence d'un suicide volontaire et conscient soumis à l'article L. 132-7 du Code des assurances, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998, qui n'est pas applicable à l'espèce dès lors que le sinistre lui est antérieur ; que le moyen est sans fondement. »
Aide au suicide ou suicide assisté
L'aide au suicide ou le suicide assisté se produit lorsqu'un individu qui souhaite en finir avec la vie demande et obtient l'assistance d'un autre individu pour mettre fin à ses jours. L'aide au suicide est le fait d'exécuter la décision d'un suicidant ou ne pas intervenir sur la situation dans laquelle il s'est mis s'il a clairement exprimé sa volonté. L'aide au suicide est à distinguer de l'euthanasie qui est appliquée sur des personnes (ou animaux) en fin de vie. L'aide au suicide fait l'objet de débats éthiques dans la plupart des pays d'Europe ou d'Amérique du Nord. Le suicide assisté est un sujet controversé politiquement et moralement. Il fait l'objet de poursuites judiciaires dans la plupart des pays du monde.
La Cour européenne des droits de l'homme, dans son arrêt Pretty c. Royaume-Uni du , a déclaré à l'unanimité que le suicide n'entrait pour l'instant dans le champ d'aucun droit de l'homme, ni de l'article 2 de la Convention protégeant le droit à la vie : « En conséquence, la Cour estime qu’il n’est pas possible de déduire de l’article 2 de la Convention un « droit à mourir », que ce soit de la main d’un tiers (ou par l'abstention de l'intervention de ce tiers), ou avec l’assistance d’une autorité publique. »
En France, l'aide au suicide est prohibée pour « abstention volontaire de porter assistance à personne en péril » (article 223-6 du Code pénal, concept plus connu sous le nom de « non-assistance à personne en danger »)[69]. En 2007, l'affaire Vincent Humbert a été fortement médiatisée, illustrant les problèmes éthiques posés par cet aspect du droit français.
En Suisse, le code pénal la tolère puisque l'article 115[70] prévoit de punir l'assistance au suicide si elle est causée par des « motifs égoïstes ». Deux associations suisses, Exit et Dignitas ont été créées dans le but d'aider des malades en phase terminale à mettre fin à leurs jours ou d'empêcher des interventions médicales non souhaitées visant à les ranimer.
Le suicide assisté est autorisé par la loi et sous des conditions spécifiques aux Pays-Bas, en Belgique, dans l'état d'Oregon aux États-Unis.
Points de vue philosophiques sur le suicide
Le suicide est vu bien différemment selon les courants philosophiques qui l'évoquent. Il peut être considéré comme un acte suprême de liberté ou une option de faiblesse et de renoncement, voire de sacrifice. Du point de vue contraire, le suicide est mis en opposition avec l'humanité. En effet, la mort fait partie de la nature. Se donner la mort, c'est donc renier la nature et s'opposer à elle. C'est s'éloigner de son humanité.
Pour Platon, la mort était la propriété des dieux, et des Moires qui coupaient le fil de la vie. Pour Platon, se suicider, c'est donc aller contre la volonté des dieux. Dans ses Leçons de Philosophie enseignées dans les temps troublés des années 1933-1934, la philosophe Simone Weil établit une typologie des différents cas de suicides[71]. Selon qu'ils sont accomplis par « désespoir », par « conscience », ou bien par « honneur ou dévouement », ils ne revêtent ni le même sens ni le même aspect condamnable. Le suicide par désespoir qui a l’injustice ou le malheur pour cause, est condamnable car « on nie absolument la valeur de la vie ». Le suicide par conscience n’est pas condamnable : c’est par exemple « refuser de prêter faux témoignage quand on y est contraint sous peine de mort », ou encore « consentir à se tuer quand on sent que la vie va vous entraîner à faire de vous un assassin (antifascistes allemands) ». Enfin, le suicide par honneur ou dévouement consiste à mourir à la place d’un autre jugé plus important que soi, ou « pour un être collectif : patrie, église ». Mais quel que soit le cas, tout consentement à la mort doit néanmoins, pour Simone Weil, s’exécuter avec regret.
Paul Valéry indique dans Tel Quel que le suicide est en général dû à l'impossibilité pour sa victime de supprimer chez elle une idée lui causant souffrance, et à laquelle elle pense donc ne pouvoir mettre fin qu'avec sa propre vie. Pour Jean-Jacques Delfour[72], le suicidant ne peut pas vouloir mourir, puisqu'il ignore ce qu'est la mort, dans le sens où il n'en a pas l'expérience. Le suicide, pour lui, est uniquement une manière de mettre fin à une souffrance. Cependant, s'ils mettent fin à leur souffrance, ils mettent aussi fin à la suppression de cette souffrance et donc n'en bénéficient pas ; et la liberté que l'on a sur sa vie, le pouvoir de se tuer, disparaît avec la vie elle-même, on n'a donc pas l'occasion d'en jouir. Pour lui, il n'y a donc pas à proprement parler de suicide, mais une agression du corps pour laquelle rien n'est venu interrompre le processus mortel.
Points de vue religieux sur le suicide
Le suicide est traditionnellement un acte condamné dans le cadre des religions monothéistes. En effet, si le fait de se suicider est d'abord un acte qui va contre soi-même, l'« appartenance » de la destinée de l'homme à Dieu fait que cet acte devient une rupture de la relation spécifique entre l'homme et Dieu et un acte allant contre la souveraineté de Dieu. Le point de vue catholique a été précisé dès le premier concile de Braga qui s'est tenu vers 561 : il déclare que le suicide est criminel dans la chrétienté, sauf chez les « fous ». Le premier concile de Braga entendait lutter contre les modes de pensée païens à une époque encore profondément marquée par la mentalité romaine où le suicide était présenté comme une voie noble, une mort honorable, recommandable pour racheter un crime, alors que le christianisme voulait marquer que, pour lui, le pardon et l'acceptation de se livrer à la justice, pour un criminel, étaient les seules voies acceptables.
L'islam interdit le suicide et le considère comme un péché (voire un crime). D'après un hadith, Mahomet aurait refusé de prier sur un suicidé qui lui fut présenté, cependant il avait ordonné à ses compagnons de tout de même le faire. Commettre un suicide est loin d'être considéré comme une bonne chose, au sens où le fait de prendre la vie de quelqu'un est considéré comme négatif. Cependant, d'un point de vue bouddhiste, ce que nous faisons ou ne faisons pas n'est pas le seul critère qui détermine si un acte est « bon », « mauvais » ou « très mauvais ». Le critère essentiel est la motivation qui sous-tend l'acte et ici, « se tuer, c'est tuer les divinités qui sont l'essence du corps. La motivation qui pousse à se tuer et donc à tuer ses propres divinités, est plus grave, karmiquement, que la motivation qui conduit à tuer une autre personne »[73]. Selon la théorie du karma, quoi que nous fassions, nos actes auront des conséquences. Rien ni personne ne prend la décision de nous récompenser ou de nous punir. C'est la force de l'action elle-même qui détermine le résultat. D'après les principes d'interdépendance et du karma, notre mort est suivie d'une renaissance dans la vie suivante[74].
Le suicide est perçu assez différemment selon les cultures ; si dans les sociétés occidentales, il a longtemps été considéré comme immoral et déshonorant, il est dans d'autres sociétés justement le moyen de recouvrer un honneur perdu. En Asie, il existe des formes de suicide ritualisé comme les jauhâr et satî indiens. Le seppuku japonais, quant à lui, est un suicide vu comme une issue honorable face à certaines situations perçues comme trop honteuses ou sans espoir : communément appelé hara-kiri, il caractérisait le code de conduite des samouraïs qui, par honneur et respect du Bushido, se tuaient pour ne pas être faits prisonniers ou pour restituer l'honneur de leur famille ou de leur clan, à la suite d'une faute. Une étude menée dans 26 pays de tradition judéo-chrétienne a révélé que plus les femmes et les personnes âgées étaient religieuses, moins elles se suicidaient[75].
Représentations dans l'art et la littérature
Peinture
- Antoine Wiertz, 1854
- Suicide dans la peinture (liste)
Littérature
L'acte suicidaire a très largement inspiré la littérature. Il est abordé, voire représenté à travers de multiples genres littéraires.
Des romans considérés comme classiques et connus internationalement ont très largement façonné la perception du suicide dans les esprits du lectorat occidental moderne :
- Les Souffrances du jeune Werther (1774)
À la fin du XVIIIe siècle, Goethe publie Les Souffrances du jeune Werther (Die Leiden des jungen Werther), une histoire romantique où le jeune Werther se suicide parce que son amour est inaccessible. Le roman connaît un réel succès et cause une vague de suicides en Allemagne, donnant ainsi son nom à un phénomène sociologique : l'effet Werther, qui désigne une hausse du nombre de suicides à la suite de la médiatisation d'un tel acte.
- Madame Bovary (1857)
Madame Bovary est un roman de Gustave Flaubert, considéré comme une œuvre majeure de la littérature française et mondiale. Ce roman présente la jeune Emma qui rêve de grandeur mais qui finit par s'ennuyer dans une vie monotone. Son mari la déçoit, elle aurait préféré avoir un fils au lieu d'une fille, elle dépense sans compter dans des étoffes qui ne lui plaisent plus et ses amants se lassent très vite de ses excès de sentimentalisme. Endettée et déçue par la vie, Emma finira par se suicider :
« Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus. »
- Anna Karénine (1877)
Anna Karénine est une des œuvres les plus connues de l'écrivain russe Léon Tolstoï et narre les aventures d'une jeune femme qui abandonne mari et enfant pour suivre un homme. Ne supportant plus cette décision qui la déchire intérieurement, la jeune femme n'hésitera pas à se jeter sous un train.
- Mrs Dalloway (1925)
Mrs Dalloway est l'un des romans les plus connus de l'écrivaine britannique Virginia Woolf. Grâce à la technique moderniste du flux de conscience, l'autrice plonge son lectorat dans les pensées de la narratrice Clarissa Dalloway qui organise chez elle une fête. La légèreté apparente de la situation contraste avec le monologue intérieur qui dérive dans une crise existentielle et se retrouve bouleversée par le récit d'un invité, médecin narrant la défenestration d'un de ses jeunes patients, vétéran traumatisé par la guerre, alors qu'il souhaitait l'interner le jour même.
Études sur le suicide
Le poète anglais Alfred Alvarez (en) a publié une étude sur le suicide en littérature intitulée : « Le Dieu sauvage, essai sur le suicide ».
Jean Améry publie un livre en 1976 sur le suicide où il défend la thèse selon laquelle le suicide représente l'ultime liberté de l'humanité. Il se donne la mort deux ans plus tard.
Bande dessinée
- Mémoires d'un incapable (Vents d'Ouest, 1998) d'Arthur Qwak
- Romain (L'Association, 2004) de Mélaka
- Le coup du lapin (Hodder & Stoughton, 2003-2004) d'Andy Riley
- Le Quartier de la lumière (Shogakukan, 2004-2005) d'Inio Asano
- Papa (L'Association, 2006) d'Aude Picault
- Lucille (Futuropolis, 2006) de Ludovic Debeurme
- Canis Majoris (Vide Cocagne, 2013) de Loïc Locatelli Kournwsky
- Mourir (ça n'existe pas) (La Boîte à bulles, 2015) de Théa Rojzman
Cinéma
Suicide comme thème principal
- La Grande Bouffe (1973) de Marco Ferreri
- Le locataire (1976) de Roman Polanski
- La Vie des morts (1991) d'Arnaud Desplechin.
- Virgin Suicides (1999) de Sofia Coppola
- Kill Me Please (2010) d'Olias Barco
- La Chambre des suicidés (2011) de Jan Komasa
- Le magasin des suicides (2012) de Patrice Leconte
Suicide dans le dessin animé
- South Park (épisode 6, saison 1)
- Le sixième épisode de la première saison de la série animée South Park il évoque l'obsession du grand-père de Stan qui veut absolument mourir. Celui-ci demande à son petit-fils de l'aider.
Télévision
- 13 Reasons Why (2017) : série, d'après le roman éponyme écrit par Jay Asher.
Le suicide dans la chanson
Voici, ci-dessous, une liste de chansons francophones écrites et composée sur le thème du suicide avec le nom de leurs interprètes principaux :
- A mourir pour mourir par Barbara ;
- Chaque fois que le train passe par Linda Lemay ;
- Chatterton par Serge Gainsbourg ;
- La noyée par Serge Gainsbourg ;
- C'était l'hiver par Francis Cabrel ;
- La noyée par Carla Bruni ;
- La teigne par Renaud ;
- Les tristes noces (folkore), repris par Guy Béart et le groupe Malicorne ;
- L'institutrice par Dick Annegarn ;
- L'oubli par Michel Rivard ;
- Marie-Jeanne par Joe Dassin ;
- Maumariée par Anne Sylvestre et Serge Reggiani ;
- Soleil d'Hiver par le groupe Niagara ;
- Sombre dimanche par Damia, Sarah Vaughan, Serge Gainsbourg et Bjork ;
- Un homme s'est pendu par Alain Barrière.
- C'est une belle journée, Tristana, Jardin de Vienne, Dans les rues de Londres, Paradis inanimé et Elle a dit par Mylène Farmer.
- Suicide Social par Orelsan
- Autre part par Bigflo et Oli
Bien que morte par suicide, la chanteuse Dalida n'a jamais interprété de chanson sur ce thème.
Si le chanteur Charles Trénet évoque bien la mort par suicide à la fin de sa chanson Je chante, le suicide n'est pas le thème principal de celle-ci.
Personnalités mortes par suicide
Personnalités politiques et historiques
- Pierre Bérégovoy (ancien premier ministre français)
- Georges Boulanger (ancien ministre français)
- Joseph Goebbels (ministre allemand)
- Adolf Hitler (chancelier allemand)
- Joachim de Prusse (prince allemand)
- Roger Quillot (ancien ministre français)
- Roh Moo-hyun (ancien président sud-coréen)
- Roger Salengro (ministre français)
Personnalités artistiques
- Avicii (musicien suédois)
- Simone Battle (chanteuse américaine)
- Mike Brant (chanteur français)
- Bernard Buffet (peintre français)
- Chaval (dessinateur français)
- Kurt Cobain (chanteur américain)
- Ian Curtis (chanteur anglais du groupe Joy Division)
- Dalida (chanteuse française)
- Patrick Dewaere (acteur français)
- Romain Gary (écrivain français)
- Vincent van Gogh (peintre néerlandais)
- Karoline von Günderode (poétesse allemande)
- David Hamilton (photographe britannique)
- Beatrice Hastings (poétesse et critique d'art britannique)
- Ernest Hemingway (écrivain américain)
- Margaux Hemingway (actrice américaine et petite fille de Ernest Hemingway)
- Jonghyun (chanteur coréen du groupe SHINee)
- Chester Bennington (chanteur américain du groupe Linkin Park)
- Sarah Kane (dramaturge britannique)
- Yasunari Kawabata (écrivain japonais, Prix Nobel de littérature)
- Heinrich von Kleist (écrivain allemand)
- Arthur Koestler (écrivain britannique)
- Sarah Kofman (philosophe et écrivaine française)
- Primo Levi (écrivain italien)
- Lucain (poète latin)
- Yukio Mishima (romancier-poète japonais)
- Teri Moïse (chanteuse américaine francophone)
- Marilyn Monroe (actrice américaine)
- Henry de Montherlant (écrivain français)
- Gérard de Nerval (poète français)
- Per Yngve Ohlin (chanteur de black metal suédois)
- Pétrone (écrivain latin)
- Sylvia Plath (poétesse américaine)
- Romy Schneider (actrice allemande, naturalisée française)
- Nicolas de Staël (peintre franco-russe)
- Piotr Tchaïkovski (compositeur russe)
- Marina Tsvetaïeva (poétesse russe)
- Robin Williams (Comédien américain)
- Virginia Woolf (femme de lettres anglaise)
- Stefan Zweig (écrivain autrichien)
Personnages de la mythologie mortes par suicide
Mythologique grecque
- Ajax fils de Télamon
- Alceste
- Antigone (Phthie)
- Antigone fille d'Œdipe
- Calypso
- Déjanire
- Didon
- Égée
- Eurydice de Thèbes
- Hécube
- Hémon fils de Créon
- Héraclès
- Égée
- Jocaste
- Hippodamie
- Pyrame et Thisbé
- Sémiramis
Mythologique germanique
- Brunehilde
Suicide chez l'animal
Chez les canidés
De nombreux témoignages relatent des chiens qui se laissent mourir après la mort et l'enterrement de leurs maîtres et maîtresses. Cependant, les spécialistes du comportement animal préfèrent considérer que les suicides d'animaux comme les chiens s'expliquent plutôt en raison de contraintes environnementales que par un réel désir de se donner la mort. Le terme de « suicide passif », donc « non délibéré », est donc le plus acceptable pour décrire ce type de comportement, et il reste assez éloigné du comportement actif et volontairement réfléchi de l'être humain[76].
Chez les cétacés
Il arrive assez fréquemment que sur certains rivages, des cétacés (baleines, dauphins) viennent s’échouer. Certains d'entre-eux peuvent même jusqu'à résister à l'action des sauveteurs tentant le repousser vers le large pour leur éviter ainsi une mort certaine.
De nombreuses études scientifiques, notamment dans le monde anglo-saxons ont été lancées sans pouvoir donner de réponse définitive, sinon que ces types d'animaux, intelligents et grégaires restent parfaitement capables de ressentir des émotions jusqu'à l'empathie.
Un biologiste attaché à l'Oxford Brookes University (John Runions), chroniqueur scientifique pour la télévision, évoque les méthodes de chasse en eau peu profonde des baleines-pilotes pour expliquer ce phénomène d'échouage.
Une professeure en anthropologie (Barbara J. King) auteur d'un ouvrage dénommé « Comment les animaux pleurent », explique dans le journal américain Miami Herald que les liens sociaux sont tellement forts entre certains cétacés que les autres membres du groupe. Selon cette scientifique, ceux-ci « refusent d'abandonner leurs compagnons mourants », même si eux-mêmes sont en parfaite santé. Il pourrait s'agir dans ce cas d'une assistance poussée à l'extrême et motivée par la mort d'un des leurs[77].
Chez les primates
Le tarsier
Le tarsier des Philippines, l'un des plus petits primates au monde ne supporte pas la captivité, notamment quand il est enfermé dans une cage. Selon Carlito Pizarras, conservateur au sanctuaire pour tarsiers de Corella, situé sur l'île de Bohol, la plupart de ces primates stressés par leur enfermement, s'arrêtent de respirer et se donnent ainsi volontairement la mort.
Le gouvernement des Philippines ont adopté une loi pour tenter d'assurer la survie de ce petit animal vivant uniquement dans ce secteur de l'archipel[78].
Le chimpanzé
Chez les lemmings
En 1955, un illustrateur des Studios Disney, Carl Barks, dessina une bande dessinée d'Uncle Scrooge (Oncle Picsou), intitulée The Lemming with the Locket (la course au lemming en français)[79]. Cette bande dessinée, elle-même inspirée d'un article de l’American Mercury paru[80] en 1953, montre des lemmings se jetant en masse d'une falaise en Norvège[81].
Cependant, cette "vision" ne repose sur aucune réalité scientifique, même si cet argument est souvent repris dans des films, des reportages ou des articles à vocation non scientifique, mais de pure invention due au phénomène migratoire très particulier de ces petits rongeurs. Il s'agit là d'un cas typique de légende urbaine.
Notes et références
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- Antérieurement fixé à deux ans, ce délai a été ramené à un an par la loi no 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d'ordre économique et financier.
- V. not. l'article de Aline Cheynet de Beaupré : Vivre et laisser mourir (D.2003.2980).
- Article 115 du Code pénal suisse
- Leçons de philosophie de Simone Weil (Roanne 1933-19344), 3e édition par A. Reynaud, préface de Jean Guitton, Plon, 1989, p. 225-227.
- Le fantasme du suicide, Libération, 4 octobre 2007, p. 18
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- Ringou Tulkou Rimpotché, Et si vous m'expliquiez le bouddhisme, Éditions du Nil, p. 82-84
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- Site de frenchtoutou, page "le suicide existe-t-il chez les animaux ?"
- Site france Info, article "Les cétacés sont-ils vraiment suicidaires ?"
- Site 20 minutesn article "Le tarsier des Philippines, un primate menacé et suicidaire"
- Site Picsou Wukio, page sur la "course au lemming"
- Il s'agit de Muriel Lederer, « Return of the Pied Piper », The American Mercury, , p. 33–4 (lire en ligne)
- Cf. Geoffrey Blum, « One Billion of Something », Uncle Scrooge Adventures by Carl Barks, no 9, .
Voir aussi
Bibliographie
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- Bernard Diu, La constellation de la Vierge. Autobiographie d'un savant aux prises avec la Vie, Paris, Hermann, coll. « Littérature », 2008.
- Émile Durkheim, 1897 : Le suicide, 1897
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- Dominique Godineau, S'abréger les jours : Le suicide en France au XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-27871-7) Recension critique [lire en ligne]
- Yves Grisé, Le suicide dans la Rome antique, Montréal, Bellarmin / Paris, Les Belles Lettres, 325 p. (ISBN 2-251-32851-3)
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- Realino Marra-Marco Orrù, « Social Images of Suicide », The British Journal of Sociology, XLII-2, 1991, p. 273-88
- Gabriel Matzneff, Le Suicide chez les Romains.
- Pascal Millet et al., « Le deuil après suicide », Études sur la mort, no 127, 2005, Éditions : L'Esprit du temps, (ISBN 2-84795-059-1).
- Georges Minois, Histoire du suicide. La société occidentale face à la mort volontaire, Paris, Fayard, 1995.
- Alain Meunier et Gérard Tixier, Le Grand blues, Payot, 2000.
- Geneviève Morel (coord.), Clinique du suicide, Erès, Des travaux et des jours, Paris, 2002
- Pierre Moron, « Le suicide », Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? ».
- Observatoire national du suicide, Suicide. Connaître pour prévenir : dimensions nationales, locales et associatives, Ministère des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, (lire en ligne [PDF])
- Anne Poiré, Encore un suicide, éditions Kirographaires.
- Xavier Pommereau, L’Adolescent suicidaire, Dunod, 3e éd., 2005, 268 p.
- Yves Prigent, La Souffrance suicidaire, Desclée de Brouwer, 1996, coll. « Intelligence du corps », 198 p.
- Romi, Suicides passionnés, historiques, bizarres, littéraires, Paris, éditions Serg, 1964
- Jean Teulé, Le magasin des suicides, Julliard, 2007, 162 p.
- Emmanuel Todd, Le Fou et le prolétaire, 1979.
- Adrien Dubois, « Enquête sur le suicide au Moyen-Âge », L'Histoire, n° 436, juin 2017, p. 66-69.
Articles connexes
- Aide au suicide
- Attentat-suicide
- Auto-immolation
- Épidémiologie du suicide
- Incitation au suicide
- Lettre d'adieu (suicide)
- Liste des pays par le taux de suicide
- Meurtre-suicide
- Moyen de suicide
- Philosophie du suicide
- Point de vue religieux sur le suicide
- Prévention du suicide
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- Suicide animal
- Suicide collectif
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- Suicide, mode d'emploi (ouvrage)
- Suicide par pendaison
- Suicide par saut
- Suicide par sectionnement
- Suicide par police interposée
- Tentative de suicide
Liens externes
- Notices d'autorité : Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque universitaire de Zagreb • Bibliothèque nationale tchèque
- Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 13 décembre 2011. Suicide et tentatives de suicide : état des lieux en France [PDF]
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