Épidémie de choléra en Haïti

Depuis le séisme de 2010 à Haïti, une épidémie de choléra provoquée par des casques bleus népalais sévit dans le pays alors qu'aucun cas n'y avait été détecté depuis plus d'un siècle[1]. En août 2016, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l'épidémie a causé 10 000 morts pour plus de 800 000 cas majoritairement recensés en Haïti et en République dominicaine, mais aussi à Cuba et au Mexique[2].

Épidémie de choléra à Haïti
Type Épidémie de choléra (souche 01)
Localisation  Haïti
 République dominicaine
 Cuba
 Mexique
Coordonnées 19° 06′ nord, 72° 20′ ouest
Date Depuis octobre 2010
Bilan
Morts 10 000 (août 2016)

Origine de l'épidémie

Le 22 octobre 2010, soit neuf mois après le séisme, le président haïtien René Préval annonce que la grave épidémie de diarrhée qui sévit dans la région de l'Artibonite est causée par le choléra[3]. Aucun cas n'avait été diagnostiqué dans le pays depuis plus d'un siècle[1].

Selon le monde scientifique, notamment les centres américains de contrôle et de prévention des maladies, des casques bleus népalais, porteurs sains de la maladie, seraient à l'origine de l'importation du choléra sur l'île[4],[5],[6]. Ces derniers auraient involontairement via leurs eaux usées et matières fécales souillé l'affluent de l’Artibonite, rivière près de laquelle était installé le campement de la Minustah où était stationné le contingent népalais. « Entre 2010 et 2012, il y a eu plus de cas en Haïti que dans l’Afrique tout entière », souligne l’épidémiologiste Renaud Piarroux.

Malgré ces études, l'Organisation des Nations unies a pendant longtemps nié être impliquée dans la propagation de cette épidémie[4],[7]. Elle reconnait partiellement sa responsabilité par une déclaration de Farhan Haq, porte-parole adjoint de l’ONU, le jeudi 18 août 2016: « Au cours de l’année écoulée, l’ONU a acquis la conviction qu’il est nécessaire de faire beaucoup plus en ce qui concerne sa propre implication dans le foyer initial et les souffrances des personnes touchées par le choléra. »[8] Jeudi 1er décembre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devant l'assemblée générale de l'ONU prononce un discours où il reconnait officiellement le rôle qu'ont joué les Nations unies dans l'épidémie de choléra qui ravage le pays :« Nous n'avons tout simplement pas fait assez concernant l'épidémie de choléra et sa propagation. [...] Nous sommes profondément désolés pour notre rôle. » Pour la première fois, il présente les excuses de l'organisation: « Au nom des Nations unies, je vais vous le dire très clairement : nous nous excusons auprès du peuple haïtien. »[9]

Développement de l'épidémie

L'épidémie s'est déclarée au nord de la capitale Port-au-Prince sur les rives de la rivière Meye, à proximité de Mirebalais[10]. Après trois semaines d'épidémie, la situation, déjà très préoccupante, se complique à cause du passage de l'ouragan Tomas[11].

En novembre 2010, des incidents éclatent entre une partie de la population et les casques bleus. Les manifestants accusent ces derniers de mal gérer l'épidémie et de la répandre dans le pays[12].

En août 2016 l'épidémie a causé 10 000 décès[13] pour plus de 800 000 cas majoritairement recensés en Haïti et en République dominicaine, mais aussi à Cuba et au Mexique[2]. En octobre 2016, les dégâts occasionnés par le passage de l'ouragan Matthew entraînent une recrudescence du nombre de cas constatés, notamment à Jérémie[14].

Article connexe

  • Liste de catastrophes naturelles à Haïti

Notes et références

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