Tuber aestivum

La Truffe blanche d’été, Tuber aestivum, dite encore truffe de la Saint-Jean, est une espèce de champignons comestibles de la famille des Tuberaceae dans la classe des ascomycètes. Ce champignon est hypogé et vit en symbiose avec un arbre (chêne, noisetier, pin, tilleul…). Il est donc mycorhizé, ce qui veut dire qu'il a besoin d'un arbre hôte, et saprophyte, car il se nourrit de matières organiques de végétaux en décomposition.

« Truffe blanche d'été » redirige ici. Ne pas confondre avec Truffe blanche.

Taxinomie

Selon MycoBank (11 oct. 2015)[2], un des noms valides de ce taxon est Tuber aestivum (Wulfen) Pers. 1801 et Tuber aestivum Vittad., 1831 est un nom illégitime (MycoBank (11 oct. 2015)[3]).

Selon Index Fungorum[4] le nom Tuber aestivum (Wulfen) Spreng. 1827 devrait être remplacé par Rhizopogon aestivus (Wulfen) Fr. 1823.

Le nom actuellement utilisé dans la littérature scientifique et dans les textes règlementaires est Tuber aestivum Vittad. [5],[6].

Noms vernaculaires

Tuber aestivum est dite truffe blanche d'été, truffe de la Saint-Jean, maienco, junenco ou aoustenque en Provence[7],[8].

Description

Forme

De forme tubéreuse, parfois en forme de rognon, avec cavité ou dépression basales cette truffe dépasse rarement la taille d'un œuf.

Péridium

Le peridium (l'extérieur du champignon) est noir ou brunâtre[9], orné de verrues pyramidales en saillie souvent striées semblable à Tuber uncinatum[7]. La taille et l'aspect des verrues varient beaucoup d'un individu à l'autre, ce critère ne permet pas de distinguer Tuber aestivum de Tuber uncinatum[10].

Gleba

Truffe blanche d'été immature

La gleba (intérieur de la truffe) est beige à marron, voire de couleur brune ou grise, strié de veines ivoire, plus ou moins jaunâtres pour les spécimens matures, ramifiés et anastomosés[7]. Une chair claire ou blanche est signe de non maturité[9]. De ce fait, on voit alors très peu les veines de ces truffes. C'est cette immaturité qui leur a donné le qualificatif de truffe blanche[11].

Elles ont une odeur de noisette ou rave, fraîches elles dégagent un arôme délicat et agréable de champignon sauvages[7]. Leur goût est d'ailleurs semblable à ceux-ci, mais moins puissant que la truffe de Bourgogne et surtout que celui de Tuber melanosporum. Consommée peu de temps après sa récolte[7], cette truffe d'été entre sans problème dans la gastronomie des régions productrices lors de la saison estivale[9].

Maturité

Cette truffe se développe entre avril et juin, en fonction des pluies de printemps[9] et fructifie de juin à fin septembre[8]. Mais récoltée souvent immature et cueillie en surface, elle est asséchée par le soleil d'été. Une autre raison de son immaturité est le goût qu'ont pour elle insectes et divers animaux[11].

Truffes de Bourgogne

Distribution et habitat

Elle est fréquente en France, en Italie et, depuis les années 1960, en Wallonie.

Tuber aestivum préfère les sols à dominante de calcium-magnésium, égouttés, riches en granulations fines et grossières. Elle a la particularité de fructifier très près de la surface du sol[7] et pousse en symbiose avec les noisetiers, les chênes, hêtres, etc[8],[7].

Peu appréciée en France, les Provençaux la dédaignent mais s'en servent pour le dressage des chiens[7]. Tuber aestivum est par contre recherchée en Italie, en Toscane, Ombrie, Marche, Abruzzes, etc. Elle a été découverte pour la première fois en Belgique en 1964 à la Montagne-au-Buis, puis à Fagnolle en 1968[8]. Cette truffe, très répandue en Europe et sur le pourtour de la Méditerranée, se retrouve de l'Allemagne à la Grèce ainsi qu'au Maroc et en Algérie.

Sa récolte annuelle atteint 150 tonnes[12].

Parenté ou identité entre Tuber aestivum et Tuber uncinatum

La Truffe blanche et la truffe de Bourgogne Tuber uncinatum semblent ne former qu'une seule et même espèce[13], aucune différence n'a été mise en évidence par les techniques de biologie moléculaire. Cependant la nouvelle norme Truffes Fraîches, résultant d'un accord interprofessionnel pris dans le cadre de la fédération française des trufficulteurs en 1996 et mis à jour en 2006, classe ces truffes comme parentes mais non identiques. Diffèrent, en effet, les dates de maturation, du au pour T. aestivum, et du au pour T. uncinatum ; la couleur plus claire de la gleba de T. aestivum et plus foncée de celle de T. uncinatum ; la saveur faible chez la première, plus marquée chez la seconde ; enfin les ascospores présentent une ornementation avec un réseau réticulo-alvéolé peu développé sur la truffe blanche d'été et beaucoup plus développé sur la truffe de Bourgogne[14].

Notes et références

  1. Synopsis methodica fungorum voir page 129
  2. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 11 oct. 2015
  3. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 11 oct. 2015
  4. (en) Référence Index Fungorum : Tuber aestivum (Wulfen) Spreng. 1827 (+ MycoBank) Species Fungorum]
  5. Norme truffes fraiches
  6. « North American Truffles in the Tuberaceae: Molecular and Morphological Perspectives », Acta Botanica Yunnanica,
  7. Tuber astivum sur le site melano.free.fr
  8. Tuber aestivum sur le site www.amfb.eu
  9. Tuber aestivum sur le site saveurpassion
  10. Chevalier et Frochot, La truffe de Bourgogne : Tuber uncinatum Chatin, Edition Pétrarque,
  11. Tuber aestivum sur le site www.truffe-passion.fr
  12. Tuber aestivum
  13. « Identification of internal transcribed Spacer sequence motifs in truffles: a first step toward their DNA bar coding », APPLIED AND ENVIRONMENTAL MICROBIOLOGY,
  14. Parenté ou identité entre Tuber aestivum et Tuber uncinatum

Voir aussi

Liens externes

Tuber aestivum

Tuber aestivum (Wulfen) Pers. 1801

Tuber aestivum (Wulfen) Spreng. 1827

Tuber aestivum Vittad. 1831

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