Anosmie
L'anosmie est un trouble de l'odorat qui se traduit par une perte totale de l'odorat[1].
Ce handicap est fréquemment causé par l'altération du nerf olfactif situé sous le lobe olfactif qui se trouve au-dessus de la racine du nez mais peut aussi survenir en cas d'atteinte. C'est une lésion fréquente dans les traumatismes crâniens où le choc est antérieur : les filets du nerf olfactif qui traversent la lame criblée de l'ethmoïde, sont déchirés à ce niveau. L'anosmie est habituellement totale mais peut être unilatérale.
L'anosmie peut être congénitale c'est-à-dire acquise dès la naissance.
Le nombre de personnes touché par l'anosmie reste imparfait. Une étude réalisée au Royaume-Uni en 2014 indique que 5 % de la population générale souffrirait d'anosmie[2]. Aucune étude n'a été réalisée en France.
Elle peut également être associée à une perturbation du sens du goût voire d'une perte totale de ce sens appelé agueusie.
Les conséquences sont lourdes et multiples.
Diagnostic
L'anosmie peut être diagnostiquée par les médecins à l'aide de tests à base d'acétylcystéine. Le médecin commence par un examen détaillé de l'historique du patient. Il demande d'énumérer toute blessure pouvant être liée à l’anosmie, telles que les infections du système respiratoire supérieur ou un traumatisme crânien. L'évaluation psychophysique de l'ordre et l'identification du goût peut être utilisée pour identifier une anosmie. Un examen du système nerveux est réalisé pour voir si les nerfs crâniens sont endommagés[3].
Le diagnostic, ainsi que le degré de déficience, peuvent aujourd'hui être testés beaucoup plus efficacement qu'auparavant grâce à des kits de test de l’odorat désormais disponibles, ainsi qu'à des tests de dépistage qui utilisent des composés dont dispose la plupart des cliniques[4]. Il arrive de temps à autre que l'odorat d'un patient soit affecté à la suite d'un accident. Des odeurs particulières, présentes auparavant ne sont alors plus détectées. Après un traumatisme crânien, certains patients peuvent subir une anosmie unilatérale. Le sens de l'odorat doit être testé pour chacune des narines[5][réf. à confirmer].
De nombreux cas d'anosmie congénitale restent non déclarés et non diagnostiqués. Si le trouble est présent dès la naissance, l'individu peut ne pas comprendre, ou partiellement seulement, son sens de l'odorat, et n'être par conséquent pas conscient de sa déficience[6][réf. insuffisante]
Les causes
- Un défaut de perméabilité des fosses nasales
- syndrome de Kallmann - de Morsier : hypogonadisme hypogonadotrope.
- Sinusite.
- Rhume.
- Polype des fosses nasales.
- Polypose naso-sinusienne.
- Rhinite.
- Excès de tabac (effets du cadmium ?), arrêt du tabac.
- Utilisation de certains médicaments comme les psychotropes.
- Intoxication au cadmium.
- Inhalation de cocaïne
- Altération ou destruction des organes sensoriels
- Anomalie anatomique (anosmie de naissance).
- Écrasement, sectionnement d'un nerf (accidents, opérations).
- Lésion tumorale locale.
- Certaines formes d’épilepsie.
- Atteinte neurologique des centres nerveux de l’olfaction situés dans le cerveau.
- Grossesse, prise de la pilule.
- Avec quelle fréquence rencontre-t-on ces différentes causes dans les troubles de l'odorat et du goût ?
- 26 % rhinite aiguë
- 22 % pas de cause décelable
- 18 % traumatisme crânien
- 15 % rhinosinusite
- 4 % congénitale
- 2 % chimique
- 0,8 % infection buccale
- 0,5 % autres infections
- 0,5 % psychiatrique
- 0,4 % grossesse
- 0,7 % neurochirurgie
- 0,5 % radiothérapie
(résultats d'un taste and smell center américain)
Conséquences
Domestiques
- Incapacité à sentir les fuites de gaz
- Possibilité de contact avec des produits chimiques
- Impossibilité de savoir si la nourriture est avariée
Liées à l'hygiène
- Incapacité à identifier ses odeurs corporelles
- Incapacité identifier les odeurs des autres
- Incapacité à identifier le linge sale
- Incapacité à identifier les odeurs de saleté
Psychologiques
- Taux élevé d'anxiété
- Taux élevé de dépression
- Baisse de la libido
Sociales
- Retrait voire isolement social
- Difficulté d'avoir des relations intimes
- Évitement lors des repas
Professionnelles
L'anosmie est susceptible de restreindre l'accès des personnes qui en souffrent à certaines professions exigeant des capacités olfactives.
Dans l'accès aux emplois publics, l'anosmie peut parfois être constitutive d'inaptitude physique au sens des textes législatifs ou réglementaires. Ainsi, dans un arrêt du 5 juin 1998, la cour administrative d'appel de Lyon a jugé que l'Administration était fondée à refuser la candidature d'une personne anosmique aux fonctions d'inspecteur de police, « eu égard à la nature des missions et des situations auxquelles tout inspecteur de police doit pouvoir faire face dans l'exercice de la plupart des fonctions qu'il est normalement appelé à occuper »[7].
Liées aux comportements alimentaires
- Diminution de l'envie de cuisiner
- Diminution de l'envie de manger et des plaisirs liés aux repas
- Diminution vs augmentation de la quantité de nourriture mangée
- Les questions que se posent les anosmiques
- Comment répondre à la question « est-ce que je sens mauvais ? »
- Comment s'acheter un parfum ?
- Comment le dire aux autres ?
- Qu'est-ce qu'une odeur ? une bonne odeur ? une mauvaise odeur ?
- Quelle odeur a mon bébé ? Dois-je le changer ?
Solutions
- Traitements et thérapies pour l'anosmie
La cortisone donne peu de résultats mais passablement d'effets secondaires.
- Pour mieux vivre avec
- Accepter son handicap.
- Partager ses problèmes avec les autres, anosmiques ou non.
Considération
L'olfaction est considéré comme un sens sans grande importance en comparaison avec la vue et l'audition.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Anosmia » (voir la liste des auteurs).
- Andreas Keller et Dolores Malaspina, « Hidden consequences of olfactory dysfunction: a patient report series », BMC Ear, Nose and Throat Disorders, vol. 13, , p. 8 (ISSN 1472-6815, PMID 23875929, PMCID PMC3733708, DOI 10.1186/1472-6815-13-8, lire en ligne)
- (en) C. M. Philpott et D. Boak, « The Impact of Olfactory Disorders in the United Kingdom », Chemical Senses, vol. 39, no 8, , p. 711–718 (ISSN 0379-864X, DOI 10.1093/chemse/bju043, lire en ligne)
- (en) « Anosmia / Loss Of Smell »
- (en) Eric H. Holbrook et Donald A. Leopold, « Anosmia: Diagnosis and management », Current Opinion in Otolaryngology & Head and Neck Surgery, vol. 11, , p. 54–60 (DOI 10.1097/00020840-200302000-00012)
- (en) Harvey, Peter. « Anosmia » Practical Neurology, 206, p. 65.
- (en) Vowels, R.H., Bleach, N. R., Rowe-Jones, J. M. (1997). « Congenital anosmia ». 41:207-14.
- Cour administrative d'appel de Lyon, 3e chambre, du 5 juin 1998, 95LY22061, mentionné aux tables du recueil Lebon (lire en ligne)
Voir aussi
- Portail du handicap
- Portail de la médecine
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