Myxomycètes
Myxomycetes
Embranchement | Amoebozoa |
---|
Classe
G. Winter (1880)
Classification phylogénétique
- Actinopoda
- Alveolates
- Chlorarachniophyta
- Cryptophyta
- Euglenozoa
- Foraminifera
- Lignée brune
- Lignée verte
- Métamonadines
- Mycetozoa
- Acrasiomycètes
- Archéamibes
- Myxomycètes
- Opisthocontes
- Parabasiliens
- Percolozoa
- Rhizopoda
Les myxomycètes sont une classe de protistes appartenant à l'embranchement des amibozoaires, ce sont des organismes à plasmode.
Leur nom est formé de « myxo » qui signifie gélatineux, gluant, et de « mycète » dont la racine myc- signifie champignon, car les myxomycètes sont traditionnellement étudiés par les mycologues, bien qu'il s'agisse en fait d'« amibes collectives »[1].
Description et habitat
Le radical « myxo » fait référence à la formation du plasmode, un des stades de développement, caractérisé par une masse gélatineuse. Cette masse correspond à une seule cellule non segmentée, dans laquelle baignent de nombreux noyaux.
Ce plasmode n'est pas enfermé dans une paroi rigide ; il peut donc être animé de mouvements convulsifs et se déplacer (quelques centimètres par heure). Cette forme se développe en fonction des conditions climatiques favorables. En particulier elle nécessite une hygrométrie importante. Quand les conditions sont défavorables, le plasmode se rétracte et peut se replier dans les anfractuosités de son substrat.
Le plasmode se nourrit de bactéries et de champignons, pouvant même engloutir un sporophore entier.
Les myxomycètes se rencontrent sur différents substrats toujours végétaux : bois morts, litière de feuilles et brindilles, compost, mousses…
Reproduction des myxomycètes
Lors de la reproduction, ils prennent une forme plus proche du champignon avec un stipe (pied) pas toujours présent qui porte les spores emprisonnées dans un réseau de capilitium (fins filaments) qui peut être enfermé dans le peridium.
La reproduction se fait par spores. Quand un Myxomycète va former ses spores, la masse protoplasmique s'élève sur son support et se renfle en certains points pour former des masses sphériques, ovoïdes ou variables, sessiles ou munies d'un pédicelle plus ou moins court, le sporocarpe, très semblables aux sporanges.
- Chacun de ces sporanges donne naissance, par multiplication des noyaux qu'il contient et par apparition entre eux de membranes cellulosiques, à un grand nombre de spores qui deviennent sphériques, tandis qu'une partie du protoplasme est employée à la formation d'un réseau de filaments résistants, le capillitium.
- À maturité, le sporange s'ouvre sous la pression du capillitium, qui, en se déployant au dehors, favorise la dissémination des spores, renfermées dans ses mailles. La spore germe en laissant échapper le protoplasme qu'elle contient. Cette petite masse se munit d'un cil vibratile au moyen duquel elle se déplace en utilisant aussi des mouvements amiboïdes : elle est improprement nommée zoospore puisque sa forme est essentiellement variable.
- Quand la zoospore perd son cil, elle devient une myxamibe, s'accroît aux dépens du milieu ambiant et se divise plusieurs fois de suite.
- Si les conditions sont défavorables, la myxamibe s'enveloppe alors d'une membrane résistante et forme un kyste.
- Si le développement n'est pas entravé, les myxamibes se rapprochent et fusionnent en formant un symplaste.
- Plusieurs symplastes en se réunissant constituent le plasmode, capable de donner des sporanges.
- Si l'enkystement se produit à ce moment, le kyste prend le nom de sclérote.
- Les spores produites sont le plus souvent lisses, parfois hérissées d'aspérités piliformes, ovales ou sphériques. Le plasmode est souvent incrusté de carbonate de calcium granuleux ou cristallisé. Au cours de sa locomotion amiboïde, il englobe souvent des morceaux de bois mort et autres débris.
La taille de la forme reproductive est de l'ordre du millimètre avec des spores de taille relativement importante, de l'ordre de 10 micromètres.
Les spores produisent des cellules à n chromosomes munies ou non de flagelles (comme les protozoaires) qui en s'unissant formeront une cellule à 2n chromosomes : la forme plasmode.
Les myxomycètes servent de nourriture aux insectes comme les psoques, à certaines moisissures…
L'étude des myxomycètes a été dynamisée au début du XXe siècle par Charles Meylan qui en a décrit de nombreuses espèces, sous-espèces ou variétés nouvelles. Leur étude nécessite l'emploi d'une loupe grossissant 10 fois au minimum et d'autres appareils optiques plus sophistiqués.
Environ 1 000 espèces de myxomycètes sont actuellement dénombrées, réparties dans une soixantaine de genres.
Raisons de leur exclusion du règne des Fungi
Parce qu'ils produisent des spores et possèdent une membrane de cellulose autour de leurs spores, les myxomycètes ont été longtemps considérés comme des végétaux, puis des champignons, et inclus dans les anciens Mycetozoa devenus Myxomycetes, puis rebaptisés Myxostelidae.
Les myxomycètes ne sont pas des Fungi car :
- Ils ne possèdent pas de mycélium.
- Ils possèdent un plasmode et assurent leur nutrition par phagocytose, qui est un mode de nutrition par ingestion, ce qui les exclut également des Fungi qui ont pour mode de nutrition exclusif l'absorption.
- Ils ne possèdent pas les caractères propres au règne fongique et ne sont donc plus des champignons au sens strict ; ils ne peuvent pas non plus s'intégrer dans l'un des quatre autres règnes, à l'exception des Mycetozoa. Néanmoins, certains les classent dans le règne des Protistes (Protoctista).
Ils continuent toutefois à être étudiés par des mycologues.
Espèces de Myxomycètes
- Arcyria denudata (Linné) Wettstein (Arcyrie dénudée)
- Brefeldia maxima (Fries) Rostafinski (Champignon tapioca)
- Ceratomyxa fruticulosa (Müller) Macbride (Buisson cireux)
- Didynium iridis
- Enteridium lycoperdon (Bull) Farr (Fausse vesse de loup)
- Fuligo cinerea
- Fuligo septica (Linné) Wiggers (Fleur de tan)
- Hemetrichia calyculata Spegazzini (Hémétrichie petite coupe)
- Lycogala epidendrum (Linné) Fries (Lycogale du bois)
- Mucilago crustacea (Wiggers) (Mucus croûté)
- Physarum polycephalum
- Physarum cinereum (Batsch) Persoon (Physare cendré)
- Stemonitis
- Stemonitis fusca (Rostafinki) (Stémonite brun foncé)
- Trichia varia
- Tubifera ferruginea (Myxomycète Rose en forme de ponte)
Galerie photo
- Myxomycète sans doute du genre Trichia
- Myxomycète Badhamia utricularis
- Myxomycète sur un morceau de bois
- Trichia decipiens (Pers.) Macbr.
- Trichia (sur du bois mort) ?
- Physarum psittacinum
Culture
- Dans le jeu vidéo Monster Hunter 3 Ultimate, il est dit que le Brachydios utilise un myxomycète pour produire des explosions[2].
- Dans le manga Nausicaa de la vallée du vent de Hayao Miyazaki, les scientifiques de l'empire tolmèque créent un myxomycète géant pour une opération militaire.
- "Music for myxomycètes", nom donné à un album du groupe(musique) Inoyama Land, composé de Makoto Inoue et Yasushi Yamashita. Sorti le 5 août 1998, label Transonic records, style ambient, électronique.
Nota : les myxomycètes ont pris à la fin des années 2010 la dénomination de "blob" en référence au film The Blob dans lequel un organisme alien ressemblant à une gelée dévore tout sur son passage[3]. Ce surnom est devenu courant dans la culture populaire pour ses capacités[4] de croissance et d'apprentissage[5].
Notes et références
- Voir « Cellules différenciées et spécialisées / Dépassement de l'état cellulaire », p. 73, dans Gunther Vogel et Hartmut Angermann, Atlas de la Biologie, « Encyclopédies d'aujourd'hui », La Pochothèque, Le Livre de poche, Librairie Générale Française, 1994, xiv + 641 p. (ISBN 2-253-06451-3). [Édition originale (de) DTV Atlas zur Biologie, Deutscher Taschenbuch Verlag, Munich, 1984 (OCLC 605921149).]
- Voir la description associée, sur cette page
- https://www.francetvinfo.fr/sciences/decouvrez-l-histoire-du-blob-cet-organisme-unicellulaire-qui-ressemble-a-une-omelette_2410857.html
- https://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/06/19/le-blob-cet-etrange-genie-visqueux_5147465_1650684.html
- http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/botanique-blob-physarum-cellule-geante-cerveau-apprend-62597/
Références taxinomiques
- (en) Référence Index Fungorum : Myxomycetes (+ MycoBank)
Bibliographie
- (en) J. Heilmann-Clausen (2001), A gradient analysis of communities of macrofungi and slime moulds on decaying beech logs. Mycological Research 105 : 575–596. (Résumé.)