Bataillon de marins-pompiers de Marseille

Le bataillon de marins-pompiers (BMP) de Marseille (BMPM) est une unité de la Marine nationale française qui constitue le corps des pompiers municipaux de Marseille, dans le département des Bouches-du-Rhône.

« MAPOM » redirige ici. Pour l’article homophone, voir Ma pomme.

Bataillon de marins-pompiers de Marseille

Devise : « Honneur,Valeur,Patrie,Displine »

Situation
Création 1939
Type Pompier
Siège Marseille
Budget 100 millionsen 2013[N 1]
Organisation
Effectifs 2 400 militaires en 2014[1]
Commandant Vice-amiral Charles-Henri Garié
Organisations affiliées Marine nationale

Site web www.marinspompiersdemarseille.com

Il a pour rôle d'assurer les missions typiques des sapeurs-pompiers, comme n'importe quel autre service d'incendie et de secours français. Toutefois, le Bataillon, comme on l'appelle familièrement, se distingue des autres unités de pompiers par le fait qu'elle est une unité de pompiers militaires, ce qui est aussi le cas de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), des unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile, des pompiers de l'air et des marins-pompiers des bases navales et des bases de l'aviation navale.

Le BMP a été créé par décret-loi du , à la suite de l'incendie des Nouvelles Galeries à Marseille.

Histoire

Avant la naissance du bataillon

Article détaillé : Histoire des pompiers à Marseille avant 1900.

Naissance du bataillon

L'incendie des Nouvelles Galeries

Article détaillé : Incendie des Nouvelles Galeries.

Le bataillon de marins-pompiers de Marseille est créé par un décret-loi en date du 29 juillet 1939, à la suite de l'incendie des Nouvelles galeries, situées sur la Canebière, le , incendie qui a causé la mort de 73 personnes.

Les sapeurs pompiers municipaux sont rapidement dépassés par l'ampleur de l'incendie. Leur chef, le commandant Fredenucci, n'est pas présent car il a été blessé quelques jours plus tôt lors d'un autre incendie. C'est donc son adjoint, le capitaine Durbec qui dirige les secours mais il est blessé au début de l'intervention. Privés de chef, les « soldats du feu » marseillais sont désorganisés et souffrent de la vétusté de leur matériel. De plus, un employé d'une société des eaux suppose une fuite sur une canalisation à cause de la diminution de débit dans celle-ci due à l'action des nombreuses lances des pompiers et décide donc de couper l'alimentation de la conduite, privant d'eau les Soldats du feu.

Face à l'ampleur de l'incendie, le Contre-amiral Muselier, commandant la Marine nationale à Marseille  dont les locaux se situent à proximité des Nouvelles Galeries  demande des renforts à l'amiral Mottet, major général de l'arsenal de Toulon.

Édouard Daladier, président du Conseil, remarque le professionnalisme des marins pompiers toulonnais et la qualité de leur matériel, ce qui le décidera à confier la sécurité de Marseille à une unité militaire de marins pompiers. Le décret-loi du constitue l'acte de naissance du bataillon de marins-pompiers de Marseille et commence par ceci :

« Il est créé à Marseille une unité de marins-pompiers. Ce bataillon et les services qui lui sont rattachés sont commandés par un officier supérieur de la Marine… »

Les premiers marins-pompiers

Un volontaire service armé (VSA) marin-pompier.

C'est dans le courant du mois d'août 1939 qu'un groupe de 15 marins-pompiers de Toulon arrive à Marseille, en gare Saint Charles. C'est le premier élément de la nouvelle unité qui se constitue sous les ordres du capitaine de frégate Orlandini.

Le capitaine de frégate Orlandini est ainsi le premier commandant du Bataillon de marins pompiers (BMP). Il est secondé par l'officier principal des équipages Louis Godard qui commandait le détachement des 32 marins-pompiers de Toulon, qui était intervenu lors de l'incendie des Nouvelles galeries. Devant la nécessité, dans un premier temps, de trouver un local pour loger les marins-pompiers, le contre amiral Muselier, commandant la Marine nationale à Marseille, réquisitionne une usine désaffectée, rue de Lyon puisque la caserne de Strasbourg est toujours occupée par les sapeurs pompiers municipaux. Cette usine devient la « caserne de Lyon » et accueille les premiers détachements de marins-pompiers avec leur nouveau matériel et provisoirement l’état-major de l'unité.

Dès son arrivée à Marseille, le commandant se rend bien compte qu’il ne peut se substituer instantanément aux sapeurs pompiers municipaux car ses effectifs en hommes et matériels sont encore trop faibles et, surtout, l’état-major se trouve dans l’ignorance totale de la structure de la ville pour les aspects topographie, ressource en eau, risques potentiels… Il est hors de question de faire intervenir des hommes encore mal préparés, dans une ville inconnue. Dans ce contexte, il conserve, en la maintenant dans sa mission, la 3e compagnie des sapeurs-pompiers[N 2]. Les marins-pompiers prennent peu à peu la place des sapeurs pompiers, au fur à mesure de l’implantation de l’infrastructure nécessaire au nouveau bataillon.

Ainsi, le , avec la mise en service de la caserne provisoire de Lyon et de la caserne de Louvain, les marins-pompiers prennent en charge les secteurs nord et sud de la ville et en mai 1940, avec l'ouverture de la caserne Saint-Pierre, le secteur est. Le , un bombardement allemand cause la mort de 32 marseillais et en blesse aussi une soixantaine, le jour même où le « bataillon » prend possession de la caserne du boulevard de Strasbourg où il installe son état-major. Enfin, en juillet 1940, la compagnie du port cède sa place aux marins-pompiers.

La Seconde Guerre mondiale

Le bataillon de marins-pompiers est cité à l'ordre de l'Armée :

« Unité qui dès sa création en 1939 est confrontée au second conflit mondial, tout au long duquel elle mène de front ses missions de protection civile et une importante activité de résistance. Lors de la libération de Marseille, le bataillon éteint de nombreux sinistres, sauve et soigne des centaines de victimes. Prenant part à l'action militaire, il compte de nombreuses pertes dans ses rangs. »

De nombreux[Combien ?] marins-pompiers s'engagent dans la Résistance et jouent un rôle important dans la lutte contre l'occupant. Leur mission de vérifier et d'assurer la sécurité des installations techniques, industrielles et portuaires leur permet d'avoir accès à de nombreux sites normalement interdits. Aussi peuvent-ils communiquer aux Alliés des renseignements précieux. Ils effectuent aussi des sabotages pour désorganiser les troupes ennemies. Certains rejoignent l'organisation de résistance de l'Armée (ORA) et les maquis, tel celui du Pilon du roi.

Les marins-pompiers prennent une part active aux combats de la libération de Marseille et font tout pour protéger les installations portuaires et leur matériel d'intervention, dont le bateau pompe « l'Alerte », miraculeusement épargné.

Après la libération, Marseille se voit décorée de la Croix de guerre avec palme en 1950 et citée à l'ordre de l'Armée pour la « vaillance de sa résistance ».

L'après-guerre

Dès sa création, le service incendie lui est confié en totalité, associé à la commande d'un important matériel moderne, à l'établissement d'un programme de casernes et postes et l'amélioration du réseau des bouches d'incendie :

  • en 1962, le BMP se voit confier la défense incendie de l'aéroport de Marseille-Marignane[N 3] ;
  • en 1969, il prend en charge le secours à personnes ;
  • en 1972, il assure la sécurité de la partie ouest du port autonome de Marseille[N 4], Fos, Lavéra et Port de Bouc ;
  • en 1976 et 1980, lui sont confiées les missions de sécurité et prévention des hôpitaux de la Timone (1976) et Nord (1980) ;
  • en 1978, il assure les secours et sauvetage en mer pour le compte de la SNSM d'abord avec la vedette Bonne Mère puis en 2006, avec une nouvelle vedette La Bonne Mère de Marseille, basée au port de la Pointe Rouge et armée par 5 marins-pompiers ;
  • en 1990, il reçoit la concession du SMUR.

Dans les années 1984/1985, le poste Mirabeau (MRB) s'est substitué au poste de La Madrague (LMG) ; il est remplacé par celui de Saumaty en 2003.

En 1995, la 6e compagnie, celle des Chartreux (CHX) à vocation d'atelier de réparation, quitte ses locaux vétustes pour intégrer un ancien garage Renault, mitoyen du CIS[N 5] de Plombières. Le tout est devenu la base Plombières, siège des ateliers de réparation, tuyaux, appareils respiratoires, magasin général incendie, habillement, infrastructures… Le centre technique Plombières occupe une surface couverte de 6 000 m2, 110 hommes et femmes y sont affectés dont 10 de garde journellement.

Futur

Afin d'améliorer les délais d'intervention et d'arriver sur les lieux en moins de dix minutes, la construction de deux nouveaux CIS est prévue : les CIS[N 5] de Mazargues et des Trois-Lucs.

Organisation et fonctionnement

Organisation territoriale (avant 2008)

Un camion citerne « feux de forêt » (CCF), sur châssis Mercedes-Benz « Unimog ».

Au fil des décennies et du développement économique et de l'urbanisation de la ville et jusqu'en 2008, le BMP s'était structuré en cinq secteurs opérationnels intra-muros comprenant une caserne commandée par un lieutenant de vaisseau et un ou plusieurs postes, commandés par un major. Chaque secteur opérationnel constituait une compagnie :

  • 1er secteur (1re Cie) : caserne d'Endoume (END), postes de St Lazare (SLZ) et Canebière (CNB),
  • 2e secteur (2e Cie) : caserne de Louvain (LVN), postes de Pointe Rouge (PTR) et Luminy (LMY),
  • 3e secteur (3e Cie) : caserne de St Pierre (STP), postes de St Just (SJT), St Menet (SMT) et la Rose (LRS).
  • 4e secteur (4e Cie) : caserne de Plombières (PLB), postes de St Antoine (STA) et Malpassé (MLP),
  • 5e secteur (5e Cie) : caserne de La Bigue (LBG), postes de Saumaty (SMY) et Frioul (FRL).

Il arme également des casernes et postes et des détachements :

  • à l'aéroport de Marseille-Provence à Marignane (MGN) avec environ 65 personnels :
  • au sein de l'entreprise Airbus Helicopters[N 6] (ABH) avec 45 personnels ;
  • à l'intérieur du périmètre des bassins de raffinage, où l'on trouve la caserne "Second maître Gaulier" de Port de Bouc (PDB) armant le bateau-pompe le plus puissant d'Europe, "Matelot Louis Colet", les postes de Lavéra (LVR) et Fos Pétrole (PPF), ainsi que la caserne de La Fossette (LFS), le tout avec un effectif voisin de 130 personnels ;
  • à l'Hôpital Nord (NRD), jusqu'à avril 2016, ainsi qu'à celui de la Timone (TIM), jusqu'en avril 2017, dont l'effectif atteint environ 35 personnels
  • le BMP dispose aussi d'un groupement de soutien, d'un groupement de santé et d'un pôle entrainement.

L'état-major est implanté dans la caserne de Strasbourg (STB), au no 9 du boulevard éponyme. Il assure le fonctionnement de plusieurs divisions opérationnelles et administratives ainsi que les services sociaux. C'est là que se trouve le COSSIM[N 7] où sont traités les appels au « 18 et 112 » de la cité phocéenne.

Organisation territoriale (depuis 2008)

Depuis mai 2015, le BMP arme 22 CIS[N 5] et 2 détachements. Pour une optimalisation des effectifs et des moyens, en 2008, le concept de secteurs avec leurs « casernes mères » et leurs « postes satellites » a été abandonné pour s'articuler autour de deux groupements opérationnels. Le groupement nord (caserne de Plombières et son CIS) et le groupement sud (caserne de Saint Pierre et son CIS) qui sont commandés chacun par un officier supérieur, ont repris les tâches administratives des casernes. Les autres casernes (Endoume, Louvain et La Bigue), ainsi que les postes (Saint-Lazare, Canebière, Pointe Rouge, Luminy, Saint-Just, Saint-Menet, Château-Gombert, Saint-Antoine, La Rose, Malpassé, Saumaty, La Valbarelle et le Frioul ainsi que la caserne de Port de Bouc et le poste de La Fossette), sont tous devenus des CIS[N 5] et ne se consacrent plus qu'aux interventions. Les détachements de marins-pompiers se sont retirés de l’hôpital Nord en avril 2016 et l'hopital de la Timone en avril 2017

Le 14/03/2018, La Caserne de Port de Bouc (PDB) est renommée "SMG : Second Maître Gaulier" et le poste avancé de Graveleau est renommé "OPG: Officier principal des équipages Louis Godard"

Les sept sections opérationnelles spécialisées (SOS) et l'UMIMM

Hélitreuillage d'un grimpeur blessé sur une falaise du massif des Calanques.

Dans le but de répondre aux risques spécifiques, le BMP s'est progressivement pourvu depuis sa création, de sept « sections opérationnelles spécialisées[2] », les SOS, et d'une « unité médicale d'intervention en milieu maritime » (UMIMM).

  • La SOS GRIMP (« groupe d'intervention en milieux périlleux ») : fruit de difficultés rencontrées lors d'un accident d'avion survenu le dans le massif des calanques, a vu le jour en 1950. Forte d'environ 85 personnels et disposant de 4 engins, elle effectue environ 100 interventions annuelles.
  • La SOS SD (« sauvetage-déblaiement ») : créée en 1958 avec 10 marins-pompiers. Ses effectifs ont augmenté au gré des décennies pour atteindre aujourd'hui environ 135 personnels et une dizaine de chiens. Avec 7 engins, son taux de sollicitation annuel avoisine les 10 sorties, auxquels il faut rajouter environ 30 départs pour les équipes cynophiles. Elle constitue un DICA (détachement d'intervention catastrophe aéromobile) qui peut être engagé en France et à l'étranger.
  • La SOS AQUA (« sauvetage aquatique ») : créée voici un peu plus de 40 ans, qui comprend 80 personnels environ, est constituée de plongeurs et sauveteurs nautiques. Elle dispose de trois engins dont la vedette de 1re classe de la SNSM, « La Bonne Mère de Marseille », de moyens flottants à coque rigide ou semi-rigide et effectue annuellement environ 600 interventions.
  • La SOS RT (« risques technologiques ») : existe depuis 1964. Composée d'une cellule mobile d'intervention chimique (CMIC) et d'une autre d'intervention radiologique (CMIR), elle fait face aux différents risques qu'apportent toutes les matières dangereuses qu'elles soient chimiques, bactériologiques ou radioactives. Son effectif voisin de 60 personnes effectue environ 50 interventions annuelles et possède des véhicules de reconnaissance, des berces spécialisées et un engin d'intervention.
  • La SOS HELI (« héliportage ») : s'est constituée en 1964. Sa première vocation est de projeter des marins-pompiers (par groupes de onze appelés « sticks) » sur des zones inaccessibles aux moyens terrestres classiques, notamment dans le cadre de la lutte contre les feux de forêts. Elle met en œuvre l'attaque de sinistre à partir de citernes souples et matériels héliportés par des appareils légers, moyens ou lourds. Elle est aussi capable de réaliser des établissements de grandes longueurs au moyen de paniers à tuyaux élinguables sous l'hélicoptère. Forte de 90 personnels environ, elle dispose de 6 engins. Le BMPM développe actuellement l'utilisation de cette section pour les feux de navires en mer dans le cadre de l'action de l'État en mer (AEM) placée sous la responsabilité du préfet maritime Méditerranée. La compétence des marins-pompiers pour la lutte contre les feux de navire (FDN) y est associée à son savoir-faire en matière de déploiement héliporté par treuillage ou aérocordage (descente en corde lisse). Cette section d'intervention en milieu maritime peut être complétée selon le besoin par un binôme RT ou un binôme sanitaire (un médecin et un infirmier).
  • La SOS DEPOLL (« dépollution ») : constituée au lendemain de la catastrophe du pétrolier Amoco Cadiz, en mars 1978. Forte de 160 personnels, elle utilise des moyens adaptés de confinement, récupération, analyse et stockage de produits polluants.
  • La SOS IT (« interventions techniques ») : composée d'une centaine de personnels, tous issus du centre technique (les ateliers de maintenance), elle intervient sur le théâtre d'accidents de la circulation nécessitant désincarcération, apporte son soutien logistique et technique sur les interventions importantes. Elle emploie une dizaine d'engins adaptés à ses missions (véhicules ateliers, dépanneuses, porte-autos, fourgons de désincarcération, camions de ravitaillement en carburants…). Elle réalise en moyenne trois interventions quotidiennes.

L'UMIMM (« unité médicale d'intervention en milieu maritime ») : c'est le fruit d'une convention tripartite entre la Marine nationale française, le service de santé des armées et la ville de Marseille. Cette unité aérotransportable intervient en mer dans le cadre de l'action de l'État en mer (AEM) placée sous la responsabilité du préfet maritime Méditerranée. Modulable selon le besoin et le vecteur aérien disponible, elle peut mettre en œuvre au maximum 9 personnels du SMUR BMPM soit 4 médecins, 3 infirmiers et 2 marins-pompiers équipés de 12 caisses de matériels sanitaires.

Commandement

Le Bataillon de marins pompiers de Marseille est chargé sous la direction et d'après les ordres de son maire, des secours tant contre l'incendie que contre les périls ou accidents de toutes natures menaçant la sécurité de la commune et dans les ports de Marseille.

Double exception marseillaise, le BMPM est la seule unité militaire française directement aux ordres d'un maire. Il possède les mêmes prérogatives qu'un Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) pour la ville de Marseille.

Il est commandé par un officier général de la Marine : depuis le 1er juillet 2014, le vice-amiral Charles-Henri Garié en est son 26e commandant.

Le BMPM relève du ministère de la Défense pour tout ce qui concerne le commandement militaire, l'organisation, la discipline, l'avancement, les récompenses et l'administration interne. À ce titre, il est placé sous l'autorité du préfet maritime de la Méditerranée.

Comme tous les corps de sapeurs pompiers départementaux, le BMP est également placé sous les ordres du ministère de l'intérieur et de la direction générale de la sécurité civile pour tout ce qui est du domaine opérationnel hors Marseille.

En outre, il assume les mêmes fonctions, sous la direction du préfet des Bouches-du-Rhône dans l'aéroport Marseille Provence, sur la commune de Marignane. Il y détache à cet effet une partie de ses effectifs. Depuis 2008, ces fonctions sont également assurées au sein de la société Airbus Helicopters mais en tant que pompiers d'entreprise.

Budget

En 2015, le budget de fonctionnement annuel du BMP, s'élevait à 112 millions d'euros, financés aux trois-quarts environ par la ville de Marseille[1]. En effet, les organismes liés à la municipalité par conventions (grand port maritime de Marseille, chambre de commerce et d'industrie, assistance publique - Hôpitaux de Marseille…) lui reversent 24 % pour la participation du BMP à la sécurité de leurs installations et de leurs personnels ainsi qu'à leurs activités.

Le temps de travail

Le régime de travail était de 72 heures de garde consécutives pour 24 heures de repos jusqu'au début des années 1970 pour s'abaisser à 48 heures de garde pour 24 heures de repos après 1975, puis 48/36 et 36/36 par la suite.

Désormais, depuis la restructuration, le nouveau régime se base sur un découpage du temps par sixièmes, permettant une mise en adéquation des effectifs avec l'activité opérationnelle. Cette disposition améliore également le repos du personnel. En régime été, le rythme est de 24 heures de garde et 24 heures de repos, puis 24 heures de garde suivies de 24 heures d'astreinte à domicile ou de renfort en caserne, suivies de 48 heures de repos. En régime hiver, le rythme est de 24 heures de garde suivies de 24 heures de repos, puis 24 heures de garde suivies de 72 heures de repos.

On remarque la contrainte du service d'été qui s'explique par le fait que le risque feux de forêts, très présent et très consommateur de potentiel humain, vient se superposer à l'activité opérationnelle journalière déjà soutenue avec en plus les armements des détachements d'intervention préventifs (DIP) et des groupes intervention feux de forêt (GIFF).

Les jeunes marins-pompiers ont été soumis à un régime différent durant les cinq mois qui suivent leur sortie de cours. Basé sur un cycle par 6 sur une base de garde de 12 heures de 10 heures à 22 heures, il comprend 4 jours de garde de 12 heures suivies de 2 jours de repos avec exemption de travail le dimanche. Ce régime de travail pour les nouvelles recrues a pris fin en octobre 2010.

Drapeau et devises

Le , le Bataillon s'est vu remettre son drapeau par le ministre de la Défense de l'époque, M. Charles Hernu, en présence de M. Gaston Defferre, ministre de l'intérieur et maire de Marseille de l'époque. Ce drapeau, 8e de la Marine nationale, conférait au BMP ses lettres de noblesse en rappelant que depuis 1939, trente-cinq de ses marins-pompiers étaient morts pour la France, au feu ou en service commandé.

Du fait de leur appartenance à la Marine Nationale les marins pompiers de Marseille sont parfois appelés marins du feu au lieu de soldats du feu. Ils sont fidèles à deux devises accolées : « Honneur - Valeur - Patrie - Discipline », devise de la Marine nationale et « Courage et Dévouement », celle des sapeurs pompiers français. On peut même y ajouter une troisième, moins officielle, mais qui a un sens très fort et que le Bataillon utilise souvent dans sa communication : « Si des vies vous sont chères, pour nous, elles le sont toutes ».

Personnel

Avec ses 2 469 hommes et femmes [N 8] en 2015, le BMPM est l'unité de la Marine nationale dont l'effectif est le plus important. Une profonde restructuration opérationnelle et administrative a été mise en place en 2008.

Matériel

Véhicules, engins flottants et aériens

Fourgon d'incendie (FI) du BMP.

Pour accomplir ses différentes missions, le BMP dispose de 700 véhicules et engins divers ou flottants. Environ 70 véhicules de secours d'assistance aux victimes (VSAV) et ambulances de réanimation (AR), dont une dizaine à l'école des marins-pompiers de la Marine (EMPM), 65 camions citernes feux de forêt (CCF), 8 échelles pivotantes semi-automatiques (EPSA), 9 véhicules de première interventions (VPI) (remplaçant les Fourgons pompe-tonne légers) et 16 fourgons d'interventions (FI), qui remplacent les FPT (Fourgon pompe-tonne). À cela s'ajoutent les véhicules de servitude et d'appui nécessaires à la vie de l'unité et à l'accomplissement de ses différentes compétences technico-administratives, 35 moyens flottants dont 2 bateaux pompes, le Louis Colet, à port de Bouc et le Lacydon au CIS[N 5] de la Bigue.

Les marins du feu arment aussi la vedette de sauvetage de 1re classe de la SNSM, "La Bonne Mère de Marseille" basée au port de plaisance de la Pointe Rouge. (Contrairement aux autres moyens nautiques de la SNSM dont tous les équipages sont composés de sauveteurs bénévoles.)

Deux hélicoptères bombardiers d'eau (HBE) sont loués pendant la campagne feux de forêts, de la mi-juin à la fin septembre et stationnés aux CIS[N 5] La Bigue et Pointe Rouge.Ces véhicules sont affectés aux CIS de Plombières et de Chateau-Gombert.

Le BMP possède également deux véhicules mousse grande puissance (VMOPG) pourvus d'une réserve d'eau de 12000 litres et une de liquide émulseur de 3000 litres Ces véhicules sont affectés aux CIS de Plombières et de Château-Gombert.

En 2001, le BMP s'est doté de deux engins « rail/route » dont le Véhicule d'extinction et de sauvetage (VES) et le Véhicule sanitaire de transport de personnel (VSTP) destinés aux opérations de secours dans le tunnel TGV de Marseille, long de km. Il arme également un véhicule laboratoire de spectrométrie de masse (le tout premier de France à l'époque en 1997) permettant l'analyse de fumées ou produits toxiques.

Tenues

Tenues d'intervention : Après la combinaison en coton remplacée par un treillis, les traditionnelles bottes et vestes de cuir, en 2003, le BMP s'oriente vers l'acquisition des tenues textiles bleu marine. Assez rapidement, il est constaté que la couleur de cette tenue ne correspond pas vraiment aux besoins de l'unité. Les conditions climatiques estivales, les feux de forêts et de navires incitent le bataillon à s'orienter sur l'achat d'une tenue de couleur rouge coquelicot, (donc beaucoup plus visible que le bleu) munie d'un silhouettage bicolore. Le casque F1 de couleurs différentes selon les fonctions du personnel, a remplacé le casque Adrian à partir de 1985.

Tenues de travail et de sortie : Elles sont identiques à celles portées par les personnels de la marine nationale. Toutefois, les militaires du rang engagés marins pompiers portent la même tenue de sortie que les officiers et officiers mariniers, avec casquette et veston. Seul les VSA (volontaires service armée) masculins portent la tenue traditionnelle du matelot avec bonnet à pompon rouge, vareuse et col bleu.

Le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR)

Article détaillé : SMUR en France.

Le SMUR de Marseille qui constitue la 11e Cie, a été concédé au BMP en 1969. Dans les années 1975/1980, il possédait trois voitures radio médicalisés (VRM), armées chacune par un médecin et un conducteur. Il s'est progressivement étoffé et comprend en 2008 une quarantaine de médecins et une trentaine d'infirmiers. Il dispose désormais de 10 ambulances de réanimation (AR), armées par un conducteur, un infirmier et un médecin ; 4 véhicules médicaux de soutien (VMS), 70 véhicules de secours à victimes (VSAV), dont une dizaine affectée à l'école des marins-pompiers de la Marine (EMPM), pour la formation.

Du côté des secours spécialisés, il s'est récemment équipé de 4 postes médicaux avancés pour 30 personnes (PMA 30), de 2 unités médicales mobiles de décontamination (UMMD) pouvant traiter 100 à 150 personnes en 3 heures et d'une berce « Evatox » contenant 580 cagoules de fuite.

Formation

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L'école des marins-pompiers de la Marine (EMPM)

Le BMPM possède une compagnie uniquement dédiée à l'instruction et à la formation : la 8e compagnie.

Depuis 1997, l'école des marins-pompiers relève de la Marine nationale. Elle assure depuis, non seulement la formation des marins-pompiers de Marseille, mais aussi celle de tous le personnel des marins pompiers destinés à servir au sein des bases navales ou de l'aéronautique navale, soit annuellement environ 800 élèves, dont environ 250 pour les besoins du bataillon. Outre les nouvelles recrues, elle a également la charge du perfectionnement des connaissances et de la formation continue des marins-pompiers qui se destinent à des fonctions ou grades supérieurs.

Implantée sur deux sites, « La Parette » et « La Rose », elle fonctionne avec quotidiennement près de 200 élèves, encadrés par une cinquantaine de formateurs et environ 25 personnels dits « de soutien ». La formation technique est réalisée avec une dizaine d'engins d'incendie affectée à l'école, qui dispose en outre de plusieurs bus, véhicules légers et engins divers.

Les jeunes marins-pompiers intègrent une équipe de garde dès la sortie de leur cours.

Le centre d'entraînement aux techniques « incendie et de survie »

Le BMP dispose aussi depuis fin 2004 d'un site de formation unique en Europe : le CETIS (centre d'entraînement aux techniques « incendie et de survie ») qui dispose d'agréments sécurité civile pour la formation feux de navire (FDN) de niveaux 1, 2 et 3. Il comprend deux types d'activités particulières :

  • l'incendie, avec trois aires de feu en milieux clos, et sur plusieurs niveaux, qui simulent feux de navire, industriels et urbains ;
  • la simulation et la survie en mer aménagés de manière à coller au plus près de la réalité (immersion et retournement d'habitacle d'hélicoptère ou d'avion).

Le CETIS accueille par conventions financières, de nombreux partenaires venant se former à ces techniques (Michelin, Sanofi, Cogéma, Total, CEA Cadarache ainsi que plusieurs SDIS).

Relations internationales

Le BMP reçoit régulièrement des délégations étrangères venues parfaire leur formation et acquérir des techniques spécifiques. Il assure également des missions de formation dans bon nombre de domaines, de conseils et d'audits au bénéfices de diverses entités nationales ou internationales, dans le cadre du ministère de l'intérieur ou des affaires étrangères, sous la bannière de la sécurité civile ou de celle de la Marine nationale.

C'est ainsi qu'en 2008 une dizaine de missions a été conduite à travers le monde. En Jordanie pour une formation sauvetage/déblaiement, aux Seychelles pour une formation feux de navires, ainsi qu'une trentaine de formations en Italie, au Chili, en Algérie, au Maroc, à Cuba, au Cameroun, en Égypte, en Suisse.

Engagement hors de France

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Le BMP a déjà été appelé à de nombreuses reprises lors de missions en France et à l'étranger (Italie, Mexique, Algérie, Arménie, Haïti…). Ses compétences couvrent le prompt secours aux personnes, la lutte contre les incendies urbains et les feux de forêts, les incendies industriels et les feux de navires, la lutte contre les pollutions, les risques chimiques et radiologiques.

L'amicale des anciens marins-pompiers de Marseille

Créée en mars 1965 et d'abord réservée aux « anciens » de l'unité, elle s'est rapidement ouverte aux marins-pompiers d'active, dès janvier 1966.

Depuis sa création, plus de 3 200 personnes y ont adhéré. Elle compte aujourd'hui près de 900 membres cotisants, anciens du Bataillon ou marins-pompiers en activité, ainsi que quelques sympathisants.

Elle contribue au devoir de mémoire et perpétue le souvenir des « anciens » en participant aux cérémonies militaires et patriotiques et en programmant tous les ans la « journée des retrouvailles ». Cette fraternité organise des repas de cohésion, des randonnées pédestres, des excursions et des voyages, mais aussi des visites du « bataillon » au profit d'associations extérieures.

En plus de ses nombreuses activités de loisirs, l'amicale des marins-pompiers de Marseille joue également un rôle social. Elle est à l'origine de la prise en compte de la "prime de feu" dans le calcul des retraites, tant pour les marins-pompiers en activité que pour ses « anciens » ayant au moins accompli 15 ans de service.

Statistiques

En 2009, le BMP a effectué 118 000 interventions et en 2010, 108 000. En 2015, il en a effectué 122 089 soit en moyenne 334 par jour, c'est-à-dire une toutes les 5 minutes, soit, plus des 2/3 concernant le « secours à victimes », soit 133 pour 1000 habitants, contre 64 sur le restant du territoire Français.

Les statistiques de 2014 s'établissaient à [1] : 114 000 interventions, soit une moyenne de 310 par jour, un délai d’intervention moyen de 10 minutes et 83 % de l'activité a concerné le secours à victimes.

Cadets de la Défense

Le bataillon accueille par ailleurs une section de cadets de la Défense.

Notes et références

Notes

  1. 76 millions d'€ sont financés par la municipalité de Marseille, 24 millions d'€ le sont par les organismes avec lesquels la municipalité de Marseille a lié le BMPM par conventions.
  2. La compagnie du port.
  3. Aujourd’hui connu sous le nom de Marseille-Provence.
  4. Aujourd'hui devenu le Grand port maritime de Marseille (GPMM).
  5. Un CIS est un « centre d'incendie et de secours ».
  6. L'entreprise Airbus Helicopters dispose de moyens  matériels et personnel  équivalents à ceux d'un CIS mais, sous l’aspect réglementaire, ses moyens ne représentent qu'un centre de secours de pompiers d'entreprise : en effet, le SDIS13 est le seul CIS territorialement compétent pour le site « Airbus Helicopters ».
  7. « Centre opérationnel des services de secours et d'incendie » de la ville de Marseille de 3e génération, inauguré le 26 mai 2014.
  8. 100 officiers de marine et médecins militaires et contractuels, 1 900 marins-pompiers de Marseille, 300 marins de la flotte dont les compétences variées permettent à l'unité de fonctionner tant dans les domaines administratif que logistique et opérationnels  manœuvriers, mécaniciens et électriciens navals, secrétaires, fourriers, commis aux vivres, photographes, etc.  et 100 agents civils de la ville de Marseille.

Références

Voir aussi

La revue Marins du Feu

Le service communication du BMPM édite une revue trimestrielle Marins du Feu dont le nom témoigne de son appartenance à la Marine nationale. En plus de la vie de l'unité, tant humaine qu'opérationnelle, Marins du feu publie des dossiers techniques.

Articles connexes

  • Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
  • Pompier en France
  • Histoire des pompiers à Marseille avant 1900

Liens externes

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