Varilux
Varilux est une marque déposée appartenant à Essilor International, leader mondial dans la vente de verres correcteurs. Inventé par Bernard Maitenaz, Varilux est le nom commercial du premier verre progressif pour corriger la presbytie, proposant au porteur une correction pour la vision de près, la vision intermédiaire et la vision de loin. Le premier verre Varilux a été commercialisé en 1959.
Histoire[1]
La source de l’invention
Comme son père et son grand-père, Bernard Maitenaz rejoint la Société des Lunetiers (SL, devenue Essel puis Essilor) en 1948 comme ingénieur de recherches après avoir été diplômé de l'École Nationale Supérieure des Arts et Métiers et de l'Institut d'Optique.
L'idée du verre progressif lui est venue en essayant les verres bifocaux de son père. La transition entre les puissances ne lui semblait pas naturelle. Maitenaz pensait qu'il était plus rationnel d'utiliser un verre qui corrigerait la vision de loin sur la partie supérieure, la vision intermédiaire dans sa partie centrale et la vision de près dans sa partie inférieure.
Le , Bernard Maitenaz déposa une enveloppe Soleau à l'Institut National de la Propriété Industrielle en France, comprenant quatre dessins et des données mécaniques pour illustrer la fabrication du verre progressif. Le , Essel dépose un premier brevet pour son invention.
Le premier verre progressif
À la suite du dépôt de son brevet, le verre progressif semblait possible d’une manière conceptuelle mais n’avait toujours pas été construit. Maitenaz et son équipe commencèrent par produire des verres progressifs en utilisant une variété de techniques improvisées. Grâce au perfectionnement de leurs techniques au fil des années, Essel développa des machines pour lancer la production en masse des verres en 1958.
Ces verres firent partie d’une étude de marché effectuée sur 46 personnes en . De ce fait, cinq qualifièrent leur expérience avec le verre Varilux comme étant « excellente », vingt-neuf « bonnes », deux « moyennes » et dix « mauvaises ».
La marque Varilux
À l’aube du lancement du Varilux, de nombreuses stratégies concernant le prix du verre furent élaborées. En fin de compte, le prix de l'invention de Maitenaz sera fixé entre les verres bifocaux d’Essel, les Diachrolux, et ses verres trifocaux, les Trilux. Un nom est donné à ce nouveau produit : Varilux. Le lancement-produit du verre se fait en , à l'Hôtel Lutetia à Paris, France.
Développement international
Après le lancement de Varilux, Essel développa un plan pour étendre sa distribution à l’extérieur de la France. Grâce à un certain nombre de partenariats et d'ententes de distribution, le verre Varilux était déjà distribué dans les années 1960 dans plusieurs pays, dont les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, le Brésil et le Japon.
De 6 000 verres vendus en 1959 à 2 000 000 en 1969, les verres Varilux étaient un succès, mais il persistait quelques inquiétudes concernant le temps d’adaptation au verre sur le marché. En utilisant de nouvelles technologies et de nouveaux calculs, Bernard Maitenaz et son équipe développèrent un nouveau verre avec moins d'aberrations et un niveau de confort supérieur.
Varilux 2
Au début de l’année 1969, deux entreprises dominaient le marché français des verres ophtalmiques: Essel et Silor. Bien que les deux possédaient de nombreuses innovations (Essel avec le Varilux et Silor avec l’Orma 1000), ils n’étaient pas les principaux acteurs sur le marché international. Le , Essel et Silor fusionnèrent et formèrent Essilor.
Avec ce nouveau partenariat, Essilor lança le Varilux 2 en Europe, doté d’un meilleur design sur un verre plus léger apportant plus de confort au porteur. Le résultat fut un verre considéré comme une grande amélioration comparé à l’original.
Une nouvelle génération de Varilux
Au fur et à mesure que de nouveaux procédés et de nouvelles technologies se développent, les efforts en recherche et en développement sur Varilux progressent. En 1988, le fruit de ces recherches produisit le Varilux Multi-Design, ou VMD. À la fin de cette même décennie, Essilor devient le premier fabricant mondial de produits d'optique ophtalmique.
En 1993, le Varilux Comfort est lancé et devient la meilleure vente mondiale dans la catégorie des verres progressifs. Les nouvelles techniques de surfaçage mis au point par Essilor améliorent le temps d’adaptation et donnent une vision confortable dans toutes les positions.
Finalement, Essilor lance le Varilux Panamic en 2002, le Varilux Ellipse en 2004, le Varilux Physio en 2006 et le Varilux Ipseo en 2008.
Recherche et développement
L’équipe de recherche et développement d’Essilor comprend cinq cents chercheurs situés dans quatre sites de recherche différents : en France, au Japon, à Singapour et aux États-Unis.
Boucle dioptrique
Avec le lancement de Varilux Comfort en 1993, Essilor a développé la méthode de la boucle dioptrique qui permet de mesurer la satisfaction du porteur. Elle implique l'utilisation d’une répétition jusqu'à ce qu’un résultat satisfaisant soit obtenu par le porteur. La méthode comprend cinq étapes[2] :
- collection de données physiologiques de l'utilisateur ;
- design optique ;
- création d'un prototype de verre ;
- contrôle des mesures ;
- tests cliniques.
Designs Varilux
1959 : Varilux
En tant que premier verre progressif, le Varilux permet aux porteurs presbytes de voir confortablement à n'importe quelle distance[3].
1972 : Varilux 2
Avec la fusion d’Essel et de Silor (formant Essilor), de nouvelles innovations ont été appliquées sur le Varilux 2. Le verre offre plus de confort et de facilité d'adaptation. Grâce à des améliorations dans les étapes de fabrication et de procédés, la qualité des verres est renforcée[3].
Références
- Jean-Charles Le Roux, L'épopée Varilux, Paris, Éditions Perrin, 2007, 198 p. , ill. (ISBN 978-2-262-02604-2).
- (en) Paddy Kamen, « Innovation Extraordinaire is Essilor », Vision Magazine, mars-april 2004, consulté le .
- J-C Le Roux, L'Épopée Varilux, Éditions Perrin, 2008.