Plaque pleurale

Les plaques pleurales sont des dépôts fibreux bénins sur la plèvre pariétale causés par une exposition à l'amiante[1],[2]. Leur présence n'augmente pas le risque de cancer du poumon ni de mésothéliome[3]. Elles ne possèdent pas de potentiel de dégénérescence maligne[4], mais sont un marqueur d'exposition indiquant un risque de développer d'autres maladies causées par l'amiante[2].

Aspect macroscopique d'une plaque pleurale.

Les plaques pleurales sont des dépôts fibro-hyalins souvent calcifiés, pouvant être localisés ou au contraire diffus[2],[5]. L'atteinte est bilatérale, mais non symétrique, et prédomine en regard des côtes à la partie postérieure et inférieure du thorax, ainsi que sur le centre tendineux du diaphragme[5]. Leur aspect est celui d'un dépôt lisse en relief, parfois nodulaire, avec des bords pouvant être irréguliers mais bien délimités, et de couleur pâle[5]. L'examen histologique ne retrouve pas de corps asbestosiques[5].

La physiopathologie des plaques pleurales est mal connue[5]. Elles apparaissent en général plus de 15 ans après la première exposition à l’amiante. Elles sont très fréquentes, atteignant entre 20 et 60 % des personnes exposées[4]. Il s'agit de la plus fréquente des atteintes causées par l'amiante[2].

Les plaques pleurales sont en règle générale asymptomatiques, bien que certaines puissent entraîner des douleurs thoraciques de type angineux[6] ou neuropathique[2]. L'impact sur la fonction ventilatoire est débattu[2],[5]. Bien que faible, il pourrait contribuer à une sensation de dyspnée[7].

Le diagnostic est le plus souvent radiologique. Les plaques sont parfois visibles à la radiographie thoracique, et plus souvent à la tomodensitométrie[4].

La progression est lente, et il n'existe pas de recommandations de suivi[5],[8].

Références

  1. Jean-Marc Balsack, « Les maladies liées à l'amiante », sur Collectif d´Accompagnement et de Prévention des Risques Amiante (consulté le 14 novembre 2016)
  2. (en) Renelle Myers, « Asbestos-related pleural disease », Current Opinion in Pulmonary Medicine, vol. 18, no 4, , p. 377–381 (DOI 10.1097/mcp.0b013e328354acfe, lire en ligne)
  3. A. Taytard, « Plaques pleurales », sur Respir.com, (consulté le 14 novembre 2016)
  4. (en) Graeme P. Currie, Stephen J. Watt et Nick A. Maskell, « An overview of how asbestos exposure affects the lung », British Journal of Medicine, vol. 339, (ISSN 0959-8138 et 1468-5833, PMID 19703924, DOI 10.1136/bmj.b3209, lire en ligne)
  5. (en) American Thoracic Society, « Diagnosis and Initial Management of Nonmalignant Diseases Related to Asbestos », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 170, no 6, , p. 691–715 (ISSN 1073-449X, DOI 10.1164/rccm.200310-1436ST, lire en ligne)
  6. (en) Sutapa Mukherjee, Nicholas de Klerk, Lyle J. Palmer et N. J. Olsen, « Chest Pain in Asbestos-exposed Individuals with Benign Pleural and Parenchymal Disease », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 162, no 5, , p. 1807–1811 (ISSN 1073-449X, DOI 10.1164/ajrccm.162.5.9912012, lire en ligne)
  7. (en) Leonid Kopylev, Krista Yorita Christensen, James S. Brown et Glinda S. Cooper, « A systematic review of the association between pleural plaques and changes in lung function », Occupational and Environmental Medicine, vol. 72, no 8, , p. 606–614 (ISSN 1470-7926, PMID 25504898, PMCID 4687690, DOI 10.1136/oemed-2014-102468, lire en ligne)
  8. (en) « Diagnosis and Initial Management of Nonmalignant Diseases Related to Asbestos », American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vol. 170, no 6, , p. 691–715 (ISSN 1073-449X, DOI 10.1164/rccm.200310-1436ST, lire en ligne)
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