Virginia Raggi

Virginia Raggi [virˈdʒiːnja ˈraddʒi][1], née le à Rome, est une avocate et femme politique italienne.

Pour les articles homonymes, voir Raggi.

Virginia Raggi

Virginia Raggi en 2016.
Fonctions
Maire de Rome
Maire de la ville métropolitaine de Rome Capitale
En fonction depuis le
(5 ans, 2 mois et 22 jours)
Élection 19 juin 2016
Prédécesseur Francesco Paolo Tronca (commissaire préfectoral)
Ignazio Marino
Biographie
Nom de naissance Virginia Elena Raggi
Date de naissance
Lieu de naissance Rome (Italie)
Nationalité Italienne
Parti politique Mouvement 5 étoiles
Diplômée de Université de Rome III
Profession Avocate
Religion Catholicisme


Maires de Rome

Membre du Mouvement 5 étoiles, elle est élue maire de Rome en juin 2016, ce qui fait d'elle à la fois la première femme et la personne la plus jeune à occuper ce poste.

Biographie

Origines

Virginia Raggi est la fille d'un expert des télécommunications et d'une diététicienne. Elle grandit dans le quartier du Latran, à Rome[2].

Carrière professionnelle

Après une formation en droit à l'université de Rome III, elle devient juriste spécialisée en droits d'auteur, propriété intellectuelle et nouvelles technologies[3]. Elle travaille avec l'ancien bras-droit de Silvio Berlusconi, Cesare Previti, et a des responsabilités dans une entreprise de transports publics dont plusieurs dirigeants ont depuis été mis en examen[2].

En parallèle de ses études, elle occupe de petits emplois, est bénévole dans un chenil, et organise des opérations de vente directe avec de petits producteurs[2].

Premiers engagements

Dans un premier temps dépourvue d'intérêt pour la politique, Virginia Raggi indique avoir voté pour L'Olivier et, sans en être certaine, pour le Parti démocrate[4].

Engagée dans des associations écologistes de quartier avant même son entrée en politique[4], elle se dit inspirée par les travaux de l'économiste Jeremy Rifkin sur la « Troisième révolution industrielle » : « C’est cette vision de l’économie que nous voudrions proposer, une économie circulaire, une blue economy, sans déchets »[5].

Conseillère municipale de Rome

En 2011, elle rejoint le Mouvement 5 étoiles (M5S) [3] avant d'être élue, en , conseillère municipale de Rome sur les listes du parti, dont elle devient porte-parole au sein de l'Assemblée capitoline. Deux ans plus tard, le scandale de corruption impliquant le maire, Ignazio Marino, membre du Parti démocrate, entraîne la dissolution des institutions municipales.

Élections municipales de 2016

En 2016, Virginia Raggi est désignée candidate du M5S à la mairie de Rome pour les élections anticipées, après avoir remporté les primaires de son parti via Internet par 1 764 voix sur 3 862[2]. Pendant la campagne, elle bénéficie du fait qu'elle est novice en politique et de l'impopularité de l'administration municipale et de ses prédécesseurs, dont les mandats ont été marqués par l'augmentation de la dette, mais aussi par des scandales de mafia, de corruption, des travaux sans fin et des dysfonctionnements, notamment dans le ramassage des ordures[6],[7]. Pendant la campagne, elle signe un engagement imposant une pénalité pouvant atteindre 150 000 euros avec l'obligation de démissionner si elle causait un « dommage à la réputation du parti »[2].

Lors du premier tour de l'élection municipale, le , elle obtient 35,3 % des voix contre 24,9 % pour son adversaire, Roberto Giachetti, candidat du Parti démocrate[8]. Le , elle remporte le second tour avec un score de 67,2 % des voix[9] dont l'ampleur étonne les médias et analystes politiques[10].

Maire de Rome

Proclamée maire de Rome et de la ville métropolitaine de Rome Capitale le suivant[11], elle est à la fois la première femme et la plus jeune personnalité à occuper ces fonctions[6],[12].

Défavorable à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2024 à Rome[4], elle décide, en , de renoncer à la candidature de la ville. Sur les 48 membres du conseil municipal, 30 votent en faveur du retrait de la candidature romaine, laissant ainsi seules en course Paris, Los Angeles et Budapest[13].

Virginia Raggi est également opposée à la gestation pour autrui, souhaite « faire bosser les Roms » et exiger de l'Église catholique un impôt foncier[2].

Son équipe municipale, qualifiée d'« équipe Frankenstein » par le quotidien il Fatto Quotidiano, n'est ancrée ni à droite ni à gauche et comprend, d'après Mediapart, « certains personnages très controversés, comme Raffaele Marra, proche de l’ancien maire de Rome Gianni Alemanno (droite, ex-MSI), devenu éminence grise » de Virginia Raggi[14]. Pour le politologue Franco Pavoncello, elle renvoie ainsi l'image « que la classe dirigeante du mouvement n’est pas capable de gérer la chose publique, mais juste d’aller chercher dans les administrations précédentes »[14].

Après la première trêve estivale de son mandat, cinq membres importants de l'équipe municipale donnent leur démission, dont le chef de cabinet de Virginia Raggi, décrié pour son salaire de près de 200 000 euros par an, allant à l'encontre du principe de modération salariale du Mouvement 5 étoiles[14]. En , elle reconnaît savoir depuis juillet que Paola Muraro, son adjointe à l'environnement, qu'elle a mandatée pour régler la crise de la gestion des ordures dans la ville, était visée par une enquête pour un possible conflit d’intérêts, ayant été pendant 12 ans consultante d'une société de ramassage des ordures impliquée dans le scandale Mafia Capitale (en) ; elle assure toutefois en avoir informé dès juillet les responsables du Mouvement. Cette déclaration provoque un scandale en Italie et dégrade l'image du Mouvement 5 étoiles, qui réclame systématiquement la démission des responsables visés par des enquêtes judiciaires et s'engage à exclure ses adhérents qui le sont[14],[15]. En , Raffaele Marra, responsable des ressources humaines de la municipalité et considéré comme l’éminence grise de Virginia Raggi, est arrêté pour corruption et Paola Muraro démissionne[16].

Peu avant le début de l'été 2017, elle écrit au préfet de Rome pour demander « un moratoire sur les nouvelles arrivées » de migrants ; les autorités nationales répondent que Rome ne respecte pas le quota d'accueil fixé en par un accord entre le gouvernement et l’association nationale des communes italiennes (ANCI)[17]. Le journaliste Antonino Galofaro relève que « les bénévoles, qu’ils aident les migrants dans des structures légales ou illégales, ne voient aucune différence entre la gestion de la ville par le Mouvement 5 étoiles ou par le Parti démocrate »[17].

Vie privée

Virginia Raggi se dit catholique non pratiquante[4]. Elle est mariée religieusement à un réalisateur à la radio et militant du M5S, Andrea Severini[18],[19], dont elle vit séparée ; elle est mère d'un enfant (né en 2011)[6],[2]. Elle vit à Ottavia[4].

Notes et références

  1. Prononciation en italien standard retranscrite selon la norme API.
  2. Flore Olive, « Portrait de Virginia Raggi », Paris Match, semaine du 23 au 29 juin 2016, pages 88-89.
  3. (it) « Virginia Raggi - MoVimento 5 Stelle Roma », sur M5S Roma (consulté le ).
  4. (it) Marco Damilano, « Virginia Raggi, chi è la donna che spaventa Renzi e Berlusconi », sur espresso.repubblica.it, L'Espresso, (consulté le ).
  5. Mathilde Auvillain, « Italie: même sans Grillo, le M5S se place en seule alternative à Renzi », sur Mediapart, (consulté le ).
  6. Philippe Ridet, « Virginia Raggi, candidate du Mouvement 5 Étoiles, élue première femme maire de Rome », sur lemonde.fr, 19 juin 2016.
  7. « La candidate populiste Virginia Raggi élue maire de Rome, après dépouillement dans 80 % des bureaux de vote », sur francetv info, (consulté le ).
  8. « Italie : la candidate anti-partis Virginia Raggi en tête des municipales à Rome », sur francetvinfo.fr, .
  9. « Virginia Raggi élue première femme maire de Rome », sur lalibre.be, 19 juin 2016.
  10. « Virginia Raggi pourrait devenir la première femme maire de Rome », sur RTL.fr (consulté le )
  11. « Italie: Virginia Raggi devient officiellement la première femme maire de Rome », lexpress.fr, 22 juin 2016
  12. (it) Chi è Virginia Raggi: la prima sindaca di Roma, La Repubblica, 20 juin 2016.
  13. « JO-2024: le conseil municipal de Rome confirme le non aux Jeux » (consulté le )
  14. Mathilde Auvillain, « En Italie, les Cinq-Étoiles pâlissent à l'épreuve du pouvoir », sur Mediapart, (consulté le ).
  15. Reuters, « La maire de Rome déjà fragilisée par un scandale », sur Mediapart, (consulté le ).
  16. Salvatore Aloïse, « La maire 5 étoiles de Rome, Virginia Raggi, cernée par les affaires », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  17. Antonino Galofaro, « Sur l’immigration, la classe politique italienne vire à droite toute », sur Mediapart, (consulté le ).
  18. « Italie. Les cinq défis de Virginia Raggi, nouvelle maire de Rome », sur L'Obs (consulté le )
  19. « Virginia Raggi, une louve à la conquête de Rome », sur TV5MONDE, (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

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