W. Ernest Freud

Ernst Wolfgang Halberstadt, puis W. Ernest Freud[1] ([2]), est un psychanalyste britannique d’origine autrichienne[3].

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Biographie

Il est le petit-fils de Sigmund Freud, et fils de Sophie Freud et de son époux, Max Halberstadt, photographe.

L'enfant à la bobine

Freud passe du temps auprès de son petit-fils qui le traite comme son « papa de guerre ». À son observation, Freud appréhende la vie psychique d’un enfant en bas âge. C’est ce petit-fils dont Freud mentionne les activités ludiques dans son article Au-delà du principe de plaisir de 1920 en évoquant le jeu de la bobine auquel se prête l'enfant, en prononçant « o-o-o-o » signifiant par là le mot « fort » en allemand (« parti » en français) lorsque la bobine disparaît, puis « da  » (« voilà », en français) lorsqu'il la fait réapparaître, ce qui donne les fameux mots : « fort-da »[4].

Formation à Vienne

W. Ernest Freud est l'aîné des deux fils de Sophie Halberstadt-Freud, morte de la grippe espagnole le , alors qu’il avait 6 ans. Son père Max Halberstadt s’est remarié après son veuvage et Ernst vient vivre à Vienne à l'âge de 10 ans. Il étudie à l'école d'Hietzing, créée par Anna Freud[5]. À sept ans, il fait une première analyse avec Anna Freud, qui utilisa cette cure pour les grandes orientations de ses élaborations de psychanalyste d’enfant, puis une deuxième analyse, toujours avec Anna Freud, alors qu'il a 14 ans.

Après une série de voyages à Moscou, en Afrique du Sud et en Palestine, où il est un proche de Max Eitingon, il revient à Vienne qu'il quitte lors de l'Anschluss, en 1938, pour Londres, rejoint peu après par Freud, Martha et Anna Freud.

Psychanalyste à Londres

À Londres, il travaille avec de jeunes enfants rescapés de la guerre avant d’étudier la psychologie au Birkbeck College. Il entre ensuite en formation à l’Institut britannique de psychanalyse, où il est analysé par Willy Hoffer, avant de se former comme psychanalyste d’enfant. Il suit les enseignements de Melanie Klein, de Donald Winnicott notamment et développe un intérêt particulier pour l’observation psychanalytique des jeunes enfants avec James Robertson.

Devenu un spécialiste du domaine de la petite enfance, du lien mère-enfant, il est l'auteur de nombreux articles et conférences. Il vit ensuite à Cologne, où il enseigne à l’université puis à Heidelberg où il meurt après un bref retour en Angleterre.

Notes et références

  1. (de) Luzifer-Amor, Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse, Edition Diskord, 33 (2004), [Themenheft Familie Freud], p. 94 : Après la mort de son père, Ernst Wolfgang Halberstadt reprend en 1951 le nom de jeune fille de sa mère Sophie Freud.
  2. Nécrologie
  3. Daniel Benveniste : Nécrologie in "Psychanalyse internationale", la revue de l’API, ISSN 1564-0361, décembre 2008
  4. Gilles Tréhel, « Sigmund Freud (1856-1939) : un papa de guerre », L'information psychiatrique, vol. 84, no 4, , p. 329-342 (DOI 10.3917/inpsy.8404.0329)
  5. Cf. Florian Houssier, Anna Freud et son école, Paris, CampagnePremière, 2010, p. 144-148.

Voir aussi

Bibliographie

  • L'observation du bébé : points de vue psychanalytiques, Paris, Bayard éd, , 381 p. (ISBN 2-227-00557-2).
  • (de) W Freud, Remaining in Touch zur Bedeutung der Kontinuität früher Beziehungserfahrungen ; Konsequenzen aus der psychoanalytischen Entwicklungspsychologie für die Prophylaxe ; gesammelte Schriften 1965-2000, Francfort, Edition Déjà-vu, (ISBN 3-9805317-4-0).

Articles connexes

Liens externes

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