Sexsomnie
La sexsomnie est un sous-type de parasomnie caractérisé par un comportement à type d'activité sexuelle pendant le sommeil et apparenté au somnambulisme (trouble de l'éveil en sommeil non paradoxal selon le DSM-5 ou trouble du réveil en sommeil lent profond selon la CITS-3)[1].
Le trouble qui peut toucher les deux sexes est caractérisé par le fait que le sujet n'en garde aucun souvenir[2],[3],[4]. Ce sont ses proches (ou ses victimes) qui l'informeront de ses comportements nocturnes anormaux. Parfois, les témoins de ces événements déclarent que la personne avait l'air « possédée », avec souvent un langage beaucoup plus cru et un comportement plus agressif qu'en temps normal.
Cette rare parasomnie n'est pas anodine puisqu'elle peut provoquer des problèmes pour la personne en étant affectée (physiquement et moralement) mais parfois aussi des problèmes d'ordre juridique (procès pour viol ou atteintes aux mœurs[5]).
L'enregistrement du sommeil en polysomnographie avec vidéo, permet de détecter la nature exacte du trouble. Le plus souvent, il survient (comme le somnambulisme) durant le sommeil lent, mais il peut aussi s'agir d'un trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) ou même être d'origine épileptique.
Les personnes atteintes du syndrome de Kleine-Levin (une maladie d'origine génétique caractérisée par la survenue durant quelques jours, de crises d’hypersomnie, accompagnées de perturbations de l’humeur et du comportement à connotation sexuelle) n'ont pas de vraies sexsomnies puisqu'elles sont éveillées.
La prise d'alcool ainsi que de certaines drogues et de médicaments peut favoriser l'apparition d'épisodes de sexsomnies.
Il faut en rapprocher certains troubles du comportement de type compulsif (jeux d'argent, hypersexualité) en rapport avec une intolérance aux médicaments dopaminergiques (souvent utilisés dans le traitement du syndrome des jambes sans repos ou de la maladie de Parkinson). Certains somnifères dits « de nouvelle génération » ont été rendus également responsables d'épisodes dits « de somnambulisme complexe » avec possibilité d'agression à caractère sexuel, suivis d'une amnésie totale des faits.
Dans la sexsomnie, qui est une parasomnie actuellement non reconnue par la CITS-2, on retrouve un état confusionnel associé à des comportements sexuels parfois violents (masturbation, vocalisations sexuelles, agression du partenaire…).
Notes et références
- Thiery Favre, « Sexologie et somnologie : La sexsomnie : Paraphilie ou trouble sexualisé du sommeil ? », 28 septembre 2015, sur [www.sfsc.fr le site de la Société française de sexologie clinique] ([PDF] lire en ligne)
- (en) Shapiro CM, Trajanovic NN, Fedoroff JP. « Sexsomnia—a new parasomnia? » Can J Psychiatry 2003;48(5):311-7.
- (en) Andersen ML, Poyares D, Alves RS, Skomro R, Tufik S. « Sexsomnia: abnormal sexual behavior during sleep » Brain Res Rev. 2007;56(2):271-82.
- (en) Béjot Y, Juenet N, Garrouty R, Maltaverne D, Nicolleau L, Giroud M, Didi-Roy R. « Sexsomnia: an uncommon variety of parasomnia » Clin Neurol Neurosurg. 2010;112(1):72-5. 10.1016/j.clineuro.2009.08.026 DOI:
- « La cour d'appel de l'Ontario acquitte un homme accusé de viol au motif qu’il était victime d’une sexsomnie » Canada.com - fev 2008)
Sources externes
- Page sexsomnie sur le site Sommeil et médecine générale, informations sur les troubles du sommeil.
- Communiqué de pharmacovigilance sur les dopaminergiques : Hypersexualité liée aux agonistes dopaminergiques anti-parkinsoniens ou dans le syndrome des jambes sans repos (Vigipharm, juin 2007, page 3), Centre régional de pharmacovigilance de Picardie).
- (en) Communiqué de la FDA à propos de la mise en garde sur le risque de somnambulisme complexe lié aux somnifères de type « composés Z » (Zolpidiem et Zopiclone).
- Hypersomnies.fr, site consacré aux pathologies du sommeil
- Les Inrockuptibles, « L'inquiétante sexualité somnambule », sur lesinrocks.com,
- Le Figaro Santé, « La sexsomnie, forme rare mais réelle de somnambulisme », sur edito.sante.lefigaro.fr,
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