Noyau sous-thalamique
Le noyau sous-thalamique ou subthalamique (Nucleus subthalamicus), encore appelé Corps de Luys, localisé dans le diencéphale, appartient aux ganglions de la base. On doit sa description au neurologue Jules Bernard Luys en 1865[1]. Ce noyau apparaît dense, richement vascularisé, et de petite taille. Il est intercalé entre la zona incerta dorsalement et la portion diencéphalique de la locus niger et entre au contact de la capsule interne, en dehors, et de l'anse lenticulaire, en bas et en dedans. Il se compose de neurones activateurs glutaminergiques à long axone s'étendant rostro-caudalement et à dendrites épineux ainsi que d'interneurones.
Ses principales afférences sont: 1. le striatum, 2. le pallidum, 3. la substance noire, 4.la substance in nomine, 5. le noyau tegmental pédunculopontin, 6. la formation réticulée pontique et mésencéphalique, et 7. le cortex cérébral.
Ses principales efférences sont: 1. le pallidum externe, 2. le thalamus (noyaux centro-médian et parafasciculaire), 3.le noyau tegmental pédunculopontin, 4. le raphé, et 5. le cortex cérébral (aires BA 4/6/8/9).
Il constitue, en particulier, un relai sur:
1. la voie cortico-subthalamo-pallido/nigro-thalamo-corticale,
2. la voie indirecte cortico-striato-subthalamo-pallido/nigro-thalamo-corticale
Ce noyau est divisé en trois régions sensori-motrice, limbique et associative.
Les lésions de ce noyau sont responsables de l'hémiballisme, un mouvement anormal de grande amplitude de la racine des membres, à caractère explosif et de hémichorée. La cause la plus fréquente d'une telle lésion est un accident vasculaire cérébral impliquant les petits vaisseaux, comme en cas de diabète ou d'hypertension artérielle.
Fonction
Le noyau rouge ajuste l'excitabilité des neurones pallidaux aux stimulations nigrales et striatales, en participant à une boucle pallido-subthalamo-pallidale. Il peut aussi inhiber le thalamus via les neurones GABAergiques pallidaux et nigraux.
Le rôle exact du noyau sous-thalamique est encore inconnu. Les théories actuelles en font un composant du système de contrôle des ganglions de la base permettant la sélection des actions. On a montré qu'un dysfonctionnement du noyau sous-thalamique augmente l'impulsivité de sujets soumis à deux stimuli entraînant la même récompense[2].
Notes et références
- Jules Bernard Luys, Recherches sur le système cérébro-spinal, sa structure, ses fonctions et ses maladies, Paris, Baillière,
- (en) Frank, M.; Samanta, J.; Moustafa, A.; Sherman, S., « Hold Your Horses: Impulsivity, Deep Brain Stimulation, and Medication in Parkinsonism », Science, vol. 318, no 5854, , p. 1309–12 (PMID 17962524, DOI 10.1126/science.1146157)