Zoltán Kodály
Zoltán Kodály (en hongrois : Kodály Zoltán, qui se prononce [ˈkodaːj ˈzoltaːn]), né le à Kecskemét (Autriche-Hongrie) et mort le à Budapest (Hongrie), est un compositeur, ethnomusicologue et pédagogue en musique. Il a notamment donné son nom à une méthode d'enseignement de la musique, codifiée par des disciples de sa pensée pédagogique nommée plus tard la méthode Kodály.
Dans le nom hongrois Kodály Zoltán, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français Zoltán Kodály, où le prénom précède le nom.
Naissance |
Kecskemét, en Autriche-Hongrie |
---|---|
Décès |
(à 84 ans) Budapest, en Hongrie |
Activité principale | Compositeur et pédagogue |
Activités annexes | Ethnomusicologue |
Lieux d'activité | Budapest |
Années d'activité | 1897-1963 |
Collaborations | Béla Bartók |
Formation | Académie de musique Franz-Liszt et Université de Budapest |
Maîtres | Hans von Koessler, Charles-Marie Widor |
Enseignement | Académie de musique Franz-Liszt |
Élèves | Ferenc Fricsay, György Kósa, Tibor Varga, Lili Kraus, Tamás Vásáry, Erzsébet Szőnyi |
Œuvres principales
- Háry János
- Variations sur l'air du Paon
- Danses de Galánta
- Psalmus Hungaricus
- Sonate pour violoncelle seul
Biographie
Zoltán Kodály a passé la majeure partie de son enfance à Galánta et Nagyszombat (maintenant Trnava, Slovaquie). Il est issu d'une famille de musiciens : son père jouait du violon et aimait organiser des rencontres avec des amis afin de faire de la musique de chambre ; sa mère jouait un peu de piano. Kodály reçoit une formation générale tout en prenant des leçons de piano, d'alto et de violoncelle. Il prendra des leçons d'orgue avec Charles-Marie Widor lors de son séjour à Paris en 1906.
À l'âge de 16 ans, il compose une messe. Il entre alors à l'Université de Budapest, tout en étudiant la composition à l'Académie de musique de Budapest avec Hans von Koessler. Il y rencontre Béla Bartók, qui restera son plus fidèle ami jusqu'à sa mort en 1945. Avec Bartók, il va recueillir (sur des rouleaux de cire), mettre en forme et publier une quantité considérable de chants traditionnels nationaux. Sa thèse de doctorat en ethnomusicologie achevée en 1906 (Structure strophique dans le chant traditionnel hongrois) montre bien l'intérêt de plus en plus grand qu'il porte à la musique traditionnelle. Bien que profondément ancré dans ses racines musicales hongroises, Kodály est également un précurseur formel notamment avec l'écriture de la Sonate pour violoncelle seul en 1915 qui explore un nouveau champ technique dans l'utilisation de cet instrument. Cette œuvre reste une des plus connues du compositeur. En 1919, Kodály est nommé directeur assistant de l'Académie de musique de Budapest. Certains de ses élèves, dont le compositeur hongrois György Ránki, étudieront avec lui l'ethnomusicologie.
La collaboration riche entre les deux compositeurs hongrois nourrira de nombreuses critiques à l'égard de Kodály qui sera entre autres suspecté de plagiat des travaux de Bartók. Ce dernier le niera vigoureusement et défendra Kodály, comme en 1921 en écrivant :
- « Depuis quelque temps certains cercles musicaux n'ont d'autre but que de me monter contre Zoltán Kodály. Ils voudraient faire croire que l'amitié qui nous unit est utilisée par Kodály pour son propre compte. C'est un mensonge des plus stupides. Kodály est un des compositeurs majeurs de notre temps. Son art, comme le mien, possède des racines doubles : il a jailli du sol paysan hongrois et de la musique française moderne [Debussy]. Mais quoique notre art ait puisé sa source dans ce sol commun, nos œuvres ont été entièrement différentes dès le premier jour… Il est possible que la musique de Kodály soit moins agressive [que la mienne], il est possible que sa forme soit plus proche de certaines traditions, il est également possible qu'elle exprime calme et méditation plutôt que des 'orgies débridées'. Mais c'est précisément cette différence essentielle qui, trouvant à s'exprimer dans sa musique en une manière de penser complètement nouvelle et originale, rend son message si précieux… »[1].
En 1923, il compose une de ses œuvres chorales majeures ; le Psalmus Hungaricus, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'union de Buda et de Pest : c'est un immense succès dans son pays, ainsi qu'en Europe et aux États-Unis. En 1925, un concert de ses œuvres pour chœur d'enfants le révèle comme un maître incontesté du contrepoint vocal.
En 1942, il entame sa Missa Brevis pour solistes, chœur et Orgue, dont il écrira une partie dans sa cave en 1944 alors que Budapest est sous les bombes soviétiques. Elle sortira finalement en 1948[2].
En 1946-47, il se rend aux États-Unis, en Angleterre et en URSS pour diriger des concerts de ses œuvres. Il recevra le Prix Kossuth à trois reprises (1948, 1952 et 1957). Kodály composera également de la musique de chambre (Quatuors à cordes, Sonates pour violoncelle, etc.), et des œuvres symphoniques remarquables (Háry János, Soir d'été, etc.).
Kodály a créé une œuvre chorale très importante. Il utilise notamment des chansons, des contes, des ballades et des mélodies populaires. Celles-ci reprennent des scènes de vie paysanne, des thèmes bibliques ou héroïques avec l'accent magyar. Il développera de nombreuses méthodes d'enseignement de la musique, dont on parle encore aujourd'hui sous le terme de méthode Kodály, initiant les jeunes enfants au chant et à la tradition chorale. Kodály restera sans doute comme le créateur de l'art choral du XXe siècle.
Parmi ses élèves, figurent Ferenc Fricsay, György Kósa, Tibor Varga, Lili Kraus, Tamás Vásáry, Erzsébet Szőnyi.
Compositions
- Avant 1897
- Ave Maria, pour chant et orgue (manuscrit perdu)
- Ave Maria, pour chant et orchestre à cordes (manuscrit perdu)
- Fragment de Messe, pour chœur mixte et orgue (manuscrit perdu)
- 1897
- Ouverture en ré mineur, pour orchestre (manuscrit perdu)
- Avant 1900
- Trio en mi bémol majeur, pour deux violons et alto
- Ave Maria, pour chœur mixte et orgue
- Stabat Mater, pour chœur d'hommes
- 1902
- Le Veilleur de Notre-Dame, musique pour le cabaret, pour orchestre
- Je quitte avec Bonheur ce Monde étincelant, pour chant et piano
- Assumpta est, pour baryton solo, chœur mixte et orchestre
- 1903
- Le Cid, pour orchestre (manuscrit perdu)
- Miserere, fragment du Psaume I, pour chœur et orchestre
- 1904
- L'Oncle, musique humoristique pour une pièce de théâtre
- Soir, pour soprano solo et chœur mixte
- 1905
- Adagio pour violon et piano (versions pour alto ou violoncelle et piano en 1910)
- Valsette, pour piano
- Intermezzo, pour violon, alto et violoncelle
- 1906
- Soir d'été, pour orchestre
- Chants populaires hongrois, pour chant et piano, en collaboration avec Béla Bartók
- 1907
- Méditation sur un Motif de Claude Debussy, pour piano
- Quatre mélodies, pour chant et piano
- 1908
- Deux chansons populaires de la région de Zobor, pour chœur de femmes
- 1907-1909
- Énekszó (op. 1), 16 mélodies sur des textes de chansons populaires, pour chant et piano
- 1908-1909
- Quatuor à cordes n°1 (op. 2)
- 1909
- Musique pour piano (op. 3)
- 1909-1910
- Sonate pour violoncelle et piano (op. 4),
- 1914
- Duo (op. 7), pour violon et violoncelle
- 1915
- Chant de Himfy, pour chant et piano
- Sonate pour violoncelle seul (op. 8)
- Capriccio, pour violoncelle seul'
- 1912-1917
- Mélodies tardives (op. 6), pour chant et piano
- Deux Chants (op. 5), pour une voix d'homme basse et piano ou orchestre
- Deux chœurs d'hommes
- 1917
- Rondo hongrois, pour violoncelle et piano (ou pour orchestre)
- Stefan Kádár, pour chant et piano
- Musique de scène pour la pièce Le Chant de l'Alouette, de Zsigmond Móricz, pour orchestre
- « Grave et désolé », pour la pièce Le Chant de l'Alouette, pour chant et orchestre
- 1917-1918
- Sept pièces pour piano de Kodály (op. 11)
- 1915-1918
- Cinq mélodies (op. 9)
- 1916-1918
- Quatuor à cordes n2 (op. 10)
- 1919-1920
- Sérénade (op. 12), pour 2 violons et alto
- 1923
- Nuits sur la Montagne I, pour chœur de femmes, sans texte
- Psalmus Hungaricus (op. 13), psaume 55 (Mihály Kecskeméti Vég), pour ténor solo, chœur mixte, chœur d'enfants, orchestre et orgue.
- 1924
- Trois préludes de choral de Jean-Sébastien Bach, transcription pour violoncelle et piano
- 1925
- Deux chœurs d'enfants d'après des mélodies populaires hongroises, pour chœur d'enfants ou de femmes
- Musique de ballet, à l'origine pour Háry János, réduction pour piano
- 1926
- La Saint-Grégoire, pour chœur d'enfants
- 1925-1927
- Háry János (op. 15), réduction pour piano
- 1927
- Háry János, suite pour orchestre
- Ouverture de théâtre, pour orchestre
- Danses de Marosszék, pour piano
- László Lengyel, pour chœur d'enfants
- Jésus s'annonce
- 1928
- Cinq «Tantum ergo», pour soprano et alto (n°1, 2 et 5 avec orgue ou harmonium)
- Chanson de Berger, pour chœur d'enfants
- Canticum Nuptiale, pour chœur d'hommes
- 1924-1929
- Trois chants (op. 14), pour chant et piano
- 1929
- La Cigogne, Pour la Pentecôte, Chansons à danser, Compliment pour le Nouvel-An, pour chœur d'enfants
- Pange Lingua, pour chœur mixte et orgue (ou chœur mixte à 3 voix)
- 1930
- Danses de Marosszék, pour orchestre
- Appel du feu de camp, pour clarinette
- 1931
- Bonjour de Nagyszalonta, pour chœur mixte
- Prélude pour orgue
- Tableaux de Matra, pour chœur mixte
- 1924-1932
- La Veillée des Fileuses Sicules, singspiel en un acte, sur des textes populaires
- Musique populaire hongroise, 57 ballades et chansons populaires en 10 cahiers, pour chant et piano
- 1932
- Quatre madrigaux italiens, pour chœur de femmes
- 1933
- Danses de Galánta, pour orchestre (ou réduction pour piano)
- Les Vieux, pour chœur mixte
- Épiphanie, pour chœur d'enfants
- 1934
- Chants de Karád, pour chœur d'hommes
- Qui dois-je épouser ?, pour chœur d'hommes
- Plainte sicule, Jésus et les Marchands, pour chœur
- Ceux qui sont en retard, pour chœur mixte
- Le Levraut, pour chœur d'enfants
- Horatii Carmen II. 10, pour chœur mixte
- Chant de soldat, pour chœur d'hommes, trompette et tambour
- 1935
- Contes des Kouroutzes, ballet sur la musique des Danses de Marosszék et de Galánta
- Ave Maria, pour chœur de femmes
- Horatius : Justum et tenacem, pour chœur d'hommes
- Rorate, pour chœur d'enfants et de femmes
- 1939
- Le paon - variations sur un chant populaire hongrois, pour orchestre sur une mélodie populaire hongroise « Le paon s'est envolé »
- 1942-1948
- Missa Brevis pour solistes, chœur et orgue
- 1960
- Symphonie, pour orchestre
Notes et références
- in livret du disque Music for Cello, Kodály, chez Naxos (8.553160).
- « Missa Brevis for soloists, chorus… / Details / AllMusic », sur AllMusic (consulté le ).
Voir aussi
- Jérôme Bloch, « Actualité de la méthode Kodály », L'éducation musicale – Lettre d'information, Paris, no 74, (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- CiNii
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Service bibliothécaire national
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Bibliothèque apostolique vaticane
- WorldCat
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la musique :
- Discography of American Historical Recordings
- Discogs
- (en) International Music Score Library Project
- (en) AllMusic
- (he) Bait La Zemer Ha-Ivri
- (de) Bayerisches Musiker-Lexikon Online
- (en) Carnegie Hall
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (de) Operone
- (en + de) Répertoire international des sources musicales
- (en) Songkick
- Portail de la musique classique
- Portail de l’opéra
- Portail des musiques du monde
- Portail de la Hongrie