Désorientation spatiale
La désorientation spatiale est la perte d'orientation qui peut être subie par un pilote d'avion dans certaines conditions. Elle se traduit par des incapacités de nature sensorielle. La perception d'informations spatiales telles que la position, l'altitude ou l'orientation du déplacement de l'appareil et la verticale peut être altérée. Quelques secondes d'inattention suffisent pour que l'accident se produise. La désorientation spatiale est un problème pris très au sérieux car elle est source d'une partie des incidents chez les pilotes d'avions de chasse : ainsi, une analyse des accidents aériens mortels survenus dans les Forces armées canadiennes a conclu qu'elle était une cause possible de près du quart d'entre eux[1].
Le corps de l'homme à haute altitude ne dispose pas, contrairement aux oiseaux, des dispositifs lui permettant de percevoir correctement son environnement. Ses insuffisances se situent au niveau des systèmes de sensibilité visuelle, vestibulaire et somatosensorielle. À cela, s'ajoutent d'autres facteurs comme la distraction, une forte luminosité, le manque d'attention, et/ou le pilotage de nuit. La fatigue est également un facteur aggravant.
En pleine mer et par temps couvert, le ciel peut sembler ne former qu'un avec la mer, et le pilote peut perdre la ligne d'horizon (phénomène de perte d'horizon). Il va alors croire être encore en train de voler dans la bonne incidence (vers le ciel) alors qu'il est en fait proche du crash. Le seul moyen fiable de se prémunir contre ce phénomène est se fier aux instruments de bord pour connaître sa position dans l'espace et l'orientation de l'aéronef (horizon artificiel et altimètre radar, essentiellement). De nombreux hélicoptères de sauvetage disposent d'alarmes de proximité pour prévenir le pilote s'il se rapproche dangereusement de la surface de l'eau.
D'après le rapport d'enquête, la désorientation spatiale est une des causes possibles de l'accident du Vol 604 Flash Airlines en 2004. L'accident aérien du Tupolev Tu-154 russe en 2016 semble aussi avoir été causé par une désorientation spatiale, le pilote ayant apparemment montré des signes de fatigue inquiétants avant le décollage de l'avion.
Notes et références
- Recherche et développement pour la défense Canada, « Mesures de prévention de la désorientation spatiale », 2002-2003
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