Yi Shu
YiShu (ou Ni, YiShu à Hong Kong) est une écrivaine hongkongaise née à Shanghai le . Romancière, dramaturge, critique littéraire et journaliste, elle est à l’origine de l'une des œuvres les plus marquantes de la littérature féministe en mandarin. Son public est essentiellement féminin et sa production, particulièrement prolifique. En effet, de 1961 à aujourd’hui, elle a publié plus de deux cent cinquante romans, dont Xibao, avec comme maison d’édition, "TianDi" (le ciel et la terre).
En décrivant une société qui maintient la femme dans une situation d'infériorité, YiShu devient peu à peu la figure de proue du féminisme hongkongais.
Ainsi, dans ses histoires d'amour, les femmes occupent une place tout aussi importante que celle que leurs confrères masculins occupent dans la littérature chinoise du XXe siècle.
Considération sur la littérature hongkongaise
La littérature hongkongaise, est principalement rédigée en mandarin mais aussi occasionnellement en anglais depuis la seconde moitié du XIXe siècle à aujourd’hui.
Pendant un temps, la littérature hongkongaise ne diffère que peu de la littérature chinoise traditionnelle. En effet, le contenu, la langue et le style sont assez similaires. Cependant, le mouvement du 04 mai (1917-1921), qui amène un type de littérature nouveau et moderne sur le continent, n’a que peu d’impact à Hong Kong.
Ainsi, les autorités coloniales britanniques considérèrent la littérature traditionnelle, conservatrice et fidèle au gouvernement plus agréable.
Alors que la Chine est sans cesse en proie aux désordres internes et aux agressions extérieures, de nombreux auteurs chinois en exil à Hong-Kong écrivent à propos des expériences éprouvantes qu’ils viennent de vivre et des moments heureux passés sur le continent. N’ayant que peu d’espoir d’y retourner, ils expriment, à travers leurs œuvres, une profonde nostalgie et un mal du pays prononcé, caractéristiques déterminantes de leurs nouvelles, prouvant par ailleurs le peu d’attachement qu’ils ressentent pour leur terre d’exil.
La situation change progressivement dans les années 1960. Quelques auteurs chinois en exil, commencent à s’adapter et à écrire à propos de Hong Kong. En outre, un groupe de jeunes écrivains nés à Hong-Kong ou qui y ont grandi entrent dans l’âge adulte. Ceux-ci se sentent profondément hongkongais et leur éducation occidentale favorise les influences de la littérature européenne dans leurs propres œuvres. En résulte un style radicalement différent de celui qui se développe sur le continent.
Au même moment, de nombreux auteurs taiwanais se rendent à Hong-Kong. Parmi eux, Yu Guangzhong est connu pour ses poèmes à la fois raffinés et nostalgiques.
Biographie de YiShu
Yi Shu est née à Shanghai le , au sein d’une fratrie de 6 frères. YiShu est d’ailleurs la sœur de NiKuang, scénariste, écrivain de science-fiction et auteur de romans originaux et amusants.
À l’âge de 5 ans, elle arrive à Hong-Kong (‘port aux parfums’ en mandarin) avec son plus jeune frère. La ville est alors sous contrôle britannique. À quinze ans, son choix est déjà fait, elle sera une journaliste et une écrivaine célèbre. Ainsi, YiShu devient journalise au Ming Pao à 17 ans et 10 ans plus tard, entame des études supérieures de gestion hôtelière à Manchester, Royaume-Uni.
Ensuite, en 1977, elle occupe un poste de superviseur dans un hôtel taïwanais puis dans un hôtel hongkongais. Aujourd’hui, l’essayiste vit au Canada et poursuit sa carrière d’auteure de romans et nouvelles dont le récit se construit dans le Hong-Kong actuel.
Style et influence
En tant qu'écrivaine, Yi Shu se distingue de par ses histoires romancées mais sobres et son style concis et à la mode.
Elle publie sa première histoire courte à l'âge de 15 ans et est devenue depuis l’une des écrivaines de fiction les plus connues à Hong-Kong, avec par ailleurs une production prolifique. Ses œuvres représentatives incluent "Story of the Rose" et "Once Deeply in Love".
Elle a publié plus de 180 œuvres, de longs romans comme de nouvelles plus courtes. Ses écrits constituent une transposition vivante de la vie des classes moyennes à Hong Kong, d’un point de vue influencé par les cultures orientales et occidentales.
Après avoir assis sa réputation en tant qu’écrivaine de romans idéalistes, YiShu se diversifie depuis quelques années et ses œuvres incluent désormais des histoires de fantôme, des contes oniriques, des récits de phénomènes inexplicables et des " leçons de vie", c'est-à-dire les contes moralistes aidant à résoudre les problèmes du quotidien.
Bien qu’aucune recherche statistique n’ait été faite, on estime que plus de 80% des lecteurs de Yi Shu sont des femmes âgées de 15 à 25 ans. Non seulement, elle est extrêmement populaire à Hong-Kong mais en outre, ses fictions sont également lues en Chine, à Singapour, en Malaisie et dans d’autres pays d’Asie du sud-est.
Xibao
XiBao est une de ses plus grandes œuvres. Le personnage, Xibao, âgée de 21 ans, jolie, intelligente et élégante, effectue ses études à l'université de Cambridge. Une de ses meilleures amies, Conghui Xu est née dans une famille riche. Le père de Xu et son frère sont fascinés par XiBao.
Xibao accepte finalement les avances du père de Xu, un homme mature, charmant et riche, dans le but de financier ses études et de s’assurer une meilleure vie. La grande fortune et les entrées de Monsieur Xu permettent à XiBao de se faire une place dans la haute société. Mais malgré sa soudaine ascension, Xibao reste dépendante des désirs de son bienfaiteur, qui exige d’elle une totale soumission et la prive de sa liberté. Toutes ses actions sont rapportées à Le père de Xu par ses hommes de main.
Xibao rencontre alors un jeune professeur allemand et tombe peu à peu amoureuse de lui. Mr Xu finit par l’apprendre et fait tuer le professeur.
Plus-tard, elle tombe dans une grande dépression car elle apprend que sa mère s’es suicidée après son deuxième mariage. Xibao renonce alors à ses études et devient alcoolique. Même l'argent ne peut plus lui apporter satisfaction. De plus, elle a observé que malgré leur richesse, aucun des membres de la famille Xu n’est réellement heureux.
Sa meilleure copine, la fille de monsieur Xu, Conghui, se marie avec un homme qui en a pour son argent et finalement, quitte son mari et sa famille.
Le frère timoré de Conghui est à la limite de s'effondrer car son amour interdit pour Xibao n’obtient aucune réciproque. Et sa sœur, est, elle, affligée par son mari et ses affaires avec d’autres femmes, et tourmentée par un cancer, elle décide de mettre fin à ses jours. Monsieur Xu, finit par mourir lui-aussi, après avoir assisté à toutes les mésaventures de sa famille.
XiBao hérite de la fortune de Monsieur Xu mais elle n’attire plus personne. En effet, elle a perdu sa jeunesse, le plus beau moment de sa vie, son amour et le plus important : sa joie de vivre.
A travers les yeux de XiBao, le monde est désormais froid et sa décision de vivre avec Monsieur Xu lui semble une sage décision. "Je ne me plains pas de cette société. Rien n’est mauvais dans ce monde. Tout ça, ce n'est que mes choix." Dit-elle. Son choix démontre son désespoir vis-à-vis des hommes et ses peurs de vivre toute seule dans la pauvreté.
Bibliographie
- Sebastian Veg(2010). « Démocratie, anarchisme et révolution littéraire dans la Chine du ».
- « Sebastian Veg(2010). « Démocratie, anarchisme et révolution littéraire dans la Chine du 4 Mai ». » (consulté le ).
- Lawrence Wang-chi Wong, « Hong Kong literature ». In britannica.com.
- Writer Yi Shu, chinaculture (2005). « Writer Yi Shu ». In china.org.cn.
Références
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