Indice céphalique

L’indice céphalique ou indice crânien est le rapport entre la largeur maximale et la longueur maximale du crâne de vertébrés mesurées dans le plan horizontal. Il a été principalement utilisé par les anthropologues au début du XXe siècle pour classer les populations humaines selon l'indice de leur crâne humain, et jusque dans les années 1960 par Carleton Coon dont les études anthropologiques sont accusées de consolider un discours « raciste ».

La haute autorité de santé a publié une fiche mémo ainsi qu'un document d'information prévenant sur les risques de brachycephalie et de plagiocephalie lié au couchage sur le dos des nourissons. Le dépistage de ces troubles qui peuvent engendrer, outre un aspect esthétique difforme, des problemes cognitifs, des problemes orl et des deformations des maxillaires pouvant necessiter de plus ou moins lourds traitement de stomatologie, en vue d'un traitement par orthèse ou d'une simple alternance de couchage nécessite la mesure de l'indice cranien.

Historique, dérives et abandon en anthropologie

Il a été défini par le professeur d'anatomie suédois Anders Retzius (1796-1860) qui distingue les individus au crâne allongé (« dolichocéphales ») et les individus au crâne court (« brachycéphales »). Le terme « mésocéphale » a été introduit par Paul Broca en 1861 pour désigner les crânes intermédiaires.

À l'origine, l'indice céphalique a été utilisé en anthropologie physique dans le but d'établir une classification des fossiles humains découverts en Europe. La valeur de cet indice ne donne pourtant aucun résultat cohérent par rapport aux races supposées[1]. Le concept a ensuite été repris par les théoriciens racistes tels que Georges Vacher de Lapouge, qui a lui-même inspiré les idéologues nazis. L'objectif était alors de classifier et surtout de hiérachiser les « races humaines » modernes.

L'anthropologue Franz Boas a pourtant démontré l'influence des facteurs environnementaux sur l'indice céphalique dès 1913. Les descendants des Européens nés en Amérique n'avaient pas le même indice que leurs parents, les changements étaient perceptibles d'une génération à l'autre. Même si les travaux de Boas ont été discutés et si ses résultats semblent légèrement surévalués[2],[3], l'influence de l'environnement sur l'indice céphalique est aujourd'hui largement acceptée et les notions de dolichocéphalie et de brachycéphalie ne sont plus guère utilisées par les anthropologues modernes.

Chez l'adulte, l'indice céphalique n'est plus utilisé si ce n'est pour la description de l'apparence des individus. Il est parfois encore employé pour estimer l'âge des fœtus pour des raisons légales ou obstétricales.

Valeurs de l'indice

D'un point de vue pratique, les mesures utilisées pour calculer l'indice céphalique sont la largeur maximale du crâne, mesurée au-dessus de la crête supramastoïdienne (derrière les pommettes), et la longueur maximale, mesurée de la glabelle (entre les sourcils) au point le plus proéminent à l'arrière du crâne. L'indice est calculé par la formule :

Trois classes d'indice ont été distinguées, avec des valeurs limites pouvant varier en fonction des auteurs. Certains utilisent des valeurs différentes selon que l'individu soit mâle ou femelle. Les valeurs indiquées ci-dessous sont les plus courantes :

Indice céphalique chez les animaux

La même terminologie peut également être appliquée aux animaux et il est possible de distinguer des espèces ou des races brachycéphales (Bouledogues), mésocéphales (Labradors) ou dolichocéphales (Lévriers).

Voir aussi

Liens internes

Lien externe

Notes

  1. Anténor Firmin, De l’égalité des races humaines, 1885, Librairie Cotillon, Paris, p. 142
  2. Corey S. Sparks and Richard L. Jantz, 2002, « A reassessment of human cranial plasticity: Boas revisited », PNAS, vol. 99, 23, pp. 14636-14639.
  3. Ralph L. Holloway, 2002, « Head to head with Boas: Did he err on the plasticity of head form ? », PNAS, vol. 99, 23, pp. 14622-14623.
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