Chirurgie cardiaque
La chirurgie cardiaque ou chirurgie cardio-vasculaire est une spécialité chirurgicale traitant les affections du cœur et des gros vaisseaux thoraciques.
Originellement, cette spécialité nécessitait la mise en place d’une circulation extra-corporelle (CEC) : le cœur devant être arrêté pour être immobilisé durant l’intervention, la perfusion des tissus était maintenue pendant la durée de l’opération par une pompe artificielle. Cela n’est plus nécessaire actuellement pour certaines[1] interventions sur les artères coronaires. Le chirurgien de cette spécialité est appelé chirurgien cardiaque ou chirurgien cardio-vasculaire.
Techniques chirurgicales permettant d'aboutir au cœur
Le cœur étant protégé par la cage thoracique, celui-ci est en fait situé juste en dessous du sternum. Pour l'atteindre et l'opérer, le chirurgien doit donc pratiquer dans toute chirurgie cardiaque (exceptée celles où l'on utilise des robots spécialisés) une sternotomie médiane. La cage thoracique est donc ouverte, puis refermée à la fin de l'intervention.
La chirurgie cardiaque mini-invasive (sans sternotomie) permet depuis son apparition dans les années 2000 d'introduire la caméra et les instruments directement dans le thorax. Les éléments sont généralement insérés via une incision sous le sein droit. Cette nouvelle méthode qui ne nécessite plus l'ouverture du médiastin entraîne une meilleure récupération du patient et la diminution de la douleur post-opératoire[2].
Différents types d’intervention
Coronaires
- Pontage coronarien en cas de rétrécissement d’une artère coronaire. Cette intervention, même si elle conserve des indications spécifiques, est fortement concurrencée par les techniques d’angioplastie, réalisé par le médecin cardiologue.
Valve cardiaque
- Remplacement valvulaire par une prothèse, soit en matériau synthétique (valve mécanique), soit en matériau biologique (bioprothèse),
- Plastie valvulaire : le chirurgien répare alors la valve sans la changer.
Cardiopathie congénitale
Les réparations peuvent être complètes ou partielles et se font de plus en plus tôt. Il s’agit d’une « sur spécialisation » de chirurgie cardiaque.
Chirurgie de l’insuffisance cardiaque
De nombreuses interventions correctrices ont été proposées avec une efficacité diverse. Actuellement il s’agit essentiellement de :
- transplantation cardiaque (greffe du cœur),
- pose d’un cœur artificiel provisoire ou définitif.
Chirurgie de l’aorte thoracique
- remplacement de tout ou partie de l’aorte, avec éventuellement réimplantation des coronaires.
L’aorte abdominale reste traditionnellement du ressort du chirurgien vasculaire et non pas du chirurgien cardiaque.
Péricarde
Le drainage d’un épanchement péricardique menaçant peut être effectué par un chirurgien non spécialisé en chirurgie cardiaque, voire même par un cardiologue (drainage percutané), à cause du risque d'évolution rapide vers un arrêt cardiaque et la relative simplicité du geste. Le recours à un chirurgien spécialisé a cependant deux avantages : la réalisation d'un prélèvement péricardique pour faire un diagnostic plus précis de l'épanchement et la possibilité de réaliser une fenêtre entre péricarde et plèvre ou entre péricarde et péritoine permettant un drainage beaucoup plus aisé en cas de récidive.
Dans les cas de péricardite constrictive, on peut être amené à enlever la totalité du péricarde.
Chirurgie des troubles du rythme
Là aussi, la chirurgie cardiaque est grandement concurrencée par les techniques d’électrophysiologie interventionnelles, le chirurgien n’intervenant plus que dans de très rares cas.
On note également que la pose d’un stimulateur cardiaque simple ou d'un défibrillateur automatique implantable, se fait par un cardiologue et non pas par un chirurgien cardiaque, sauf exceptions.
Divers
- Exérèse des tumeurs cardiaques (voir par exemple l'article Myxome cardiaque).
Le risque opératoire
Il est, par essence, non négligeable et dépend aussi bien du type d'intervention que du terrain.
Un certain nombre de scores ont été développés pour prendre en compte plusieurs paramètres dans le calcul du risque[3]. L'un des plus anciens est le score Parsonnet, publié en 1989[4]. Celui de l'euroSCORE[5] a été largement utilisé depuis 2003, suivi par celui du Society of Thoracic Surgeons datant de 2008[6].
Notes et références
- Faisal G. Bakaeen, A. Laurie W. Shroyer, James S. Gammie et Joseph F. Sabik, « Trends in use of off-pump coronary artery bypass grafting: Results from the Society of Thoracic Surgeons Adult Cardiac Surgery Database », The Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery, vol. 148, no 3, , p. 856–853, 864.e1; discussion 863–864 (ISSN 1097-685X, PMID 25043865, DOI 10.1016/j.jtcvs.2013.12.047, lire en ligne)
- « La chirurgie cardiaque mini-invasive », sur Chirurgiens Cardiaques Associés, (consulté le 6 août 2014)
- Calculateurs de scores de risque en chirurgie cardiaque, Site de la Société Française de Cardiologie
- (en) Parsonnet V, Dean D, Bernstein AD., « A method of uniform stratification of risk for evaluating the results of surgery in acquired heart disease », Circulation, no 79, , p. I3–I12 (PMID 2720942)
- (en) Roques F, Michel P, Goldstone AR et al., « The logistic EuroSCORE », Eur Heart J., no 24, , p. 881–882 (résumé)
- (en) Shahian DM, Edwards FH., « The Society of Thoracic Surgeons 2008 cardiac surgery risk models: introduction », Ann Thorac Surg., no 88, , S1 (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
- Syndrome de Skumin
Liens externes
- Calculateurs de risques :
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