Fondation Bill-et-Melinda-Gates
La fondation Bill-et-Melinda-Gates[alpha 1] (Bill & Melinda Gates Foundation) est une fondation américaine humaniste philanthropique créée en . Son but est d'apporter à la population mondiale des innovations en matière de santé et d’acquisition de connaissances[réf. souhaitée]. Elle s'efforce d'utiliser l'effet de levier en encourageant l'implication des personnes et personnalités politiques concernées. La fondation a en 2015 une dotation de 43,5 milliards de dollars américains et a dépensé 3,9 milliards en 2014[3]. Sa devise « toutes les vies ont une valeur égale », ainsi que l'accent mis sur le rapport coût-efficacité de chaque intervention[4] en font une des principaux acteurs du mouvement d'altruisme efficace. Son siège se trouve à Seattle près de la côte pacifique aux États-Unis.
Fondation Bill-et-Melinda-Gates | ||||
Devise : « Toutes les vies ont une valeur égale All lives have equal value » |
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Situation | ||||
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Région | ||||
Création | [1],[2] | |||
Type | Fondation Organisation non gouvernementale internationale |
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Siège | Seattle, Washington, États-Unis | |||
Coordonnées | 47° 37′ 25″ N, 122° 20′ 44″ O | |||
Langue | Anglais | |||
Organisation | ||||
Membres | 1 223 employés | |||
Fondateur | Bill Gates Melinda Gates |
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PDG | Susan Desmond-Hellmann Jeff Raikes |
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Site web | Gatesfoundation.org | |||
Géolocalisation sur la carte : États-Unis Géolocalisation sur la carte : Washington Géolocalisation sur la carte : Seattle | ||||
Missions
« Notre rôle est de prendre des risques qui, s'ils sont payants, peuvent donner à des millions de personnes la chance de s'épanouir. » |
— Message de la Fondation [5]. |
- Éducation (aides aux bibliothèques par la mise en place d'infrastructures d'accès à internet[6]).
- Santé (aides au programme de développement de médicaments pour les pays pauvres du Tiers monde).
Direction
- William Henri Gates II : coprésident (père de Bill Gates).
- Susan Desmond-Hellmann : président-directeur général.
- Melissa Milburn, directeur délégué chargé des relations presse de la fondation Bill-et-Melinda-Gates, est membre du comité consultatif international de l'Organisation de la presse africaine (APO).
Effectifs
- 1 223 employés[7]
Financement
- La fondation est financée par Bill et Melinda Gates. Leurs dons annuels sont supérieurs aux dépenses de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
- D'autres contributeurs lui apportent des fonds. Ainsi en juin 2006, l’homme d'affaires milliardaire américain Warren Buffett annonce le versement de 37 milliards de dollars[8].
Historique
Deux domaines d'intervention : « La santé dans le monde » et « Les besoins des communautés du Nord-Ouest du Pacifique »
107,3 millions de $ d'actifs
191 millions de $ d'actifs
Création de la fondation Gates pour les bibliothèques (amélioration de l’accès à la technologie par le biais des bibliothèques publiques pour les communautés à faibles revenus des États-Unis et du Canada).
Patty Stonesifer, anciennement cadre dirigeant de Microsoft, en prend les commandes. La fondation William H. Gates continue à exister indépendamment.
312,4 millions de $ d'actifs pour la fondation William H. Gates
La fondation Gates pour les bibliothèques devient la fondation Gates pour le savoir. |
Les deux fondations fusionnent à des fins d'efficience. Quatre domaines d'action sont désormais affichés : la santé dans le monde, l'éducation, les bibliothèques, la situation dans le Pacifique nord-ouest. Patty Stonesifer et William H. Gates Sr. sont tous deux coprésidents de la fondation Bill-et-Melinda-Gates[1],[2].
23,3 milliards de $ d'actifs
24,1 milliards de $ d'actifs
26,8 milliards de $ d'actifs
28,8 milliards de $ d'actifs
29,2 milliards de $ d'actifs
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Contributions importantes
En 2006, Bill Gates a décidé de consacrer 95 % de sa fortune[13] à la lutte contre les maladies et l'analphabétisme dans les pays du Sud.
Sa fondation a déjà dépensé 9,26 milliards de dollars[14], en particulier pour vacciner 55 millions d'enfants.
- 1999 : 1 milliard de dollars sur 20 ans à la fondation United Negro College Fund.
- 2000 : 50 millions de dollars à la fondation Save the Children afin de sauver la vie de nouveau-nés partout dans le monde.
- 2001 : 70 millions de dollars à l'Organisation mondiale de la santé et au programme PATH pour le développement de vaccins antiméningococciques en Afrique.
- 2003 : 200 millions de dollars au projet Organisation mondiale de la santé « Grands défis pour la santé mondiale » pour l'aide à la recherche et au développement de médicaments pour les maladies spécifiques aux pays pauvres comme le paludisme.
- 2005 : 750 millions de dollars à l’alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation.
- 2005 : 250 millions de dollars à l'Organisation mondiale de la santé.
- 2005 : 300 millions de dollars pour la recherche contre le paludisme, entre autres par le biais de la Malaria Vaccine Initiative.
- 2006 : 500 millions de dollars répartis sur 5 ans (2006-2010) pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
- 2008 : 150 millions de dollars supplémentaires pour l'éradication de la (poliomyélite)[15].
Controverses
Certaines critiques dénoncent toutefois l'implication de la fondation dans le capital de sociétés responsables de divers problèmes sanitaires et humains et de ne pas soutenir les bons moyens de développement[16].
À la fin des années 1990, le monopole de Windows qui est devenu le système d’exploitation le plus vendu au monde, inquiète de plus en plus les autorités américaines dont le ministère de la Justice qui ouvre un procès antitrust à l'encontre de Microsoft. C'est à cette époque que Bill Gates parcourt les pays pauvres de la planète et crée sa fondation philanthropique — signe, pour certains[17], qu'il cherche à redorer son image et celle de Microsoft, images potentiellement ébranlées par le verdict.
En , le Los Angeles Times fait paraître un article peu flatteur pour la fondation Gates, qu'il accuse de placer 95 % de ses fonds dans des investissements rémunérateurs gérés par des financiers chargés de « diversifier fortement leur portefeuille mais sans directives précises ». Le quotidien souligne ainsi que certaines de ces initiatives sont contradictoires avec son action philanthropique. L'article cite le cas de campagnes de vaccinations dans le delta du Niger financées, notamment, par la fondation Gates, qui investirait parallèlement dans des entreprises comme Eni, Shell, ExxonMobil, Chevron et Total — compagnies pétrolières éminemment responsables de la pollution dans cette région.
Ce genre d'affaires ne seraient pas isolées, selon le Los Angeles Times, qui souligne que la fondation a investi avec profit dans plusieurs compagnies reconnues pour leur impact néfaste sur l'environnement et la santé, mais aussi dans des compagnies de crédit immobilier accusées d'avoir dépossédé des milliers de personnes, ou des sociétés employant des enfants. La fondation Gates n'aurait « pas usé de sa puissance et de son immense richesse pour changer le comportement des compagnies dans lesquelles elle investit »[18].
Le soutien de la fondation aux OGM a également suscité des critiques[19] : le , Bill Gates a annoncé que la fondation allait donner 120 millions de dollars pour différents programmes d'aides aux agriculteurs d'Afrique et d'Inde. Une partie de ces programmes, mis en œuvre par l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (en) (Agra) (en français : « Alliance pour une révolution verte en Afrique »), consiste à fournir diverses semences génétiquement modifiées[20]. La fondation est aussi critiquée pour son soutien aux essais de lâcher de moustiques génétiquement modifiés, effectués en coopération avec la firme Oxitec en Malaisie et au Mexique.
En 2009, la fondation Gates finance un projet de l'organisation caritative Path, pour étudier la possibilité d'incorporer le vaccin anti-HPV, produit par les firmes pharmaceutiques Merck et GSK, au programme officiel de vaccination de l'Inde[21]. Mais la mort de sept adolescentes peu après leur vaccination jette la suspicion sur l'innocuité du vaccin. En , un comité parlementaire indien conclut que le projet de Path s'apparente à un essai clinique utilisant comme cobayes des jeunes filles issues de familles peu lettrées, sans que celles-ci aient été dûment informées contre les risques du vaccin[21]. Le comité conclut également que « le seul but de Path était de promouvoir les intérêts commerciaux des fabricants du vaccin »[22].
En 2016, la sortie du livre de Megan Tompkins-Stange Policy Patrons renouvelle le vieux débat sur le rôle des fondations au sein des démocraties libérales. La fondation Gates, citée pour son engagement dans les politiques éducatives, figure parmi les objets d'études et l'auteure rapporte des témoignages intéressants de représentants internes de la fondation, en échange de leur anonymat[23].
Usurpation du nom de la fondation
Le nom de Bill Gates étant mondialement célèbre et associé à l'idée de fortune, depuis au moins 2004, des escrocs usurpent régulièrement son nom en envoyant des courriers électroniques annonçant de prétendus gains à une loterie. La soi-disant loterie est souvent présentée comme organisée par la fondation Bill-et-Melinda-Gates ou une « fondation Bill Gates »[24].
Galerie
- Partie ouest du siège.
- Partie est du siège.
- Détail de la façade du centre à l'attention des visiteurs.
- Melinda et Bill Gates durant une visite à l'opéra d'Oslo en .
- 2e logo de la fondation.
Notes et références
Notes
- Comme précisé dans l'article sur les conventions typographiques de Wikipédia au § traitant des noms des associations.
Références
- (en) « Foundation Timeline and History – Bill & Melinda Gates Foundationlegacy may focus more on philanthropy than on Microsoft - Computerworld », Bill & Melinda Gates Foundation
- (en) « Gates Foundation pledges $250 million toward world health issues », sur The Seattle Times, .
- (en) « Fondation Factsheet », sur Gates Fondation (consulté le 15 mars 2015).
- « Gates Foundation Calls for More Principled Cost-Effectiveness in Health » (consulté le 25 août 2015).
- (fr) « Melinda Gates Coprésidente & Administratrice », sur gatesfoundation.org/fr/ (consulté le 30 juillet 2014).
- (en) We are helping local libraries to have free public access to quality computers and the Internet.
- (en) « Foundation Fact Sheet », sur Gates Foundation (consulté le 15 mars 2015).
- Versement de 37 milliards de $ par Warren Buffett.
- Une grande partie des dons a été faite en actions, ce qui pourrait expliquer pourquoi des variations très importantes ont parfois eu lieu dans les actifs de la fondation, d'une année sur l'autre (notamment entre 1998 et 1999).
- (en) Historique de la fondation.
- Warren Buffett donne plus de 80 % de sa fortune à des œuvres caritatives sur lemonde.fr, publié le (consulté le 30 juillet 2014.
- (en) The Economist du 29 juin 2006.
- Marie-Cécile Renault, « Bill Gates lâche les rênes de Microsoft », dans Le Figaro du 17/06/2006, [lire en ligne].
- Sixtine Léon-Dufour, « La Fondation Gates, une machine de guerre contre «les plaies» du tiers-monde », dans Le Figaro du 17/06/2006 [lire en ligne].
- (fr) « La fondation Gates salue les engagements du G8 et encourage leur poursuite afin de répondre aux problèmes touchant les personnes démunies dans le monde », .
- Bill Gates : un bienfaiteur de l’humanité... version OGM et nucléaire, Nouvel Obs, .
- Intervention de l'historien Patrick Zylberman dans le documentaire « Le Vaccin selon Bill Gates » de Frédéric Castaignède, sur Arte, 22 min 50 s.
- Le Courrier International, Les œuvres pas très charitables de la fondation Gates, .
- (en) Gates Gives $300 million - but with a Catch, open…, .
- La fondation Bill Gates donne à l'Afrique et l'Inde des millions et des OGM, ZDNet.fr, .
- Financial Times, .
- Path's "sole aim was to promote the commercial interests of HPV vaccine manufacturers", Financial Times, .
- Annabelle Berthiaume, « Megan E. Tompkins-Stange, Policy Patrons. Philanthropy, Education Reform, and the Politics of Influence », Lectures, (ISSN 2116-5289, lire en ligne)
- Loterie - tombola, HoaxBuster, .
Annexes
Articles connexes
- Entrepreneuriat social
- Fondation Rockefeller
- Investissement socialement responsable
- Objectifs du millénaire pour le développement
- Organisation internationale du travail
- Philanthropie
- Responsabilité sociale
- Responsabilité sociétale des entreprises
- Société coopérative d'intérêt collectif
Liens externes
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