Hyperventilation
L'hyperventilation est un mode de respiration dans lequel l'inspiration est fortement accentuée. Cette façon de respirer produit un changement des proportions de gaz dans le sang, avec notamment un fort taux d'oxygène et une baisse de dioxyde de carbone, ainsi qu'une modification du pH sanguin (alcalose respiratoire).
L'hyperventilation arrive spontanément, notamment en cas de traumatisme physique et surtout moral, en particulier dans le monde moderne chez les enfantsl[réf. souhaitée]. C'est donc un mode de respiration naturel[réf. souhaitée]. Si on laisse l'hyperventilation se dérouler, elle cesse également spontanément après une durée qui varie entre 1/4h à 1h[réf. souhaitée].
Néanmoins, la perception de l'hyperventilation change depuis le début XXIè siècle, notamment car c'est un phénomène manifestement naturel, si bien qu'on s'interroge sur son bénéfice pour la personne. Des études explorent la possibilité qu'il s'agisse d'une façon pour l'être humain d'intégrer (de "digérer") les traumatismes, c'est-à-dire précisément les violences que l'on ne peut normalement pas "digérer", et qui provoquent un arrêt de l'activité de l'esprit, débordé par cette violence (cf trouble de stress post-traumatique).
Il est possible de provoquer volontairement l'hyperventilation en "tirant" l'inspiration pendant quelques minutes, ce qui souvent enclenche une hyperventilation en mode automatique, signe supplémentaire qu'il s'agit bien d'un mode respiratoire naturel). Les plongeurs en apnée utilisent d'ailleurs cette technique pour suroxygéner l'organisme avant la plongée[réf. souhaitée].
Mais c'est dans certains cercles d'évolution personnelle ou de thérapie alternative que l'hyperventilation est particulièrement connue et pratiquée[réf. souhaitée]. La raison en est qu'une fois le mode automatique enclenché, et après une phase de tétanie notamment des mains (environ 1/4h), il se produit des expériences fortes , mais très diverses et absolument propres à chacun (cf aussi rebirthing). Pour les personnes les ayant vécues, ces expériences font du bien, tout simplement. A la suite d'une telle séance, la personne est d'ailleurs intensément relaxée et paisible, voire heureuse[réf. souhaitée] : on peut comparer avec l'issue d'une séance de relaxation, de massage, ou de méditation, mais souvent en plus fort. L'hyperventilation est ainsi un phénomène puissant, et donc dangereux lorsqu'il est entre les mains d'un leader ou d'un maître manipulateur, qui l'utilise aux dépens des participants.
Utilisation en plongée
En apnée, elle est utilisée pour réduire le taux de dioxyde de carbone dans le sang (hypocapnie) sans pour autant augmenter notablement le taux d'oxygène (hyperoxie) Cette pratique peut être dangereuse car le système d'alarme du corps est faussé. En effet, le réflexe de respiration et l'envie de respirer sont basés sur le taux de CO2 dissous dans le sang. L'organisme a aussi un mécanisme de protection lié au taux d'O2 qui provoque une syncope si celui-ci est trop bas. Normalement, l'envie de respirer survient avant que le corps ne déclenche une syncope. L'hyperventilation fait augmenter le seuil du réflexe de respiration de sorte qu'il est atteint après le seuil de syncope.
Risques liés à l'hyperventilation
En général, le risque le plus fréquent est que la victime cède à la panique avec les risques inhérents : chute, chocs, traumatisme, etc.
Dans le cas de la plongée sous-marine, si la victime est en surface, partiellement immergée, le risque principal est que la tête tombe dans l'eau et qu'elle se noie. Si la victime est en plongée, le risque est alors important qu'elle tombe en syncope avant d'avoir eu envie de respirer et qu'elle se noie aussi.
La baisse de pression d'air pendant un voyage aérien, combinée au stress spécifique, peut déclencher l'hyperventilation. C'est un problème répertorié par les autorités aéronautiques[1]; le diagnostic sur soi-même et la réaction à avoir font partie des questions de l'examen du brevet de pilote privé en France et ailleurs.
Causes
Les causes sont nombreuses et variées, volontaires ou pathologiques comme indiquées ci-dessous. Néanmoins, on peut citer :
- événement violent subi, source de traumatisme ;
- anxiété et surtout crise d'angoisse ;
- fièvre, douleur intense ;
- abus d'alcool, de tabac ou d'autre drogue ;
- consommation excessive de certains médicaments (comme l'aspirine) ;
- consommation excessive de café[2] ;
- certaines maladies pulmonaires ou coronariennes ;
- asthme, grossesse, altitude et acidose métabolique ;
- source stress intense et imprévisible
- exposition à de l'air de cabine contaminé par des huiles chimiques lors d'un vol (syndrome aérotoxique)
- enclenchement volontaire par un plongeur en apnée
- enclenchement volontaire pour l'usage en développement personnel ou thérapie alternative
Symptômes
Dans le cas d'une hyperventilation, la respiration s'accélère et devient saccadée. Elle s'accompagne de vertiges, d'agitation, de tremblements, d'engourdissement, etc.
On peut aussi constater des troubles de la vision (vision double par exemple), une sensation de flottement du corps ou de perte de conscience.
D'autres symptômes peuvent aussi accompagner le tableau clinique : difficultés de concentration, sécheresse des muqueuses, palpitations, douleurs thoraciques, fatigue. L'hyperventilation peut aller jusqu'à la perte de connaissance (syncope), la tétanie par contraction musculaire, ou l'arythmie cardiaque.
Syndrome chronique d'hyperventilation
C'est un état relativement fréquent. Aux symptômes cités ci-dessus s’ajoutent la sensation de manquer d'air, une oppression thoracique, une toux sèche, des raclements de gorge et un besoin fréquent de bâiller et de soupirer.
Ces symptômes prêtent souvent à confusion, pouvant laisser croire, dans leur état de crise, à un asthme : déclenchement en présence de poussière, d'odeur forte, d'effort, etc.
Traitement
La victime d'une telle crise doit être encadrée et rassurée afin de ne pas céder à la panique. Parfois, le fait de respirer dans un sac en papier (l'utilisation d'un sac en plastique est dangereuse en raison d'un risque de suffocation) permet de rétablir partiellement le taux de CO2. Cette pratique doit bien sûr être réalisée avec précaution et le sac en papier doit être retiré dès que les symptômes disparaissent. Le corps médical semble désormais mettre en doute ce procédé longtemps pratiqué, car il pourrait contribuer à maintenir le niveau d’anxiété.[réf. nécessaire]
La kinésithérapie joue un rôle dans le traitement de l'hyperventilation en jouant sur la mécanique thoraco-abdominale et sur la fréquence respiratoire. L'emploi de techniques manuelles et de la relaxation permet de diminuer les symptômes de l'hyperventilation. En collaboration avec le patient, l'éducation thérapeutique permet de diminuer les crises en permettant au patient de reconnaître les signes de la maladie et d'adapter sa respiration en conséquence.
Prévention
L'hyperventilation est bien souvent le symptôme d'une autre pathologie. Il est conseillé dans ce cas de consulter un spécialiste afin d'identifier l'origine du mal et de le traiter.
En plongée en apnée
Dans le cas de la plongée en apnée, l'issue d'une hyperventilation forcée pouvant être fatale, il faut éviter de pratiquer seul et sans surveillance.
Afin de prévenir ce risque, il est conseillé de mettre en œuvre la règle du tiers temps.
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
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