Collision de Zagreb

La collision de Zagreb entre deux avions de ligne, un Douglas DC-9 d'InexAdria et un Trident HS 121 de British Airways, s'est produite le au-dessus de Vrbovec, au nord-est de Zagreb (Yougoslavie), entraînant la mort de 177 personnes (tous les occupants des avions et une personne au sol). Ce fut à l'époque la collision aérienne la plus meurtrière. Elle reste le pire accident aérien mortel en Croatie et en Yougoslavie, et le seul impliquant un appareil de British Airways.

Collision de Zagreb
Caractéristiques de l'accident
Date10 septembre 1976
TypeCollision en vol
SiteAu-dessus de Zagreb, Yougoslavie
Coordonnées 45° 53′ 33″ nord, 16° 18′ 38″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilDouglas DC-9
Trident HS 121
CompagnieInexAdria
British Airways
No  d'identificationYU-AJR
G-AWZT
Passagers108 + 5
54 + 9
Morts177 (incluant 1 au sol )
Blessés0
Survivants0
0
Géolocalisation sur la carte : Croatie

La cause de la collision est une erreur de procédure de la part des contrôleurs aériens de Zagreb. L'un d'entre eux a été condamné mais a été libéré après plus de deux ans de prison.

Les avions impliqués

trajectoires des avions impliquées

L'avion du vol Adria 550 (JP550), en provenance de Split et à destination de Cologne, était un DC-9 immatriculé YU-AJR, avec à son bord 108 passagers et 5 membres d'équipage. Les passagers étaient des touristes allemands revenant d'un séjour sur la côte Adriatique.

Celui du vol British Airways 476 (BA476), en provenance de Londres, à destination d'Istanbul, était un Trident HS 121, immatriculé G-AWZT, avec 54 passagers et 9 membres d'équipage à bord.

Déroulement de l'accident

Dans les années 1970, l'espace aérien du centre de contrôle régional de Zagreb est l'un des plus chargés d'Europe, tout en étant mal équipé et en sous-effectif.

Voici un compte rendu des dernières communications radio entre le contrôle aérien et les deux avions (les heures sont UTC) :

À 10:13:53, l'avion britannique « Bealine 476 »[n 1], stable à son niveau de croisière, entre dans l'espace aérien yougoslave et contacte le centre de contrôle régional de Zagreb. Le contrôleur Gradimir Tasić, gérant le secteur d'espace aérien supérieur (au-dessus du niveau de vol 310) lui demande de maintenir le niveau de vol 330, de se reporter au passage de Zagreb, et d'afficher Alpha 2332 au transpondeur, ce que fait le pilote.

Dans le même temps, le DC-9 « Adria 550 », en montée après son décollage de Split, est en contact avec le contrôleur du secteur d'altitude intermédiaire (niveau 250 à 310) et lui demande une clairance vers son niveau de croisière, le FL 350. Pour cela le contrôleur doit se coordonner avec son collègue de l'espace supérieur, mais celui-ci est trop occupé, se trouvant seul à son poste, et c'est un troisième qui va le voir avec le strip de l'Adria.

À 10:07:40, il obtient le feu vert et autorise le DC-9 à monter. Passant le niveau 310, à 10:12:03, celui-ci est prié de contacter le secteur supérieur sur une autre fréquence, et de ne plus transmettre son code transpondeur. C'est la procédure habituelle, en attendant de recevoir un nouveau code transpondeur correspondant au nouveau secteur ; mais cela ne permet plus à l'avion, dans l'intervalle, d'être identifiable sur l'écran radar.

À 10:14:04, le DC-9 « Adria 550 » , en montée, s'annonce sur « 325 passant Zagreb à unité quatre », ce qui signifie qu'ils sont au niveau de vol 325 au VOR de Zagreb à 10:14.

Ceci alarme Tasić qui demande aussitôt au DC-9 « Quel est votre niveau actuel ? »

À 10:14:17, l'équipage d'Adria répond « 327 ». Le contrôleur réalise alors le danger de collision avec le Bealine 476 qui est au niveau 330.

À 10:14:22, dans l'urgence, et contrairement au règlement, Tasić repasse dans sa langue maternelle, le serbo-croate et répond « Maintenez l'altitude actuelle et reportez-vous passant Zagreb ». Le DC-9 demande "Quelle altitude ?"

À 10:14:29, le contrôleur indique au DC-9 « L'altitude que vous passez actuellement parce que... euh... vous avez un avion en face de vous au... [incohérent] 335, de gauche à droite." L'équipage répond « OK, nous allons rester précisément au 330 »

Mémorial à Zagreb

La collision intervient à 10:14:41. L'aile gauche du DC-9 accroche le nez du Trident HS 121, tuant sur le coup les pilotes britanniques et entraînant une décompression explosive. L'aile s'arrache aussitôt, et le DC9 pique vers le sol et s'écrase à proximité du village de Vrbovec, au nord-est de Zagreb.

Le contrôleur appelle alors les deux avions, sans aucune réponse. Le copilote d'un Boeing 737 de Lufthansa, croisant au niveau 290 15 nautiques derrière le Trident, aperçoit l'éclair provoqué par la collision puis un nuage de fumée d'où il voit les deux avions tomber vers le sol.

À bord du Trident, les passagers périssent d'asphyxie en quelques minutes. L'avion finit par s'écraser au sol cinq minutes après le choc.

Conséquences

L'accident a fait 177 morts dont une personne au sol. Un mémorial a été érigé en l'honneur des victimes à Zagreb.

Cinq contrôleurs et deux superviseurs furent placés en garde à vue, puis relâchés, sauf Gradimir Tasić, le contrôleur du secteur de contrôle supérieur, dans lequel a eu lieu la collision. Condamné à sept ans de prison, il fut libéré au bout de 2 ans et trois mois, après que des contrôleurs aériens un peu partout dans le monde eurent réclamé sa mise en liberté.

Il apparaît que le contrôleur a échangé en croate avec le DC-9 en lieu et place de l'anglais, ce qui a empêché le Trident de British Airways d'obtenir des informations sur ce qui risquait de se passer et de réagir en conséquence. Et que s'il n'avait pas demandé au DC-9 de maintenir son altitude, l'accident n'aurait pas eu lieu. On montra que Tasić avait été surchargé de travail car il était seul à sa console là où normalement il aurait dû y avoir deux contrôleurs.

Notes et références

  1. ''Bealine'' est l'indicatif radio habituel pour ''British Airways''

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