Insomnie fatale familiale

L'insomnie fatale familiale (IFF) est une encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) humaine liée à une anomalie du gène de la protéine PrPC.

Insomnie fatale familiale (IFF)
Transmission Génétiquement
Chromosome Chromosome 20
Gène PRNP
Prévalence 40 familles
Liste des maladies génétiques à gène identifié
Insomnie fatale familiale
Mutation génétique responsable d'insomnie fatale familiale (IFF)
Spécialité Neurologie
Symptôme Agrypnia excitata (d)
CISP-2 N73
CIM-10 A81.9
CIM-9 046.72
OMIM 600072
DiseasesDB 32177
MeSH D034062

Mise en garde médicale

Épidémiologie

Location de gène PRNP dans le chromosome 20, le gène responsable de codage de prion.
Structure de la protéine prion, PRNP.

Une quarantaine de familles dans le monde sont concernées par cette maladie, soit environ une centaine de personnes. Un enfant de personne atteinte d'insomnie fatale familiale (IFF) a 50 % de risques d'être également atteint. L'IFF a d'abord été décrite en Italie en 1986. Il existe plusieurs familles concernées en France[1].

L'âge moyen d'apparition des premiers symptômes varie entre 18 et 60 ans, l'âge médian est de 51 ans. L'IFF commence par des insomnies, l'incapacité à dormir dans la journée, puis par l'incapacité complète de trouver le sommeil, même la nuit. La mort par manque de sommeil survient après six à trente-deux mois.

Diagnostic

Aspects cliniques

La maladie est caractérisée par :

  • une insomnie clinique ;
  • une activité onirique dissociée, faite de riches hallucinations ;
  • des troubles de la conscience avec hypersomnolence, état confusionnel ;
  • des troubles végétatifs ;
  • des troubles moteurs (les myoclonies sont rares, contrairement à la maladie de Creutzfeldt-Jakob) ;
  • un état démentiel souvent tardif.

Examens complémentaires

L'EEG de veille est peu perturbé.

L'EEG de sommeil retrouve une disparition au cours de l'évolution de la maladie de l'activité delta, des fuseaux de sommeil, des complexes K. Il existe des phases anormales de sommeil paradoxal bien que le patient soit éveillé.

Des analyses génétiques permettent de mettre en évidence une mutation ponctuelle des codons 178 et 179 du gène PRNP, ce qui signe son appartenance aux maladies à prion.

Les analyses histologiques permettent de mettre en évidence des lésions spécifiques au niveau du cerveau, avec une spongiose discrète (à la différence de la maladie de Creutzfeldt-Jakob).

Traitement

Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement de l'insomnie fatale familiale.

En laboratoire, le tacrolimus et l'astémizole ont été identifiés in vitro comme de potentiels agents antiprions utilisables chez l'Homme[2].

En 2015, le groupe de chercheurs du département des neurosciences de l'Institut de la recherche pharmacologique Mario Negri de Milan annonce le début d'un essai clinique, qui consiste en utilisation de la doxycycline à dose quotidienne de 100 mg sur la période de dix ans, dans le groupe de dix porteurs asymptomatiques de la maladie. Les résultats obtenus doivent être comparés à l'ensemble des données historiques[3].

Notes et références

  1. Dr Jean-Philippe BRANDEL, « Insomnie fatale familiale », sur orpha.net, (consulté le 4 mai 2016)
  2. (en) Karapetyan YE, Sferrazza GF, Zhou M, Ottenberg G, Spicer T, Chase P, Fallahi M, Hodder P, Weissmann C, Lasmézas CI, « Unique drug screening approach for prion diseases identifies tacrolimus and astemizole as antiprion agents », Proc Natl Acad Sci U S A., vol. 110, no 17, , p. 7044-9. (PMID 23576755, DOI 10.1073/pnas.1303510110)
  3. (en) Forloni G, Tettamanti M, Lucca U, Albanese Y, Quaglio E, Chiesa R, Erbetta A, Villani F, Redaelli V, Tagliavini F, Artuso V, Roiter I. Department of Neuroscience, IRCCS, Istituto di Ricerche Farmacologiche Mario Negri, Milano, Italy, « Preventive study in subjects at risk of fatal familial insomnia: Innovative approach to rare diseases », sur nih.gov, (consulté le 4 mai 2016)

Voir aussi


Article connexe

Bibliographie

  • (en) G. Almer et al. « Fatal familial insomnia: a new Austrian family », Brain, Vol. 122, no 1, 5-16, janvier 1999. [lire en ligne]

Lien externe


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