Amniota

Les amniotes (Amniota) sont un clade de tétrapodes qui ont la particularité de disposer d'un sac amniotique, protégeant l'embryon ou le fœtus. Il y a environ 360 millions d'années, les ancêtres de tous les vertébrés terrestres ont commencé à sortir de l'eau. Cette transition écologique a été facilitée par deux innovations physiologiques majeures : d'une part une forte kératinisation de la peau qui se recouvre d'écailles cornées (ou de dérivés d'écailles : plumes, poils) qui favorise également la lutte contre la dessiccation, et d'autre part l'apparition de l'œuf cléidoïque (pour « clos », plus connu sous le nom d'œuf amniotique, d'après le nom de la membrane, l'amnios, qui protège des chocs et de la dessiccation l'embryon se développant dans un milieu aqueux indispensable, le liquide amniotique, tandis que le petit se développe dans une coquille ou l'utérus maternel)[1].

Amniotes

Amniota
De haut en bas et de gauche à droite, des exemples d'amniotes : un Edaphosaurus et un Renard roux (deux synapsides) ainsi qu'un Cobra royal et un Alecto à tête blanche (deux sauropsides).
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Infra-embr. Gnathostomata
Super-classe Tetrapoda
Clade Reptiliomorpha

Clade

Amniota
Haeckel, 1866

Clades de rang inférieur

Le clade Amniota, aujourd'hui bien soutenu[2], regroupe les sauropsides (reptiles et oiseaux) et les synapsides (mammifères et lignées apparentées disparues) ; parmi les tétrapodes actuels, les amniotes, issus des amphibiens reptiliomorphes, constituent cladistiquement le groupe-frère des lissamphibiens.

Explosion radiative des amniotes

Amniotes anciens

Les amniotes sont un groupe d'environ 20 600 espèces de tétrapodes (sur 24 800) ayant acquis la capacité de produire des œufs amniotiques à coquille, offrant à l'embryon la possibilité de se développer dans un milieu aqueux protégé de la dessication, ce qui leur a permis de s'émanciper du milieu aquatique pour leur appariement et leur ponte.

À partir de cette capacité fonctionnelle, les groupes d'amniotes se sont différenciés, caractéristiques d'une radiation adaptative occupant de nombreuses niches écologiques. Parmi les plus spécifiques, on peut citer :


Caractéristiques

Depuis la divergence entre les Tétrapodes souches (en) aquatiques et les tétrapodes amniotes, reptiliomorphes, ces derniers connaissent une radiation évolutive. Leur « sortie des eaux » s'accompagne de la colonisation de nombreuses niches écologiques de la biosphère terrestre, ce qui leur permet une radiation évolutive, les possibilités de diversification étant telles qu'une grande diversité de plans d'organisation et de taille ont pu émerger[3]. Cette diversité se manifeste particulièrement dans la région craniofaciale où se concentrent des organes sensoriels en lien notamment avec l'alimentation et des transitions vers des comportements de prédation[4].

Cladogramme

Le cladogramme ici présenté illustre la phylogénie (les rapports de parenté) des amniotes. Il montre une version simplifiée des rapports de parenté établis par Laurin et Reisz (1995)[5]. Le cladogramme recouvre le groupe tel qu'établi selon la définition du paléontologue américain Jacques Gauthier.

Amniota

Synapsida (les mammifères et leurs parents éteints)


Sauropsida

Mesosauridae


Reptilia
Parareptilia

Millerettidae


Non nommé

Pareiasauria


Non nommé

Procolophonoidea



Testudines (tortues terrestres, tortues aquatiques, tortues marines)





Eureptilia

Captorhinidae


Romeriida

Protorothyrididae



Diapsida (lézards, serpents, crocodiliens, oiseaux, etc.)







L'inclusion des Testudines (les tortues) au sein des Parareptilia n'est plus soutenue depuis que des recherches phylogénétiques plus récentes ont eu lieu. Toutes les études de phylogénétique moléculaire les situent au sein des diapsides[6],[7], mais à l'intérieur de ce groupe, la discussion reste ouverte entre les chercheurs qui les classent parmi archosaures[8], ceux qui en font le groupe-frère des archosaures[9],[10],[11],[12] et ceux qui depuis l'analyse dirigée en 2012 par Lyson et al., les considèrent comme le groupe-frère des lépidosaures[13].

Voir aussi

Articles connexes

Références

  1. André Beaumont, Pierre Cassier et Daniel Richard, Biologie animale. Les Cordés, Dunod, , p. 65
  2. G. Lecointre & H. Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, 2006, 3e édition, Belin, Paris
  3. (en) Michael J Benton, « Phylogeny of the major tetrapod groups: morphological data and divergence dates », Journal of Molecular Evolution, vol. 30, no 1, , p. 409–424 (DOI 10.1007/BF02101113).
  4. (en) Miguel Manzanares, M. Ángela Nieto, « A Celebration of the New Head and an Evaluation of the New Mouth », Neuron, vol. 37, no 6, , p. 895-898 (DOI 10.1016/S0896-6273(03)00161-2).
  5. M. Laurin et R. R. Reisz, (1995). "A reevaluation of early amniote phylogeny." Zoological Journal of the Linnean Society, 113: 165–223.
  6. Rieppel et DeBraga 1996
  7. Müller 2004
  8. Mannen et Li 1999
  9. Zardoya et Meyer 1998
  10. Iwabe et al. 2004
  11. Roos, Aggarwal et Janke 2007
  12. Katsu et al. 2010
  13. Lyson et al. 2012

Bibliographie

  • Jean-Louis Hartenberger, Une brève histoire des mammifères : bréviaire de mammalogie, Belin 2001, (ISBN 978-2701128603)
  • Guillaume Lecointre (dir.), Corinne Fortin, Marie-Laure Le Louarn Bonnet, Gérard Guillot, Guide critique de l'évolution, Belin 2009, (ISBN 978-2-7011-4797-0)

Liens externes

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