Échelle d'évaluation de la douleur
Les échelles d'évaluation de la douleur sont des outils pour aider à identifier et à quantifier la douleur d'autrui, principalement utilisées en médecine.
L'auto-évaluation est une méthode centrale ; ainsi, la personne est aménée à situer sa propre douleur sur une échelle.
Quand l'auto-évaluation n'est pas possible ou lorsqu'elle est insuffisante, il existe d'autres échelles spécifiques en fonction des classes d'âges et des capacités à l'exprimer verbalement. On distingue alors les enfants, les adultes, les personnes âgées ainsi que les personnes déficitaires moteurs et/ou intellectuels.
Objectifs
Dans le milieu médical, l'évaluation de la douleur permet une bonne prise en charge du patient, et est notamment nécessaire pour proposer une thérapeutique adaptée à l'intensité de la douleur[1].
Méthodes d'auto-évaluation
L'auto-évaluation n'est pas qu'une évaluation de la douleur, c'est également une manière de communiquer avec l'équipe médicale. Dans le cas de douleurs chroniques notamment, la cotation de la douleur n'indique pas uniquement la douleur ressentie, mais globalement l'altération de la qualité de vie et la détresse émotionnelle[2].
Échelle numérique (EN)
Le système le plus simple et le plus couramment utilisé est l'échelle numérique (EN) qui consiste à demander au patient de noter sa douleur de 0 à 10, 0 étant l'absence de douleur et 10 la douleur maximale imaginable[3],[4].
Échelle visuelle analogique (EVA)
L'échelle visuelle analogique ou EVA consiste à présenter une réglette graduée et à demander au patient de positionner un curseur, la position à gauche étant l'absence de douleur et la position à droite une douleur insupportable. Côté praticien, la réglette est graduée de 0 à 10 cm cependant, on donne la valeur désigné en mm ainsi, 10 mm désigne une légère accommodation et 100 mm une douleur insupportable[5]. Une estimation supérieure à 50 mm est en général considérée comme étant une douleur importante devant être prise en compte spécifiquement (c'est-à-dire qu'il faut prendre en compte également la douleur et pas seulement le traumatisme et la maladie)[6].
Échelle verbale simple (EVS)
L'« échelle verbale simple » (EVS) est utilisée : une série d'adjectifs est proposée au patient pour qualifier la douleur (absente > faible > modérée > intense > extrêmement intense)[7], qui est ensuite convertie en une valeur numérique (de 0 pour absente à 4 pour la douleur maximale).
Échelle verbale relative (EVR)
Dans certains cas, l'« échelle verbale relative » (EVR) est utilisé. Le principe est similaire à l'EVS, mais les différents types de douleur et leurs répercussions sont distingués et quantifiés comme notamment : fourmillements, décharges électriques, élancement, coup de poignard, douleur énervante et épuisante[réf. nécessaire].
Évaluation de la douleur chez l’enfant
Dans le cas des enfants, les échelles présentées précédemment ne peuvent pas toujours être utilisées. C'est pour cela que des outils spécifiques ont été développés. De plus, lorsque l'enfant ne peut pas auto-évaluer sa douleur, il convient d'utiliser les méthodes d'hétéro-évaluation de la douleur.
Méthodes d'auto-évaluation
- OPS : échelle d’évaluation de la douleur adaptée aux enfants de moins de 5 ans.
- EVENDOL : échelle d’évaluation de la douleur chez le jeune enfant (< 6 ans)
- Échelle des visages.
- [PDF] Dessin du bonhomme : pour permettre à l’enfant de situer sa douleur.
Méthodes d'hétéro-évaluation
Chez les plus jeunes enfants ainsi que chez les nouveaux-nés, il est nécessaire de recourir à des hétéro-évaluations. Des outils ont été mis en place pour observer et tenter de mesurer la douleur.
- DAN : échelle d’évaluation de la douleur aiguë du nouveau-né.
- EDIN ou EDINN : L'échelle de douleur et d'inconfort du nouveau-né et du nourrisson.
Évaluation de la douleur chez l’adulte
- QDSA : questionnaire multidimensionnel d’évaluation de la douleur de l’adulte
- ALGOPLUS : échelle d’évaluation de la douleur si troubles de la communication verbale
- Échelle BPS (Behavioral Pain Scale) : échelle comportementale de la douleur
Évaluation de la douleur chez la personne âgée
- Échelle Doloplus[8] (est fréquemment utilisée),
- DOLOPLUS 2 : échelle d’évaluation comportementale de la douleur chez la personne âgée
- L'échelle comportementale de la douleur chez la personne âgée (ECPA)[9].
- Échelle GARONNE : grille d’évaluation de la douleur du sujet âgé non communiquant
- ALGOPLUS : échelle d’évaluation de la douleur si troubles de la communication verbale
Évaluation de la douleur chez les patients polyhandicapés
Des échelles ont été mises au point pour évaluer la douleur chez des patients polyhandicapés, notamment l'échelle San Salvadour[10].
Notes et références
- C. WEINZOEPFLEN, N. VERMION, « Évaluation de la Douleur : de la théorie à la pratique » [PDF], sur irr-nancy.fr, (consulté le 17 septembre 2017)
- (en) A. F. Allaz et al., chap. PF0017 « Pain Intensity Relentlessly At Its Worst : Pain As A Message? », dans 16th World Congres on Pain, Yokohama, International Association for the Study of Pain (IASP), (présentation en ligne), cité dans Françoise Laroche, « Evaluation de l'intensité de la douleur : quel est le message vraiment transmis par les patients ? », sur Algoscope.net, (consulté le 21 novembre 2016)
- « Evaluation de la douleur : Echelle Numérique (EN) », sur espacesoignant.com (consulté le 17 septembre 2017)
- « Mesure quantitative de l'intensité et de la sévérité de la douleur » [PDF], sur cnrd.fr, (consulté le 17 septembre 2017)
- « Comment évaluer la douleur chez l’adulte ? », sur francedouleurs.fr (consulté le 18 septembre 2017)
- [PDF] Echelles d’auto-évaluations de la douleur
- Dr Marie-José MOQUET, « évaluation et suivi de la douleur chronique chez l'adulte en médecine ambulatoire », ANAES, (consulté le 18 janvier 2012), p. 76
- Échelle Doloplus
- L'échelle comportementale de la douleur chez la personne âgée (ECPA)
- [PDF] SAN SALVADOUR : échelle d’évaluation de la douleur du patient polyhandicapé
Liens externes
- Liens aux diverses échelles dévaluation de la douleur :
- Recensement des échelles (non exhaustif - 2010) :
- Portail de la médecine