Artère radiale
Les artères radiales sont des artères systémiques amenant du sang oxygéné vers la main.
Le pouls radial
La pulsation de ces artères est ressentie sous forme de pouls radial, à la face externe du poignet lorsque la paume de la main est dirigée vers l'avant. C'est l'endroit de prédilection pour apprécier le rythme cardiaque.
Anatomie
On compte une artère radiale droite dans le bras droit et une radiale gauche dans le bras gauche.
Les artères radiales sont issues des artères brachiales (Brachial) juste sous l'interligne articulaire du coude. Cette artère se dirige vers le bas et chemine dans la gouttière du pouls, entre le tendon du muscle brachio-radial et celui du fléchisseur radial du carpe où elle est accompagnée par la branche sensitive du nerf radial. Elle donne naissance à l'arcade palmaire profonde. Ses collatérales sont l'artère transverse antérieure du carpe, l'artère radiopalmaire.
Exploration
- Elle est facilement accessible à la palpation.
- Son flux et ses parois peuvent être visualisées par une échographie-doppler vasculaire.
- Si besoin, on peut utiliser une artériographie.
Utilisation en médecine
C'est une artère relativement superficielle et facilement perceptible. Elle peut de plus être facilement comprimée contre le plan osseux. C'est donc une voie d'abord artérielle de prédilection.
Elle peut être utilisée :
- pour le prélèvement de sang artériel, pour la mesure des gaz du sang ;
- comme abord pour mesurer une pression artérielle (dite '"sanglante") en y montant un petit cathéter relié à une tête de pression ;
- comme abord possible pour monter une sonde artérielle jusqu'au cœur pour un examen coronarographique, accompagnée ou non d'une angioplastie. Elle est utilisée depuis la fin des années 1990[1]. Il faut s'assurer de la fonctionnalité de l'arcade palmaire profonde afin de minimiser les conséquences d'une occlusion accidentelle de l'artère (test d'Allen qui est anormal dans moins de 6 % de la population[2], contre-indiquant théoriquement la voie radiale même si cela est controversé[3]). L'utilisation de cette technique permet un lever quasi-immédiat, contrairement à la voie fémorale classique, un moindre risque hémorragique[4], et, éventuellement, une sortie rapide du patient[5]. Elle a cependant comme inconvénients par rapport à la voie fémorale classique une irradiation plus importante[6] et l'impossibilité de réaliser certains gestes comme la mise en place d'un ballon de contre-pulsion intra-aortique. L'utilisation de cette voie diffère suivant les pays : en 2008, elle concerne plus de la moitié des procédures en France, moins de quart en Allemagne et seulement quelques pour cent aux États-Unis[7]. Elle impose cependant une irradiation légèrement plus forte que pour une voie fémorale sans que cela ait une conséquence démontrée[8].
- comme greffon artériel de seconde intention lors d'un pontage aorto-coronarien : aux États-Unis, il s'agit de la deuxième artère utilisée dans ce cadre, bien avant l'artère thoracique interne droite[9]. La supériorité de cette technique sur l'emploi d'une veine saphène est controversée[10],[11]. Les résultats semblent cependant moins bon qu'une utilisation de l'artère mammaire interne droite[12].
Notes et références
- Campeau L, Percutaneous radial artery approach for coronary angiography, Cathet Cardiovasc Diagn, 1989;16:3–7
- Barbeau GR, Arsenault F, Dugas L et als. Evaluation of the ulnar palmar arterial arches with pulse oximetry and plethysmography: comparison with the Allen's test in 1010 patients, Am Heart J, 2004;147:489–493
- Valgimigli M, Campo G, Penzo P et al. Transradial coronary catheterization and intervention across the whole spectrum of Allen test results, J Am Coll Cardiol, 2014;63:1833–1841
- Jolly SS, Amlani S, Hamon M et al. Radial versus femoral access for coronary angiography or intervention and the impact on major bleeding and ischemic events: a systematic review and meta-analysis of randomized trials, Am Heart J, 2009;157:132–40
- Ziakas A, Klinke BP, Mildenberger CR et als. Safety of same-day-discharge radial percutaneous coronary intervention: a retrospective study, Am Heart J, 2003;146:699–704
- Mercuri M, Mehta S, Xie C et al. Radial artery access as a predictor of increased radiation exposure during a diagnostic cardiac catheterization procedure, JACC Cardiovasc Interv, 2011;4:347–52
- Caputo RP, Tremmel JA, Rao S et al. Transradial arterial access for coronary and peripheral procedures: executive summary by the Transradial Committee of the SCAI, Catheter Cardiovasc Interv, 2011;78:823-839
- Plourde G, Pancholy SB, Nolan J, Radiation exposure in relation to the arterial access site used for diagnostic coronary angiography and percutaneous coronary intervention: a systematic review and meta-analysis, Lancet 2015;386:2192–2203
- Slaughter MS, Arterial conduits for surgical revascularization: The answer us …, Circulation, 2011;124:1313-1314
- Benedetto U, Angeloni E, Refice S, Sinatra R, Radial artery versus saphenous vein graft patency: meta-analysis of randomized controlled trials, J Thorac Cardiovasc Surg, 2010;139:229–231
- Athanasiou T, Saso S, Rao C et al. Radial artery versus saphenous vein conduits for coronary artery bypass surgery: forty years of competition: which conduit offers better patency? A systematic review and meta-analysis, Eur J Cardiothorac Surg, 2011;40:208–220
- Ruttmann E, Fischler N, Sakic A et al. Second internal thoracic artery versus radial artery in coronary artery bypass grafting: a long-term propensity score-matched follow-up study, Circulation, 2011;124:1321–1329
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