Vladimir de Pachmann

Vladimir de Pachmann, né le à Odessa (Empire russe) et décédé le à Rome, est un pianiste russe d'origine allemande qui vécut en Italie. Il n'a laissé que quelques enregistrements mais il était, à l'époque, très réputé pour sa poésie au piano, tout particulièrement dans Chopin. Il a marqué les esprits du fait de son comportement tout à fait excentrique sur scène. « Il embrassait par exemple sa main droite après un trait réussi en s'exclamant : Bravo Pachmann![1] »

Biographie

Il reçoit ses premières leçons de piano de son père, professeur à l'université d'Odessa et violoniste amateur, et complète sa formation au Conservatoire de Vienne, où il remporte une médaille d'or dans la classe de Joseph Dachs, (1866-1868)[2], (élève de Tausig et du célèbre théoricien du piano, Czerny) pour le piano et dans celle d'Anton Bruckner pour la formation théorique. Sa première apparition sur scène date de 1869[3], à Odessa. Cependant, non satisfait de ses performances, il se retire pour 8 ans d’études, après lesquelles il va jouer notamment à Leipzig et Berlin. À nouveau, il se retire pendant 2 ans, après lesquelles il relance sa carrière, qui l’emmènera dans les principales villes d’Europe et d’Amérique. Eminent pianiste[4], il triomphe dans ses tournées aux États-Unis et en Europe où « il fait sensation autant par ses apartés dont il accompagne de plus en plus fréquemment avec l'âge son jeu, que par la virtuosité et le toucher infiniment nuancé qu'il prodigue dans ses interprétations de Chopin[5] ». Il se marie avec son élève, d’origine australienne, Marguerite Oakey (mariage qui n’a pas duré longtemps). Certains de ses enregistrements ont été conservés, dont le premier date de 1907.

En début de carrière, il provoqua l'admiration de Liszt qui affirma un soir de concert : « Ceux qui n'ont jamais entendu jouer Chopin, vont l'entendre ce soir »[3]. Ce que ses contemporains semblent avoir retenu de lui, outre sa formidable qualité pianistique, est sa manière de se tenir sur scène. En effet, ponctuant ses interprétations de maintes coupures, il n'hésitait pas à s'adresser à son auditoire, dédiant ses interprétations à certains membres, multiplier les gestes expressifs ou encore murmurer durant les morceaux. C'est ainsi que George Bernard Shaw souligna : « Il a construit sa renommée grâce à des spectacles de pantomime, avec accompagnements de Chopin[6].» Pachmann, s'il était réputé dans Chopin, joua aussi abondamment la musique de son ami Liszt, qu'il était un des seuls à défendre aussi ardemment, de Mendelssohn, Raff, Schumann, mais aussi les classiques : Haydn, Mozart ou Beethoven. Il s'intéressa à Bach et Scarlatti, mais, parmi les compositeurs de son temps, détesta Brahms, si bien qu'il déclara à un brillant interprète (Ernő Dohnányi) après un concert : « Vous jouez magnifiquement Brahms. Il ne le mérite pas d'être joué de cette façon[7]. »

Notes et références

  1. Dictionnaire de la musique sous la direction de Marc Vignal, Larousse, Paris, 1987, p. 603, (ISBN 9782035113061)
  2. Marc Vignal, Larousse 1987, ibid.
  3. Marc Vignal ibid
  4. Jean-Pierre Thiollet, 88 notes pour piano solo, Neva Éditions, 2015, « Solo nec plus ultra », p. 52. (ISBN 978-2-3505-5192-0)
  5. Marc Vignal, Larousse, 1987, p. 603, op. cit.
  6. (en): Georges Bernard Shaw sur Pachmann
  7. (en) : voir Pachmann et Brahms

Voir notice de J.A. Fuller Maitland et Jerrold Northrop Moore dans New Grove Dictionnary of music and musicians, ed. S.Sadie, Mc Millan, 1980, vol. 14, p.55

Annexes

Liens externes

Bibliographie


  • Portail de la culture russe
  • Portail de la musique classique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.